SYNOPSIS :
Renton, jeune adolescent de 14 ans, mène une vie pour le moins monotone dans son patelin où il ne se passe jamais rien. Fils du légendaire Adrock Thurston qui perdit la vie lors du cataclysme appelé "Summer Of Love", il vit seul avec son grand père mécanicien qui veut que celui-ci suive ses traces. Cependant, Renton ne rêve que de reffing (sorte de surf aérien) et de devenir aussi fort que son idole Holland, célèbre leader du Gekko-State qui réunit une poignée de pilotes de méchas LFO qui sont des reffeurs d'élites.
Un jour, alors que Renton vit probablement la journée la plus ennuyeuse de sa vie, un LFO atterit en catastrophe près de chez lui. A son bord, une jeune fille aux yeux violets nommée Eureka. La fille n'est d'ailleurs pas la chose la plus intriguante, le mécha qu'elle pilote n'est autre que le LFO original, le Nirvash type ZERO qu'a construit le propre père de Renton. Malheureusement, elle attire par mégarde l'attention des militaires qui s'apprêtent à détruire toute la zone. Juste avant de s'enfuir, le grand-père demande à Renton de remettre à Eureka l'Amita Drive, un nouveau type d'interface qui va vite réveiller l'immense puissance cachée du Nirvash.
Ainsi Renton se retrouve malgré lui à bord de ce mecha surpuissant qui s'avère faire partie du Gekko-State. Ce jeune garçon va alors devoir faire ses preuves en côtoyant cet équipage hors norme et son chef pour le moins particulier, Holland. Néanmoins, l'illusion laisse vite place à une dure réalité, une réalité qui cèdera aux doutes, à la peur, mais également à la colère que peut représenter cette dure vie d'adulte. Une aventure pour le moins incroyable l'attend. Sera t'il capable de franchir toutes les épreuves ?
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CRITIQUE :
The Beginning
A l'heure où j'écris ces lignes, je viens juste de finir de regarder l'intégrale de la série. Eureka Seven, créée par les studios Bones - à qui on doit également Full Metal Alchemist et Rahxephon - se sont retroussés les manches pour nous faire en 2005, une grosse production qui doit être en mesure de satisfaire le public. De plus, cet anime fut adapté en jeux vidéo sur playstation 2, mais aussi en manga sous le même titre. Cette série s'inspire de certains classiques des animés de mechas comme Mobile Suit Gundam, Macross, Rahxephon et plus spécialement de The End of Evangelion sur quelques episodes. Qu'est-ce qui différencie Eureka Seven de ces derniers dans ce cas ? Tout d'abord, histoire de clarifier un peu la situation, elle ne fait pas partie du genre cyber & mecha pur et dur, vu que les combats sont trop rares et courts pour la caser dans cette catégorie qui ne manque pas de prétendants. Les mots "Aventure" et "Romance" seraient plus adaptés pour cette série qui peut sembler classique de prime abord. Heureusement, ça serait se tromper lourdement sur sa qualité globale. Explications.
Start it Up
Marre des pâles copies sans saveur qu'on nous sert depuis des années ? Marre de voir toujours la même chose sans grande inspiration ? Alors, cette aventure est faite pour vous. Certaines personnes disent qu'on peut reconnaître de grandes oeuvres quand elles rassemblent les éléments les plus classiques de leurs genres respectifs, tout en apportant une pierre importante à l'édifice. Cela peut faire la différence par rapport à l'ensemble de la masse. Voir une création se présenter sous un nouveau jour qui peut la rendre personnelle et de ce faite exceptionnelle, est toujours la bienvenue. Allons droit au but, Eureka Seven est non seulement pas un simple recopiage mais plutôt une oeuvre devenue une référence du genre. C'est bien évidemment assez présomptueux de ma part de déballer tout mon enthousiasme, car il faut voir si on peut la mettre au panthéon des immortels du genre ou si ça reste tout simplement une série à conseiller fortement ? Je ne peux pas répondre à cette question, c'est à vous de vous faire votre propre opinion et de confirmer (ou pas) ce que je vais dire.
Glorious Brilliance
Dès la première minute, on peut constater que la production s'est donnée beaucoup de moyens et de temps : 50 épisodes c'est plutôt long. Si beaucoup de productions se sont cassées les dents sur des projets qui dépassent de loin le quota dit "normal" d'une série (soit une moyenne de 25 episodes), ce n'est pas le cas ici. A noter aussi une animation particulièrement soignée pour un projet très ambitieux avec des qualités artistiques à la fois très variées. Il suffit de voir le look très improbable de certains protagonistes qui ne tombe jamais dans le vulgaire ou le mauvais goût. Mention spéciale aux rôles principaux. Pour toujours parler technique, l'animation est de toute beauté avec un montage adroit et des plans audacieux mais efficaces. Les combats pourtant ultra-rapides, ne sont jamais dans le bordélique et le déconcertant. Petit plus qu'il ne faut pas oublier, aucune scène n'est reprise d'un combat précédent pour étoffer artificiellement, comme les Gundam. Les génériques multiples répondent présents pour enfoncer définitivement le clou avec une OST exceptionnelle.
