Avant de taper les trois coups de bâtons annonçant le début de l'acte, je me dois de faire une introduction rapide. Clannad est une adaptation d'une visuel novel du studio Key à l'instar de Kannon, Kannon 2006 et Air TV, on pourrait qualifier cette anime d'être une tragi-comédie (plus comédie que tragique). La parenté avec les oeuvres précédentes tant dans le contenu que dans l'empreinte fait que je ne pourrai pas couper à certaines comparaisons.
Levons le rideau sur la galerie de personnage. On pourrait croire qu'elle relève encore du genre du harem, malgré une absence d'originalité flagrante dans le casting, le studio Key nous livre un ensemble de personnage doté de leurs personnalités passés et part d'ombres. Beaucoup d'entre eux cachent de gros squelettes dans leurs placards.
On retrouve la patte du studio et on s'attache finalement assez vite à ce petit groupe. Tous sont attachants à leur façon entre Nagisa qui cherche à s'affirmer, Fuko la rêveuse, les jumelles Kyou et Ryou antinomique (le gorille et le hamster comme les a décrites si élégamment Tomoya), Kotomi (limite Forest Gump) ou les parents de Nagisa. Le meilleure restant Tomoyo qui comme le Yunichi de Kannon est un garcon aux reparties cinglantes et n'hésitant pas à taquiner son entourage. Ryou le seul second couteau masculin sert principalement de ressort comique. Il est néanmoins un personnage fouillé plus approfondi qu'un simple faire valoir et que d’accoutumé dans les productions de Key (en général seul le héros masculin central est détaillé).
Continuons à mirer cette pièce. Force est d'avouer que Clannad se situe dans la même veine que ces prédécesseurs, Toute l'intrigue est centrée autour du personnage de Tomoya et de sa relation avec Nagisa. Leur but principal étant le rétablissement de la troupe de théâtre du lycée, ce qui consistera l'unité d'intrigue qui sera suivie tout du long. On aura droit passé l'introduction à un premier arc introduisant une part d'éléments fantastique. Ce premier arc conclu, le fil de l'histoire reprendra une orientation plus commune et normale. Le déroulement se révèle suivre le processus des classiques du genre, puisque les diverses scènes mettront successivement en avant les membres de la troupe de théâtre, Fuko, Kotomi, les jumelles Kyou et Ryou, Tomoyo et le pitre Ryou. On aura droit à quelques révélations sur le passé de certains personnages, les étoffant ou amenant le groupe à les aider à faire leurs catharsis ou s'affranchir de leurs problèmes.
Tout cela donnant un spectacle de bonne qualité, agréable et amusant jusqu'au baisser de rideau à la fin de l'épisode 22 (le 23 est un épisode bonus qui même si il vient chronologiquement après le 22 ne sert pas à grand chose, le 24 apparemment centré sur Tomoya n'a pas encore été diffusé).
La pièce achevée allons faire un tour dans les coulisses Je serai concis, l'anime est très bien réalisée, mise en scène classique mais efficace et propre. Elle est même supérieure en qualité aux opus précédents (Kannon 2006 par exemple). Le chara design ne déborde pas d'originalité, surtout que beaucoup des personnages sont très similaires si ce ne sont des copies conformes à ceux des autres productions du studio. On apprécie ou pas les yeux globuleux des protagonistes féminins. La bande son accompagne le tout sans surprise ni sans être désagréable.
En en sortant on tombera sur un critique de théâtre qui soulèvera de façon acerbe quelques points. On retrouve énormément de points communs dans les thématiques ou les personnages entre leurs diverses productions. Le passage fantastique détonne car contrairement aux autres oeuvres, il ne sert pas au fonctionnement de l'histoire (contrairement à Air TV et Kannon qui sont des tragi comédies fantastiques). Il apporte néanmoins une petite touche de fantaisie, de tragique et d'humour au cours de la série.
Contrairement à Kannon (2006) Les personnages sont devenus nettement plus sensibles et pour certains prompts à verser une larme, parfois de façon exagérée. L'attitude du couple principal pourra sembler assez étrange, renouant avec le cliché de l'empoté et du timide. L'épisode 22 achevé, l'on conservera un certain sentiment d'inachevé car des points demeurent en suspens. En effet, certains personnages n'ont pas fait leurs catharsis et vaincu leurs problèmes. Ce léger sentiment d'inachevé et le fait que le fil principal de l'anime se clot au niveau de la période estival laissent espérer une suite aux aventures de notre petit groupe.
Le critique pourrait sembler acerbe si d'un fin sourire si il n'enchaînait sur les éloges. Il y a eu du progrès notable dans l'écriture, contrairement à Kannon ou souvent un bon nombre de personnage étaient délaissés ou disparaissaient de la scène lors de certains arcs, ici la troupe est présente et vivante tout au long de l'anime. On enchaîne l'anime alternant le cocasse et des séquences touchantes. On évolue souvent entre le rire et les larmes dans Clannad, le rire prédominant malgré les problèmes.
Le rire prédomine grâce à Tomoyo, qui est un Yuichi encore plus décomplexé. C'est un type de personnage rare dans les animes car il manie un humour ravageur et profite souvent des situations de quiproquos qu'il crée (certaines sont d'ailleurs mémorables). Ces amis ne sont pas en reste et auront aussi parfois la dent dure. On a un humour très comédie, jouant beaucoup sur les échanges verbaux et les quiproquos. A cela on vient ajouter quelques incrustations de parodies ou références aux jeux vidéos et du bon comique de situations (certains passages sont assez ubuesque) venant enrichir la veine humouristique de l'ensemble. C''est là une qualité rare car la plupart du temps dans ce type d'anime l'humour est généré par des situations scabreuse (donnant sur de l'echhi), de type graveleux ou jouant totalement sur l'absurde.
Avant de baisser le rideaux et de conclure cette critique, je ne peux que vous encourager à venir regarder cet anime qui est une comédie avant tout, le caractère dramatique ou tragique des oeuvres précédentes du studio étant estompé mais présent en filigrane.