Kids on the slope est un voyage dans l'esprit même du jazz, dans une histoire où l'improvisation, la sincérité et l'oscillation entre légèreté et gravité font force de loi.
La trame de l'anime est simple. Elle s'articule autour de deux axes principaux: un triangle amoureux (enfin, un triangle ... faut le dire vite) et une passion commune (le jazz). Jusque là, rien de renversant, soit. Mais c'est dans le traitement de cette trame que Kids on the slope se démarque.
Tout d'abord, tout, dans les personnages eux-même comme dans leurs relations, sonne juste. Et ce pas seulement chez les principaux protagonistes, les personnages secondaires sont eux aussi convaincants, profonds et attachants. Si, à une ou deux reprises, les histoires d'amour et d'amitié frôlent un peu le mélodrame, cette série fait cependant preuve d'assez de finesse et de complexité pour ne (presque) jamais tomber dans l’écœurante mièvrerie qui caractérise trop souvent ce type d'anime. Et déjà rien que ça, c'est remarquable.
Ensuite, il y a le traitement de la passion commune à nos trois héros. Ici, pas de rivalité exacerbée ou d'ambition démesurée. Kaoru, Sentaro et Ritsuko (et autres) font du jazz parce qu’ils aiment ça, et parce que ça les rapproche. Cette approche, simple mais qui sort des sentiers battus, sonne comme une bonne jam session. Et Dieu que ça fait du bien.
D'un point de vue plus technique, le visuel est très réussi. Certes, le charac-design ne brille pas par son originalité, mais il est soigné et efficace. Le choix des couleurs donne à l'ensemble un côté rétro qui colle très bien au thème à l'ambiance générale de la série. A noter surtout le magnifique jeu sur les lumières qui sublime l'anime par moments.
Et puis enfin, il y a la musique... Du plaisir à l'état pur. Les arrangements et medley de grands standards du jazz que signe ici Kanno Yôko sont tout simplement grandioses. Si ce n'est pour aucun des arguments cités plus haut, regardez Kids on the slope pour sa BO. Elle est juste à couper le souffle et renvoie même le mythique Tank! de Cowboy Beebop au rang de vulgaire musique d'ascenseur.