« Dominer ou être dominé » telle est la question de ce shojo qui commençait très bien pour finir lamentablement dans la niaiserie la plus totale.
Parodier, c'est bien. Poussé à l'extrême, cela en devient fatigant. A quoi sert 25 mn de gag si au final le spectateur/ice se dit : ok, j'ai bien rigolé mais c'est quoi le fond de l'histoire?
Ne perdons pas de temps sur la technique. Les OP et ED sont pourris de chez pourris. On va prendre comme excuse que la crise économique actuelle affecte les studios d'animations..Pour un animé récent, le graphisme est très moyen. Le chara design de l'héroïne et de son prétendant sont corrects. Hélas, ils n'arrêtent pas d'être soumis à du SD quasi permanent. A force de l'utiliser, on s'en lasse rapidement. Même si la technique n'est pas au rendez-vous, un bon scenario sauve l'affaire en principe...
Le scénario commençait très bien en nous présentant une héroïne de shojo INTELLIGENTE, oui vous avez bien lu ! Pas une mauvaise élève qui souffre d'un complexe d'infériorité face au héros forcément beau et intelligent. De plus, elle est aussi forte de caractère avec une sacré pêche. Incroyable mais vrai mais où est donc passée la jeune fille archi idiote, ultra timide, lente d'esprit, excellente cuisinière et indéniablement gentille. Sauf que le alléluiah sera de courte durée...car la miss est pauvre de chez pauvre ! Vous me direz oui et alors? Le détail a son importance, vous verrez.
Elle est donc si pauvre qu'elle est obligé de travailler à temps partiel comme maid, autrement dit serveuse super sexy où le client est traité comme le roi des roi. Vous me direz oui et alors? C'est là qu'intervient la subtile question « dominer ou être dominé ?»
En effet, au lycée la miss se comporte en vrai harpie envers ses comparses masculins alors qu'au café, elle se transforme en soubrette appelant sans cesse les clients «maître». Je te domine à l'école et je suis dominée au travail...waaahh quel trame ! Évidement pour corser le tout, le prince charmant de l'histoire découvrira ce terrible secret et n'hésitera pas à faire chanter notre héroïne. Chouette, la romance peut commencer !
Quand à savoir le pourquoi de l'agressivité quasi maladive de la miss envers la gent masculine, inutile de chercher un brin de réponse. Ce shojo n'ayant pas vocation de faire pleurer à chaudes larmes, il se contentera de donner une explication très superficielle. Donc niveau recherche et développement psychologique du personnage principal, cela attendra.
Comment se comporte une héroïne de shojo face à un bisho de service aux traits efféminés? Bah, comme la plupart des héroïnes de shojo actuelles, c'est à dire qu'elle ne fera pas beaucoup bouger sa relation durant 26 épisodes. Pourtant lors des premiers épisodes les piques entre les protagonistes présageaient une avancée intéressante. Hélas, au fil du temps la miss deviendra chiante avec ses éternelles hésitations. Peu importe le nombre de fois où le boy lover lui déclarera son amour, la prendra dans ses bras, risquera sa vie pour elle. Non, la miss ne voudra pas reconnaître son attirance envers lui et le repoussera sans cesse. Eh oui, nous les femmes on est comme ça! Les hommes doivent nous rassurez en permanence en répétant sans cesse que nous sommes l'unique objet de leur amour. Beau cliché pour jeunes filles en fleur, n'est-ce pas? Pourquoi prendre des risques si cela plaît au public visé.
Maintenant passons au prince charmant. Il est parfait et sait tout faire mais attention, il garde une part de mystère ! Serait-il riche? Quelle question, voyons ! Bien sûr qu'il l'est. Un riche tombe toujours amoureux d'une pauvre dans les shojos. Sinon pourquoi l'héroïne serait pauvre? N'est-il pas normal qu'un lycéen de 17-18 ans vive seul dans un grand appart d'un quartier chic? De même n'est-il pas logique que les pseudo-rivaux soient aussi riche et tombent également amoureux de l'héroïne?
Vous en faites pas, pour équilibrer un peu, on sortira du chapeau magique l'ami d'enfance histoire de faire un semblant de triangle amoureux. KWMS joue tellement sur la parodie à l'extrême que cet autre amoureux transi servira plus de décor qu'autre chose. Encore un bel exemple d'amour à sens unique. Lamentable !
Concernant les personnages secondaires, c'est des faire-valoirs comme d'habitude. Une héroïne de shojo ne peut pas être garce ou méchante. Elle est toujours prête à défendre ses amies, elle est tellement honnête qu'on l'aime pour ça. Si elle plaît au gars visé par une des copines, elle le remettra dans le droit chemin. Si 3 autres gars l'adorent en se comportant comme des idiots, elle s'en rendra même pas compte. Trop de charme sans doute...
Les scénaristes auront beau masquer ces stéréotypes par des situations comiques, KWMS se révèle en fin de compte un shojo de qualité médiocre.