Comme je l'ai dis, avec deux fois plus d'épisodes qu'une série moyenne, Eureka Seven prend son temps. Initialement, c'est logiquement planter les personnages, le décor et poser ses bases. La narration est assez basique avec un rythme assez lent qui met en place beaucoup de personnages et d'actions assez prononcées dans le premier quart de l'aventure. Ainsi, le véritable début de l'histoire ne se présentera réellement que plus tard, vers l'épisode 13, portant le juste titre de "The Beginning" qui marque son ascension. Cette montée en puissance expliquera et développera l'intrigue dans un second temps. L'intrigue où plutôt devrais-je dire l'esprit, ne manque pas d'une certaine naïveté mais une naïveté pas si bon enfant que ça et qui malgré tout cadre assez bien avec les deux personnages principaux (Renton & Eureka).
Parlons des personnages, ceux-ci ne manquent pas de charisme. Je ne parle pas de quelques protagonistes qui tiennent le beau rôle et envahissent l'écran à eux tout seuls. Ca serait trop facile. Rôles principaux, rôles secondaires, aucun ne manque à l'appel. On voit que le réalisateur Tomoki Kyoda et son équipe n'ont laissé personne à la rue : Holland, Talho, Matthieu, Hilda, Charles, Ray, Dewey (etc), tous sans exception. La palme d'or reviendra selon moi à Eureka qui paraîtra froide et distante au départ mais qui gagnera énormément en sensibilité au fil des épisodes grâce à la présence de Renton, son opposé, qui sera au début en quelque sorte son canaliseur vis-à-vis du Nirvash, puis son confident. Ca ne serait pas spoiler si je vous disais qu'un lien très fort grandira entre eux. Magnifiquement mise en scène et interprêté, ces scènes très intimistes nous font le plus souvent sourire et nous proccurent quelques fois des émotions fortes. Cette romance entre deux êtres si différents est le point le plus remarquable et passionnant de l'histoire.
Planet Rock
Cette aventure ne cache pas qu'elle s'inspire dans son ensemble de styles et d'influences essayant paradoxalement d'être cohérent (ce qu'elle fait à merveille), rendant le tout très hétéroclite. Ce n'est pas sans rappeler l'illustre Full Metal Alchemist, ô combien classique dans sa narration mais terriblement original dans son déroulement. Mélangeant les genres avec culot et talent sur bien des aspects comme la comédie ou/et la tragédie. Eureka Seven se moque des conventions en mêlant la culture du surf, la J-Pop, l'aube du design automobile, et des styles vestimentaires bien retros pour ne citer que ça. C'est délibérément une oeuvre hors du temps. Si vous voulez connaître un animé qui n'hésite non seulement pas à emprunter quelques sources d'inspirations à ses aînés tout en rajoutant lui même sa patte avec un rythme soutenu qui ne faiblit jamais, j'aurai envie de vous dire de monter à bord du Gekko-State et de vous familiariser avec cet univers haut en couleurs pour le moins attrayant.
Shout To The Top
La fin laisse place à notre imagination. Des êtres dont l'amour est plus fort que tout peuvent t'ils changer la face du monde ? Peuvent t'ils rendre ce monde plus beau et plus juste ? Réussiront-ils sans trop de sacrifices ? Un véritable hymne à la liberté et à l'égalité entre les humains et le reste du monde. Une saga pous le moins quasi-philosophique qui nous pousse à nous poser des questions et surtout à se remettre en question sur ce qui nous entoure, sans ne jamais tomber dans la mièvrerie. Eureka Seven le fait la plupart du temps de la façon la plus habile qui soit, comme une création arrivée à maturité. Il paraît que c'est aussi à ce genre de chose qu'on reconnaît un chef-d'oeuvre. N'est-ce pas ?
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Pour les fainéants
Les plus :
- Une saga mythique.
- Un anime très hétéroclite et riche.
- Grande qualité d'écriture.
- Un background très travaillé (Eureka !).
- Réalisation soignée de bout en bout.
- Sountrack exceptionnelle.
- Un rythme qui ne faiblit jamais.
- Un final poignant.
Les moins :
- Renton pourrait s'avérer trop pleurnichard et maladroit aux goûts de certains.
- Faut aimer un tant soit peu les histoires "romantiques".
La note :
9/10
CULTE