Clannad : poésie de l’amour et de l’amitié ; théâtre du cœur.
Ce titre aux accents fleur-bleue, je vous le concède bien volontiers, évoque ma lecture de l’œuvre de Clannad, série qui se lit plus avec le cœur qu’avec la tête.
Nos yeux ne sont cependant pas en reste, puisque Clannad se situe dans la lignée prestigieuse d’AIR et de Kanon et où l’on retrouve beaucoup de similitudes : notamment dans le chara-design. La patte plaît ou ne plaît pas, toujours est-il que les chevelures bleues semblent avoir de beaux jours devant elles. Et associées à de jolis minois, l’effet est toujours garanti ; cependant ce design participe à l’ambiance générale et s’adapte parfaitement au ton poétique.
Similitudes également dans les thèmes et les personnages, mais on se gardera néanmoins de toutes les citer. Car ce qui importe, c’est la fraîcheur de l’œuvre, des personnages et la légèreté du scénario. D’ailleurs, employer ce terme ne serait pas forcément approprié, puisque rien ne s’emboîte, ni ne s’imbrique, pour donner de trame complexe. Non, tout part de deux personnages qui vont faire connaissance, sur le chemin de l’école. L’un à l’air blasé et surtout, mélancolique : Tomoya. Tandis que l’autre porte aussi l’air mélancolique mais accompagné de soupçons d’espoirs : Nagisa.
La réunion de ces personnages va être intéressante ; ils vont s’aider mutuellement et inconsciemment vont finir par résoudre leur malaise profond.
C’est donc la base de l’histoire. Et l’on suivra ensuite leurs faits et gestes, qui sont d’ailleurs concentrés sur une tâche principale : la restauration du club de théâtre. De nouveaux liens d’amitié vont se créer, formant au final une petite bande sympathique aux caractères pour le moins hétéroclites. On échappe pas véritablement aux caricatures, du pitre, de la guerrière farouche, de l’amoureuse timide, de l’intelligente qui ne connaît rien à la vie,… Mais il est bien connu que chaque personne possède une façade et ici, elles sont justifiées par des explications qui viennent au fur et à mesure des épisodes.
Le héros échappe par contre au cliché nullard-raté-naïf, et reste égal à lui-même du début à la fin, gagnant en maturité. Nagisa quant à elle, est touchante, sans être trop niaise non plus –il n’y a cependant qu’un pas,… mais que je ne franchirai pas. Les rôles secondaires sont aussi bien traités. A noter l’absence totale de ecchi qui dénote une certaine intelligence dans l’œuvre, qui aurait pu très aisément en user et abuser, mais on en est du coup très satisfait.
Et puisqu’aucune intrigue ne rythme la série, ce sont plusieurs ‘historiettes’ qui s’ajoutent, dont une particulièrement plaisante à suivre et où l’émotion est au rendez-vous : humour avec une Fuuko amatrice d’étoiles de mer déjantée et un Tomoya aux répliques qui font mouche, vite remplacé par un ton plus dramatique. Et ça dure le temps d’un quatrain…
Le dernier point que je n’ai pas abordé : la bande son, que j’aime beaucoup. L’opening me laisse un très bon souvenir… et que dire de l’ending, je le trouve terriblement mignon –j’assume, et émouvant. On retrouve ce petit air tout au long de la série, il évoque Clannad et la Dango addiction de Nagisa ; j’ai du mal à ne pas l’écouter en boucle. Encore un point positif donc.
Au final, Clannad nous présente une palette de sentiments, très justement déposés sur la toile : rires et étreintes chaleureuses, côtoient larmes, douleurs physiques mais aussi morales…
C’est une histoire ‘banale’ brillamment traité, où des petites touches de fantastique s’intègrent comme de rien et qui traitent d’autant de thèmes que sont l’amour, l’amitié, la solidarité, la relation avec les parents, espoir, l’oubli…
Une série, dont il serait dommage de passer à côté. D’où ma note ‘coup de cœur’ de 9/10, la perfection n’existant évidemment pas ;].