Genshiken a tout pour être une série qui passe inaperçue. Une fois que l'on commence à en parler, tout le monde dit "on suit le quotidien tranquille d'un club d'otakus". Pas d'évolution scénaristique, pas d'intro proprement dite, et pas de fin à proprement parler. Mais alors, pourquoi c'est si bien, Genhsiken ?
Visuellement, c'est correct. Sans rentrer dans le classicisme moche des animes du moment (gros yeux, gros seins, grosses cuisses), la série ne révolutionne pas le genre et opte pour un style lisse, mais pas particulièrement précis. Bref, c'est un visuel assez sommaire, pas déplaisant, mais vraiment pas sidérant non plus. C'est l'un des éléments qui permet à la série d'exprimer le sentiment principal qu'elle veut que l'on perçoive : la "normalité". On est très loin des séries surréalistes, avec des personnages hors du communs. Ici, il y a des gros, des maigres, pas mal de moches et des filles parfaitement normales. Peut-être que certains seront rebutés par ce partit-pris, mais pour ma part, je trouve qu'il correspond à merveille au scénario et à l'esprit de Genshiken.
L'animation est relativement bonne, SAUF pour les visages. Les yeux sont parfois mal placés, et suffisement pour que l'on s'en rende compte dès le premier visionnage. Pour le reste, aucun problèmes, les corps se déplacent de manière logique, rationnelle ; bref, ils se déplacent "normalement."
Les décors quant à eux sont franchement bons. Détaillés, variés, ils collent eux aussi à merveille avec la normalité de la série. On regrettera quand même l'utilisation abusive du même plan à chaque fois qu'une scène se déroule dans la faculté des protagonistes. On dira que c'est le petit côté Gundam de la série..
Les personnages sont très bien travaillés, à tel point qu'on pourrait croire qu'ils bénéficient tous d'un character-design particulier. Une fois de plus, Genshiken est en marge des autres séries, et propose un visuel unique pour chaque protagoniste, comme dans la vie, où personne ne se ressemble vraiment, que ce soit au niveau de corps ou au niveau du visage.
La première chose qui me vient à l'esprit à propos du scénario, c'est de vous dire qu'il n'y en a pas vraiment. Et c'est normal ! Imaginez, chaque jour vous allez au lycée, à la fac ou au travail. Y'a-t-il réellement matière à faire un scénario du quotidien de nos vies ? Non, mise à part pour quelques périodes bien particulières ; mais la plupart du temps, notre rythme est relativement monotome et routinier. C'est exactement pareil pour Genshiken. On suit tranquillement l'activité (ou la non-activité) du club et de ses membres. Bizarrement, cela permet au spectateur d'être très vite très proche de tous les personnages qui composent la série, car ils sont exactement comme nous. Sasahara est introvertie au possible, et lutte en permanence pour se lier aux autres ; Kousaka est toujours un peu à côté de la plaque et n'a pas vraiment conscience de ce qui se déroule autour de lui ; Kasukabe, folle de Kousaka, se retrouve entraînée dans ce club d'otakus alors qu'elle n'a pas la moindre attirance pour ce genre de choses ; Tohno est elle aussi très introvertie, mais change de comportement dès qu'on lui propose de faire du cosplay, etc, etc....
Tous les personnages ont des personnalités et des comportements particulièrement travaillés, et possèdent une indéniable humanité. On prend un réel plaisir à les suivre, même dans des situations à première vue particulièrement ininteressantes.
L'humour n'est pas en reste dans la série, bien au contraire. On s'amuse vraiment en écoutant les tyrades d'otakus sur tel série ou tel réalisateurs. Un épisode est particulièrement hilarant, celui où l'un des membres se retrouve seul avec une jolie jeune femme et essaie de reproduire la scène façon eroge (avec un ou deux choix d'action à chaque fois) pour savoir quoi faire. La série est donc vraiment plaisante à suivre.
Inutile de vous préciser que la trame est inexistante, chaque épisode s'auto-suffit.
Côté musique, c'est plutôt bon. Une fois de plus, il n'y a rien de transcendant, mais cela suffit amplement à accompagner la série. Les openings et endings, en plus d'être sympa à regarder (j'adore le passage avec Tohno en pleine séance photo), sont agréables à écouter. Le travail des doubleurs est parfait, et colle aux personnages. Ce sont donc des voix normales, bien loin du bad-boy classique et de la petite fille à la voix détestable.
En conclusion, je ne peux que vous conseiller cette série, qui s'écarte des sentiers battus pour nous proposer un concept vraiment sympa. En l'espace de 12 épisodes, on arrive sans problème à apprécier la série, sans qu'elle nous parraisse ni trop longue, ni trop courte. Un petit OVNI qui nous change un peu des productions classiques.