Guilty Crown - En voilà un qui laisse franchement perplexe.....

En ayant assez de toutes ces critiques si diverses à propos de ce fameux Guilty Crown, je me suis enfin dégagé du temps pour le regarder. Sacrifice inutile ou bon investissement ? Oui... et non. Commençons par le plus simple dans cette complexe affaire.

Chara design et animation : 10/10. Les personnages sont super bien faits, les Voids et leurs effets magnifiques, c'est fluide, avec de belles couleurs, bref, une vraie perle et un plaisir pour les yeux. Tout le monde, je pense, s'accordera là dessus. Il y a de plus, excepté la teinture rose et les tenues excentriques d'Inori, un souci de réalisme assez plaisant.

Musique: 9,5/10. Je ne suis pas fana de toutes les chansons de Supercell mais celles choisies pour Guilty Crown sont belles. Les openings se valent, mais faudra qu'on m'explique pourquoi le deuxième est plus joyeux que le premier alors que c'est dans la deuxième partie de l'anime qu'il y a le plus de drame. Les endings s'écoutent, sans plus cela dit, mais les musiques de combat sont généralement bien choisies.

Personnages: 5/10. Dans GC, on a de tout. Les personnages qui sont là sans qu'on sache pourquoi, les personnages juste bons à fiche la merde, les personnages qu'on oublie sitôt croisés, le tout autour de trois principaux, dans l'ordre un beau ténébreux cliché comme pas deux, un ado indécis et pleurnichard plus qu'exaspérant et une fille juste bonne à faire la potiche. Certains évoluent bien et s'avèrent digne d'intérêt, mais comme ce ne sont que les secondaires, soit ils meurent soit ils ne sont pas assez exploités.

Rendons à César ce qui lui appartient, le caractère de Shu, le héros, est logique. Il est faible mentalement, donc il finit par craquer, pour s'en relever parce que, après tout, c'est le héros. Dommage qu'il finisse de façon assez pitoyable (se référer aux dernières minutes du dernier épisode) parce que pour le coup son évolution tenait la route.
Je reconnais également que le passage du "royaume de Shu" était très bien fichu psychologiquement, avec tout le monde qui se débat pour s'en sortir quitte à en perdre la tête, ce passage là de l'anime était vraiment très prenant.

Scénario... c'est là que ça se corse.
Première partie, 5/10. Nous avons affaire à un récit ultra classique > ado ordinaire, qui obtient un pouvoir extraordinaire et se retrouve plongé dans un conflit qui le dépasse. Compte tenu du charisme d’huître de Shu et de la personnalité inexistante d'Inori, sans oublier les multiples stéréotypes qui les entourent, cette partie n'a pour elle que son animation, le reste étant juste regardable.
Les gens disent généralement que ça devient du gros n'importe quoi vers les 13/15 épisodes, moi je dis que ça se maintient jusqu'au 17/18. A mes yeux, dans cette tranche, on assiste à une histoire qui malgré deux grosses coquilles, tient la route en s'octroyant même le luxe de virer dans le sombre et le dramatique. Les coquilles étant l'épisode entier consacré au sauvetage d'un personnage qu'on apercevra vaguement trois fois dans tout l'anime et l'épisode sur Mana, qui arrive comme un cheveu sur la soupe sans même offrir généreusement au spectateur une explication claire et compréhensible de l'affaire.

Vers le 18ème épisode, le cas Mana revient en force, et là incompréhension totale. Je vous explique: l'anime partait du combat d'une organisation contre un gouvernement dictateur dans un monde contaminé par un virus mortel, se donne une parenthèse sur le combat d'adolescents pour survivre quand ce même gouvernement les laisse tomber.... Et termine dans un remake de l'Apocalypse avec le mythe d'Adam et d'Eve revisité. WTF ? Sincèrement, à part les Voids et les personnages, ces deux premières histoires et la dernière pourraient être de deux animes différents tant elles sont mal rapprochées.
Les derniers épisodes sont bourrés d'incohérences (j'aimerais vraiment que quelqu'un m'explique qui est ce Daath et ce qu'il fiche là, pour ne citer que ça!) et la série s'achève en un gros n'importe quoi de compétition sur fond de drame et de larmes - qui, soit dit en passant, ne prend pas.

Précisons que beaucoup de monde meurt, mais qu'on se demande souvent pourquoi l'auteur fait mourir un et pas l'autre, pour tout un tas de raisons : parfois juste parce que c'est un perso gentil qui y passe alors que tout un tas de salauds s'en tirent par derrière, mais aussi parce que c'est illogique ou stupide (je partage l'avis de beaucoup de monde sur ce qu'aurait du être la fin!)

Ma note part de cinq, monte à sept et s'effondre à trois. Ce trois ne tenant qu'aux sublimes
graphismes.