Je ne vais pas rédiger une "critique" de Full Metal Alchemist Brotherhood mais plutôt mon ressenti. Les points que je vais aborder correspondent à mes goûts et non pas à des certitudes.
Cette série est pour beaucoup un chef d'œuvre, une expérience qui dépasse le simple dessin-animé. Full Metal Alchemist était depuis 7 ans un mystère pour moi, adulé par beaucoup comme l'animé de la décennie, je savais que je m'y plongerai un jour ou l'autre.
L'arrivée de ce Brotherhood était l'occasion rêvée de découvrir cette série car elle respecte le manga dans son intégralité (je suis toujours très attaché à l'œuvre original d'un manga) accompagnée d'une animation plus fluide et moderne que son grand frère.
Bref c'était le jour du grand saut !
Mais comme toute œuvre à grosse réputation, plus tu attends.. plus tu entends.. plus le risque de déception est grand...
La visualisation des premiers épisodes ne m'a pas déçu, le voyage a très bien commencé.
Pour moi le chef d'œuvre que peut représenter cette série est illustré dans les premiers épisodes. J'étais face à une œuvre qui se dit "Shonen" et qui était pourtant sombre et adulte.... une œuvre surprenante qui allait au bout de ses idées sans hésiter à ajouter de la violence et de la rage de façon intelligente et originale. J'étais au summum de mes émotions et je n'aurais pas toléré une baisse de régime après un départ aussi canon.
J'aime les histoires qui sortent de l'ordinaire et qui nous transportent dans l'inconnu, passant du rêve au cauchemar, n'hésitant pas à jouer avec nos émotions sans aucun remords.
Je notais néanmoins mon premier point noir par la mise en couleur de cette série. Je pense que le graphisme a une responsabilité importante dans un dessin-animé, le manga étant en Noir & Blanc il est libre à chacun de se créer sa propre ambiance.
J'ai été surpris dans ce FMA B de voir une palette de couleurs "made in Photoshop" sans trop de personnalité... une ambiance grand public pour une œuvre pourtant très personnel à l'auteur. Certes ça passe sans problème mais en regardant FMA B je trouve que l'alchimie entre l'histoire et le design coince un peu.. Sur certains personnages comme Alex Amstrong le graphisme colle parfaitement avec la personnalité du personnage, pour d'autres je trouve ça incohérent, j'aurais aimé des couleurs plus expressives, plus vivantes !
Mon second point noir est bien plus embêtant à mes yeux. J'ai fait l'erreur avec la première partie de la série d'oublier que je regardais un "Shonen" et qu'à un moment ou un autre la réalité allait me rattraper. J'étais parti vers l'inconnu et finalement j'ai très vite recroisé les habituelles codes du "Shonen". Des codes qu'il faut (il parait) respecter pour plaire à un large public et qui ont pourtant à mon sens entaché la suite de la série qui aurait pris une tout autre dimension en s'éloignant de l'étiquette "Shonen" tout en créant ses propres codes.
Cette atmosphère si spéciale de la première partie de la série avait disparu..
J'ai eu le sentiment de passer d'une œuvre adulte à une œuvre plus classique et enfantine dans sa mise en scène (point positif, la violence reste présente tout au long de la série et n'est jamais censuré... non non je ne suis pas sadique).
L'auteur a choisi la voie du Shonen et je me dois de le respecter.
Mon problème est qu'à force de voir des Shonens depuis 20 ans tout devient prévisible à la longue. Le méchant très méchant contre le gentil très gentil qui se relèvera même la tête coupé pour sauver l'humanité, des combats (j'évite le spoil) où j'ai l'impression de voir les mêmes mises en scène calqués de séries en séries dans des histoires différentes. Bref pleins de petits détails trop prévisibles à mon goût qu'on retrouve dans tout Shonen de combat et qui font oublier aux auteurs qu'il y a encore pleins de nouvelles choses à inventer.
Là où FMA B s'en sort mieux que les autres c'est grâce à son scénario original et totalement maitrisé qui estompe ses défauts. Le thème de l'alchimie n'était pas évident à élaborer et Hiromu Arakawa s'en est sortie brillamment. C'est un animé à fort suspens qui m'a tenu en haleine jusqu'à la fin de la série malgré une petite déception vers le milieu mais ... plus la fin approche... plus j'augmentais le nombre d'épisodes visionnés par jour et certainement pas par ennuie pour en finir au plus vite.
FMA B est un shonen au dessus du lot, plus mature que les autres mais qui aurait pu être un chef d'œuvre sans ces petits détails qui m'ont tourmenté !
Je lui mets un 7,5 arrondi à 7 après quelques mois de recul, n'en gardant pas un si grand souvenir.