Critique de l'anime Dennō Coil

» par Starrynight le
18 Octobre 2008
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Dennô Coil, série malheureusement passée assez inaperçue, fait partie pour moi des bonnes surprises de 2007. Cet anime possède en effet une ambiance et une identité fortes tout en faisant preuve d’une inventivité rare.

Déjà, le graphisme, mixé à la sauce Razmoket, surprend un peu mais rend bien. Mais là où Dennô Coil frappe fort, c’est surtout par son univers, qui est pour moi tout simplement énorme, et qui offre des possibilités très vastes que l’anime n’a pas manqué d’explorer dans tous les sens. Sa clé de voûte réside dans le « cyber » (dennô), où les avancées technologiques ont permis de rendre extrêmement floue la limite entre réalité et virtuel au moyen des lunettes. Celles-ci sont portées essentiellement par les enfants, si bien que les adultes comprennent difficilement et ont finalement peu de prise sur l’univers virtuel que se crée à loisir leur progéniture. Comme l’anime est vu quasi uniquement par le regard d’une bande de jeunes collégiens, nous, spectateurs, accédons également à ce monde bis qui se superpose au réel. Réalité et virutel font un, si bien que les limites (physiques, de bon sens et autres) disparaissent dans la ville de Daikoku.

Fumie, telle Mary Poppins, peut alors extraire une canne à pêche d’un sac minuscule, un poisson géant et le monstre du Loch Ness hantent la cité, des chats virtuels jouent à pierre-papier-ciseau avec leurs oreilles, etc. Et que dire de Sacchi, l’anti-virus qui détruit les réalités alternatives, un grand bonhomme rouge affublé d’une tête de gamin avec casquette de base-ball, et de ses boules en lévitation capables d’émettre un rayon laser que ne renieraient pas les batailles spatiales de Star Wars. Cet anime est par exemple sans doute le seul où vous verrez les héros chatter avec des poils de barbe qui retracent en quelques instants l’évolution de l’homme en passant par les cavernes et le far west et qui finissent par se livrer une guerre interstellaire (vous avez bien lu). On nage ainsi en pleine anticipation (le récit se déroule dans un futur proche), teinté de fantastique, de science-fiction, d’enquête policière et j’en passe, pour la plupart virtuels, certes, mais tellement réels !

Le tout sur fond de légendes urbaines (mais s’agit-il réellement de légendes ?) ; Yasako nous en apprenant une à chaque début d’épisode. L’ensemble donne une ambiance unique à l’anime.

Par contre, le choix du mode de narration est critiquable. Le rythme est assez lent et dévoile de nouveaux éléments continuellement mais petit à petit (ceci dit, le nombre d’informations ingurgitées dans les deux premiers épisodes est impressionnant), si bien que, si l’on n’accroche pas d’entrée à l’univers et à l’ambiance, on risque de s’ennuyer ferme en ayant l’impression que rien n’avance. Le fait que d’un épisode à l’autre, le récit se concentre sur tel personnage ou groupe de personnages avant de délaisser ceux-ci complètement sur les épisodes suivants, donne l’impression (et ce n’est pas forcément qu’une impression) d’un récit décousu, qui peine à fabriquer un réel fil directeur. Heureusement, dans la deuxième moitié de l’anime, celui-ci se recentre sur un nombre plus faible de personnages tandis que le puzzle narratif commence à bien se construire.

Se plonger dans cet univers est une expérience à tenter, même si je suis pleinement conscient qu’il ne fera pas adhérer tout le monde.

Verdict :8/10
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A propos de l'auteur

Starrynight, inscrit depuis le 18/06/2006.
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