Ah je l’attendais celui là. Je l’attendais depuis longtemps d’ailleurs. Quoi donc ? La série de Bones qui me rappellerait l’univers de Full Metal Alchemist. Car reconnaissons le, la direction prise par Bones depuis sa série phare se sont révélés moins fameux. Quoique l’on puisse en discuter, mais qu’il s’agisse de Wolf’s Rain, Rahxephon, Kurau Phantom Memory, voir même plus récemment un Darker Than Black, aucune série ne semblaient pouvoir réussir à atteindre la popularité quasi indiscutable de son ainée. Bien entendu, il ne s’agit que d’un avis personnel et d’une analyse très peu objective (parce que je dois être un des seuls à émettre des réserves sur Rahxephon).
Comparer donc Eureka 7 à Full Metal Alchemist est-ce si « osé » finalement. Les similitudes entre ces deux œuvres existent pourtant bel et bien (couleur, animation, vision de l’enfance…). Mais finalement ce qui frappe le plus c’est la sensation de plaisir de découvrir un nouvel univers comme le fait E7, sensation éprouvée lors du visionnage de FMA.
Car Eureka Seven, c’est avant tout une série possédant une forte personnalité, laquelle s’exprime dans la diversité des lieux et éléments que nous sommes amenés à découvrir tout au long de ces 50 épisodes. Alors attention, car si cet univers est riche, il nous faut quelques épisodes pour en acquérir le vocabulaire. Cela force le spectateur à la concentration, mais renforce l’aspect crédible de la série. Il s’agit également d’un monde très complexe, avec énormément de zones d’ombres. En effet rapidement nombres de questions vont se poser à nous (Qu’est ce donc que le Scab Coral, d’où vient le Trappa, pourquoi n’y a-t-il pas de d’eau…etc.) L’une des forces de la série est de faire patienter progressivement l’auditeur, en répondant au compte goutte à ces interrogations, sans laisser retomber le parfum d’inconnu trop rapidement.
Le scenario quant à lui est intéressant sous bien des facettes, mais aussi difficilement développable ici car, très vite trop spoilant. Je me contenterais donc de l’évoquer sans entrer en profondeur. Le thème du jeune enfant qui voit sa vie basculer par un coup du hasard, et qui plus est va devoir piloter un robot, cela ne vous rappelle-t-il rien ? Et là je dis attention, car il y a un parallèle très rapidement faisable avec tout bon shonen qui se respecte ou bien tout bon Mecha comme seul Sunrise sait en faire.
Ce parallèle est il fondé ? A mon sens, non. Tout d’abord, simplement parce que les scènes de mécha sont loin d’être la ficelle principale de la série, et si l’on y fait bien attention, elles sont assez rare et qui plus est, rapidement expédiées. Quant à l’aspect Shonen, il va vite être effacé par la personnalité du héros, Renton, dont le traitement est plus subtil que ne laisse présager l’introduction.
L’histoire en elle-même est prenante. Passé les 4-5 épisodes d’introduction, l’histoire va définitivement prendre son envol par la suite. Avec en fil conducteur, le passage de Renton de la préadolescence à l’adolescence, et sa relation avec le monde l’entourant. Qu’il s’agisse d’Eureka – qui connait elle aussi une évolution drastique en 50 épisodes malheureusement non développable ici- des membres du GekkoGo, du couple Ray et Charles (d'assez loin les passages les plus touchant de la série), de son grand père…etc., chacune de ces pièces apporte une vision différente du monde aux yeux du jeune héros. Ce n’est pas pour rient que celui-ci évolue majoritairement dans un monde d’adulte (au même titre qu’un FMA), et s’en imprègne progressivement. C’est ainsi que les derniers épisodes nous offre un Renton « père de famille » alors qu’il n’était qu’un gamin au départ aux yeux des 3 « enfants » d’Eureka. Enfin, la relation amoureuse entre Renton et Eureka est assez amusante de part la personnalité des deux protagonistes, et du fait qu’ils soient également entourés d’adultes ayant forcément une vision « d’adulte » sur ce type de relation.
L’intrigue quant à elle est finalement assez simple, mais enrobée du parfum du mystère que j’évoquais au dessus, qui parvient aisément à nous faire oublier le temps qui passe.
Outre donc un scenario abordant des phases plus psychologique qu’il ne le laissait le présumer au préalable, 2 points sont à retenir dans cette série. Tout d’abord les personnages. Ceux-ci ont une particularité, ils sont charismatiques. Et ça se sent. Même si les personnages secondaire, comme certains membres de l’équipage du GekkoGo, ne sont pas vraiment utilisé à des fin scénaristique (en clair on pourrait les remplacer sans trop de problèmes) , d’autre comme le couple Holland – Tainho , personnages plus que complexes tout deux, ou bien Anémone, offrent à la série un visage plus riche de ^psychologies diverses . Il faut reconnaitre également une force d’Eureka Seven, à savoir le Chara-Design, qui rend à peu prés tous les personnages attachants et donc charismatiques.
Autre point, et sans nul doute LA grande réussite d’Eureka Seven : le graphisme et l’animation. Alors là, par moments c’est tout bonnement magistral. Certaines scènes d’actions sont d’une fluidité parfaite, les mouvements de caméras ingénieux. Il y a un véritable travail réalisé sur le cadrage et les couleurs. Bref on en prend plein les mirettes, et même lorsque l’action retombe, l’animation reste d’un niveau suffisamment élevé pour être signalé.
Alors bon ben tout est il parfait dans Eureka Seven, me demanderez vous. Hé bien hélas non. Tout d’abord la musique. Sans nul doute aurait elle gagné à plus de profondeur, et plus de diversité. C’est assez étonnant d’ailleurs, car Bones est plutôt maitre en la matière. Quant à l’histoire, elle n’échappe pas à certains cliché du genre avec un Renton parfois agaçant de par son « je te protégerais Eureka » qui gagnerait à être passé plus souvent sous silence. Mais bon je lui pardonne bien aisément ce petit défaut. Enfin comme je l’ai dit l’histoire est assez simple, sans doute certains points auraient mérités d’être développés. Mais il faut savoir qu’il s’agit visiblement d’un parti pris du staff, car, chose assez rare pour une série de ce format, les flashbacks sont rares et courts. Toujours éviter de trop en dire, laisser le spectateur en alerte, telle est la stratégie du studio.
Finalement, Eureka Seven n’est sans doute la production qui révolutionnera le paysage de l’animation japonaise, pas plus que ne l’avait fait Full Metal Alchemist. Mais il partage avec celui-ci bien des points communs, dont un sens du divertissement trop rare pour ne pas être signalé ici.