Comment? Hunter X Hunter c'est fini? Je proteste! Comment? Il y a une suite via OAVs et mangas? Je suis conquis!
Bon, autant que ça soit clair, Hunter X Hunter (HxH), c'est juste LA baffe shonenesque que je me suis prise ces dernières années. Un genre que j'avais fini par dénigrer, m'écarter le plus possible après les populaires mais non moins fatiguant Naruto et autre Bleach. Je pense maintenant être réconcilié avec, et rien que pour ça je n'aurai de cesse de pousser les gens vers cette série.
A première vue, HxH, c'est du vu, archi revu. On suit la petite aventure de Gon qui, à la recherche de son père, va devoir passer le terrible examen qu'est celui des hunters. Pour cela, il devra enchaîner plusieurs épreuves à intérêt variable pour la grande majorité plaisantes. Ceci représentera environ la moitié du format. Arrivé au bout, enthousiaste au possible et me demandant ce que l'auteur me réservait, je passais donc à la seconde partie. Et là, stupéfaction, il s'avérait que la première partie n'était qu'un amuse-bouche, la seconde étant dans une sphère encore plus élevée.
Une passion a fini par se former. Car HxH, ce n'est finalement pas du archi revu. Premier point de démarcation, la série est très loin d'être une simple succession de combats sans but. Les rixes sont mêmes très peu nombreuses (mais ce peu est juste assez pour évoquer une animation excellente pour l'époque) et c'est finalement le tandem scénario/relations entre les personnages qui prend une place importante dans le récit.
Chaque arc, chaque épreuve est l'occasion d'entrer un peu plus dans l'univers de Gon. Un univers d'Heroic Fantasy ou se cotoient îles perdues régies par Chasse Pêche Nature et Traditions et villes modernes où le capitalisme (et accessoirement la mafia) imposent leurs règles. L'univers est une chose, reste que les personnages doivent proposer un minimum. Ici, la barre du minimum, ça fait bien longtemps qu'on l'a sautée. Evidemment, le personnage principal aligne certains stéréotypes, mais il se voit entouré d'amis et autres ennemis transpirant le charisme. Entre un Hisoka à la limite de la démence, un Leorio qui assure le cota bouffonerie et un Killua schizophrène, on est servi! J'omets volontairement d'en citer d'autres qui, le moment venu, attisent la curiosité.
On en vient à un autre point que je tenais à développer, celui de l'ambiance. En partie dûe aux personnages, celle-ci est maîtrisée d'un bout à l'autre des 62 épisodes et c'est avec une facilité déconcertante qu'on passe du bon enfant à l'éprouvant. Lorsque l'on se lance dans HxH, il faut être conscient que suspens et questionnement forment un lot avec lequel il faudra cohabiter. Rebondissement et son amie Surprise sont de ce fait bien souvent invités au banquet auquel sont déjà installées Déconnade et Réjouissance.
Et puis, que dire de l'OST qui accentue l'émotion portée par chaque scène, chaque seconde? La qualité est au rendez-vous, tout est fait pour souligner les passages clefs et je ne suis pas près d'oublier certaines pistes qui font naître en moi un furieux sentiment de vouloir revivre l'aventure, ou tout du moins certains moments en particulier. Ecoutez donc Daidan'en No Tatakai et vous verrez mieux de quoi il retourne.
Petit bémol, l'esthétique générale commence à faire son âge. Les couleurs sont donc fort ternes, certains épisodes se déroulant la nuit, on finit par pester tellement l'action est difficile à voir. Pour autant, quelques beaux plans ont survécu au changement de décennie, je pense ainsi à la campagne chatoyante de Gon. Ajoutons une animation lors des combats qui n'a que peu vieilli et voilà que je viens de relativiser un des seuls défauts de la production.
Une petite conclusion est de rigueur. HxH, c'est Le shônen, celui que toute personne non hermétique au genre se doit d'essayer. Véritable bouffée d'air frais dans ce monde de brutes, il m'a fait découvrir une nouvelle dimension, m'a ouvert la porte vers quelque chose de neuf. Il a recrée un sentiment que je n'ai pas eu depuis mon visionnage de Samurai Champloo ou la lecture de Berserk, un sentiment d'extase.