Fullmetal Alchemist : Brotherhood - Transformer l'or en diamant

» Critique de l'anime Fullmetal Alchemist : Brotherhood par Karasa le
02 Décembre 2011

Pour chaque chose reçue, il faut en abandonner une autre de même valeur. Cette version modifiée de la célèbre phrase de Lavoisier (« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ») est ce qu'on appelle le principe de l'échange équivalent dans Fullmetal Alchemist. Une loi fondamentale en Alchimie, celle qui régit ses pratiquants. Ces derniers sont capables de modifier la composition physique d'un objet et ainsi la détruire ou la remodeler pour en créer un nouveau. On découvre Edward et Alphonse, deux jeunes alchimistes qui ont transgressé cette loi en tentant de transmuter leur défunte mère. Un acte affreux ayant couté le bras et la jambe d'Edward, et le corps tout entier pour Alphonse. Conscients de leur faute impardonnable, ils décident de trouver un moyen de récupérer leur corps.

Voici à peu près le début de ce Fullmetal Alchemist Brotherhood (FMAB), et, par la même occasion, celui de Fullmetal Alchemist (FMA) de 2005. Le but de cette nouvelle série est l'adaptation plus fidèle au manga de Hiromu ARAKAWA. FMA divergeant beaucoup pour la simple et bonne raison que la manga était encore en publication, l'intérêt pour FMAB est donc évident ! Cependant, pour ce qui est de l'adaptation... Qui est McDouglas ?! Bien que ça n'entache pas l'intrigue, j'ai pas trop compris la raison de son apparition. L'arc de la ville minière a été omis, du coup, l'apparition de Yoki est un peu brute. Et bien sûr, on a quelques passages mineures manquants ou remis à une scène ultérieure.

Passé ces quelques détails, passons aux raisons du pourquoi je classe ce shonen comme une œuvre totalement hors du commun. Pour une série à 64 épisodes, laissez-moi vous dire que je n'ai pas ressenti de lenteur, il y a très, très peu de scènes inutiles : tout y est absolument bien calculé pour éviter que le scénario partent dans les choux. Le découpage est réussi, même si le dernier arc s'étend sur une dizaine d'épisodes alors qu'un seul jour est représenté, il y avait tellement d'étapes à montrer, c'est légitime.

Soixante-quatre épisodes découpés en plusieurs arcs présentant le voyage de nos jeunes alchimistes à la recherche de la Pierre Philosophale, artefact qui semble être leur seul moyen de récupérer leurs corps. Déjà là, on s'éloigne du cliché habituel de la QDI (Quête à Durée Indéterminée). Je trouve ça original, que nos héros ne sont pas en quête de puissance, de gloire, de reconnaissance. Ils veulent juste réparer le tabou qu'ils ont commis, et c'est tout !

L'histoire s'écrit ici avec un grand H. Honnêtement, le scénario a du répondant. Le thème de l'alchimie est très bien amené et fait partie intégrante de l'intrigue (remise en question de son utilisation), elle peut exister sous plusieurs formes et a de nombreuses utilisations (curatives, offensives). C'est une science qui n'a pas encore dévoilé tous ses secrets, chaque personnage a sa propre vision de l'alchimie. Le scénario est aussi ponctuée par de nombreux rebondissements, la plupart des situations ne sont pas prévisibles, et de moments forts en émotions.

Évidemment, l'histoire ne serait rien sans cet univers si travaillé. En effet, le pays d'Amestris n'est qu'une annexion de plusieurs pays et ne cesse d'agrandir son territoire. C'est un pays qui a une histoire fondée (les évènements de Xerxes ou la bouleversante mais ô combien réussi extermination des Ishbals ou comment installer un message fort sur la croyance en Dieu) et qui se base sur son patrimoine pour évoluer. En fait, c'est simple, l'histoire ne dure pas de l'épisode 1 au 64, non ! Ça va bien au-delà : c'est tellement bien fait qu'il y avait une histoire avant et après l'anime. Et puis, les différents lieux que visiteront Ed et Al ont tous une identité : il arrivera souvent que nos héros reviennent dans des villes précédemment visités. Cela renforce la crédibilité et la profondeur de l'univers proposé.

D'autant plus que les personnages sont réussis. La série nous offre une galerie de personnages travaillés, ceci est valable aussi pour les personnages secondaires ainsi que les ennemis ! Je veux dire par là que l'on a affaire des protagonistes ayant chacun leur motivation, une histoire, des convictions, des liens avec d'autres personnages. Les homonculus ont suffisamment de contenu pour que l'on s'attache à eux, franchement, on a l'habitude d'avoir des ennemies représentants les sept péchés capitaux de l'Homme, l'idée est bonne ! C'est varié et contribue beaucoup au monde d'Amestris.

Un petit détail sympa aussi : les protagonistes grandissent ! Visualisez un épisode au début de la série et un autre vers la fin, la différence de taille et de dessins sont évidents. Démarrant sur des visages arrondis, au fil de la série les visages deviennent plus adultes, plus matures. Ce n'est pas une différence technique dont je parle mais vraiment du dessin qui devient plus réaliste. Preuve que l'intrigue prend du temps et que l'on ne trouvera pas la Pierre Philosophale en deux coups de cuillères à pot.

Du côté de la réalisation, Bones fait un boulot d'enfer ! À part quelques rares scènes où l'on voit des failles sur la modélisation, cette dernière est bien réussi, à l'image du manga. Pour ce qui est de l'animation, elle est propre et surtout très fluide lors des combats, une gymnastique de la caméra inouïe qui donnent un visuel vraiment hallucinant. Mention spéciale aux très jolies flammes de Mustang, un véritable régal pour les yeux.

En ce qui concerne les combats, bien que l'anime se classifie comme shonen, il n'y a pas autant de combats que ça. Ici, les affrontements sont justifiés, ils ne sont pas là pour le fan service. D'autant plus que ces combats sont de toute beauté, et ce n'est pas forcément les héros qui participent aux joutes, les ennemis aussi.

La bande-son quand à elle est simple. Les thèmes ne sont pas mauvais mais je trouve dommage que l'on entende souvent la même mélodie au violon, oui, on n'a pas le choix quand on a 64 épisodes à transcrire musicalement, mais étant donné que l'OST est plutôt fournie, j'aurais préféré que ce soit plus varié. Enfin, heureusement que les génériques rattrapent ; pour tout vous avouer, j'ai rarement zappé les génériques tellement ils sont réussis. Visuellement, les personnages sont bien mis en valeur, ça bouge beaucoup, les effets spéciaux sont là, c'est très propre ! Musicalement, on aime ou on n'aime pas, mais le deuxième ainsi que le cinquième opening restent les plus réussis, ce sont donc des génériques ayant beaucoup de caractère.

FMAB est donc un anime mettant en place une histoire très complète, une fin réussie, une réalisation quasi sans-faille, un thème original, un univers profond, beaucoup de discussions au détriment des combats. Un œuvre mature comparé aux autres shonen. Juste un petit reproche : une dernière partie un peu trop baignée dans le fantastique, un peu too much. En clair, lancez-vous corps et âme dans cette aventure.

Fullmetal Alchemist, meilleur shonen de tous les temps ? Sûrement !

Verdict :9/10
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A propos de l'auteur

Karasa, inscrit depuis le 01/08/2011.
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