Deux ans déjà, et toujours du mal à me remettre de la déception qu’a été Sakamichi no Apollon...

» Critique de l'anime Kids on the Slope par Maya* le
21 Juin 2014
Kids on the Slope - Screenshot #1

Avant même sa sortie, l’attente de cette adaptation se faisait fébrile avec des noms comme Watanabe Shinichiro (Cowboy Bebop, Samurai Champloo) à la réalisation ou encore Kanno Yoko (GITS, Wolf's Rain, Escaflowne) à l’OST.

Mon enthousiasme fut malheureusement vite douché. C'est même à la limite si la seule minute appréciable dans chaque épisode de la série n’était que son génial OP, « Sakamichi no Melody » chanté par YUKI.

La réalisation et la musique ne sont pas arrivées à sauver les meubles tant l'intrigue recèle de tout ce qui m’horripile : Triangle/rectangle amoureux où il n’est même plus amusant de spéculer sur le « qui finira avec qui » tant les personnages sont ternes, insupportables, maniaco-dépressifs, indécis, chiants et j'en passe. Développement raté de ces derniers, mièvrerie nauséabonde, réactions over-the-top car machin a dragouillé Bidule, spin-off inutiles avec des personnages inutiles (Yurika et Jun…), un running gag tout droit sorti d’un yaoi de seconde zone (Matsuoka, votre source de facepalms depuis 2012), le tout dans un contexte guimauve gluant et nauséeux.

Kids on the Slope - Screenshot #2La désillusion frappe dès le départ avec une narration tellement stupide et convenue que même le scénario de My Little Pony vous paraitra créatif et révolutionnaire à côté. Les fans du manga reprochent souvent à Watanabe d’avoir dénaturé l’œuvre de Yuki Kodama, et bien oui et non…

De mon point de vue, ce dont souffre essentiellement Sakamichi no Apollon, c’est bien de l’histoire elle-même. Mis à part peut-être l’époque et le contexte choisis, ce titre ne révolutionne définitivement pas le shojo (Je ne peux pas dire josei, je refuse d'admettre que c'en soit un malgré la cible éditoriale du magazine où est pré-publié le manga) et use de grosses ficelles vieilles comme le genre.

Les discussions entre Kodama-sensei et son éditeur devaient voler très haut :

« - Bon. Comment peuvent bien se rencontrer Sentaro et Kaoru ?
- Et si Sentaro allait cogner de la canaille ?
- ... Allons-y.

- Maintenant. Comment rendre Sentaro et Kaoru plus proches ?
- Et si Sentaro allait cogner de la canaille ?
- ... Allons-y.

Kids on the Slope - Screenshot #3- Mmmh. Faut maintenant trouver quelqu'un pour que Sentaro ne termine pas avec Kaoru. Y a assez de subtext BL comme ça. Il devrait rencontrer une fille, mais comment introduire cela ?
- Et si Sentaro allait cogner de la canaille ?
- Mais c’est déjà fait. Dooonc…
- et si Sentaro allait intimider de la canaille par sa simple réputation ?
-
Ouaiiiiiis, trop bien, allons-y. »

Et ça va de pire en pire. À partir de la moitié de la série, la stupidité de la narration sera dignement servie par un développement soudain, en sus d’être peu crédible des personnages qui commencent à sévèrement gonfler avec leurs réactions gamines et leurs mélodrames exagérés. Aucun de récupérable dans le lot, avec la palme du personnage le plus ahurissant décernée à Kaoru. Le supposé type introverti et réfléchi qui se transforme en Drama Queen.

Les puristes râlent du fait que les deux derniers épisodes condensent les deux derniers volumes, mais honnêtement, ce choix d’adaptation est une bénédiction, au moins on connaît le fin mot de l'histoire et on ne s'éternise pas sur des détails comme la préparation du festival ou encore du slice of life high school plan-plan. Je reste persuadée que les chapitres zappés n'auraient pas réussi à me faire apprécier l'un des personnages, bien au contraire, vu comment l'auteur gère ses personnages (surtout Kaoru… ah, je l’ai déjà dit ? Pardon). Les voir tourner en rond encore plus que ça n'est le cas dans l'anime... Non, merci.

Kids on the Slope - Screenshot #4Je n'aime pas l'histoire de SnA et encore moins sa conclusion (sérieusement, j’avais un sourcil haussé tout au long du dernier épisode), je n'aime pas ce que l'auteur avait à nous raconter, et je n'aime définitivement pas les personnages, les voir évoluer à un rythme plus lent et détaillé n'aurait en rien aidé. Ils sont irrécupérables. Ç’aurait été même pire s'ils étaient arrivés à m'accrocher à un chapitre, pour aussitôt rechuter au chapitre suivant qui fait partie de ceux adaptés où les personnages ne font que geindre pour des broutilles. Non mais au secours. Avec les années qui passent, on pourrait penser que les personnages vont grandir et apprendre de leurs erreurs, mais non, ils continuent à se comporter comme des abrutis de bout en bout.

Cependant, la série a ses bons points, notamment les habillages visuels et musicaux qui ne sont pas mauvais du tout. Le character design de Yuuki Nobuteru passe plutôt bien à l’animation, ça change pas mal du bishonenisme shojoesque actuel. Malheureusement, autant ça réussit aux personnages masculins autant c’est moins convaincant chez les personnages féminins tant elles ont des traits très carrés. Notamment Yurika supposée être une beauté, mais qui a une tête de Francis Lalanne. Quelqu’un avait sorti la comparaison au cours de la diffusion de la série, et c’était tellement pertinent que ça m’est resté depuis (navrée cher lecteur, mais ça vous restera probablement aussi.)

Cela dit, c’est graphiquement soigné avec de chouettes décors et de jolies couleurs pastel. Les effets de lumière et les contours épais donnant une aura particulière. Musicalement, il y a eu quelques morceaux de Jazz sympathiques de temps à autre pour éveiller nos sens endoloris par le la niaiserie ambiante. La bande-son étant de ce fait avec le doublage peut-être l’un des seuls bons souvenirs que je garde de ce titre, Kanno Yoko oblige.

Du côté des doublages, le casting est alléchant avec Hosoya Yoshimasa dans le rôle de Sentarou, Kimura Ryouhei dans celui de Kaoru ou encore Endou Aya dans celui de Yurika. Leur travail étant très correct, ils en rendraient presque les âneries débitées écoutables.

Somme toute, ma critique peut paraître très dure, mais ma note est l’expression de mon désarroi face à la moyenne actuelle de la fiche qui est de 9. Ce titre ne la méritant définitivement pas, j’espère ne pas heurter la sensibilité des fans mais il faut bien représenter la faction de ceux qui ont été agressés par autant de nullité ou qui ont abandonné dès le début n’ayant pas la force de continuer un titre pourtant bien encensé.

D’ailleurs, à ceux qui n’auraient pas laissé sa chance à la série, vous n’avez rien raté, mis à part peut-être un bon somnifère et un souvenir amer deux ans plus tard.

Verdict :4/10
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A propos de l'auteur

Maya*, inscrit depuis le 01/02/2012.
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