Critique de l'anime Que sa volonté soit faite (TV 1)

Kami Nomi zo Shiru Sekai/The World God Only Knows/Que sa volonté Soit Faite : Les jeux de l’amour et du hasard

Connu sous le nom japonais Kami Nomi zo Shiru Sekai (orthographe incertaine), soit en anglais The World God Only Knows et en français Que Sa volonté soit faite, ce manga de Tamaki Wakaki s’est vu adapté en un anime de 12 épisodes par le studio Manglobe (rien que ça). 12 épisodes seulement pour une série dont la parution est encore en cours au Japon et qui dépasse les dix volumes au moment où je vous parle ? Tout indique que le studio n’avait pas confiance dans le projet et se servait de cette saison 1 pour tâter le terrain. Que voulez-vous, c’est la crise ma bonne dame !

Mais je vous rassure, cela n’a pas empêché les producteurs de soigner leur travail et d’offrir une des belles surprises de cette saison.

Le concept est simple, et c’est ce qui le rend très efficace. Le héros s’appelle Katsuragi Keima (prononciation japonaise du mot « gamer »), et c’est un fanatique des jeux de drague. Il est si fort qu’on le surnomme « le dieu Tombeur ». Il vit si bien parmi son harem en 2D qu’il finit par se désintéresser du vrai monde en 3D, qui le lui rend bien : malgré son intelligence et ses excellents résultats scolaires, Keima est considéré comme un geek à lunettes, et n’a aucun ami.

Tout bascule quand Belldandy… euh je veux dire Elsie débarque de l’Enfer pour lui proposer de séduire des jeunes files qui ont vu leur cœur envahi par le Démon. Keima, qui n’a que faire de ce genre de conneries, va tout de même devoir accepter, au risque de se faire tout simplement décapiter. Ainsi débute une chasse aux esprits, dans laquelle notre héros va devoir appliquer au monde réel tout ce qu’il a appris dans le monde virtuel.

Comme vous pouvez le voir le principe de Kami Nomi zo Shiru Sekai/The World God Only Knows/Que Sa volonté soit faite est simple et permet tout un tas de développements. Ce qui m’a plu surtout c’est que tout cela s’ancre dans l’actualité : chacun sait l’engouement au Japon pour les jeux de drague (Loveplus, etc..). Il utilise aussi le principe de mise en abîme : dans les jeux de drague il faut faire du baratin à des jeunes filles stéréotypées pour espérer sortir avec elles ; et bien Keima va se rendre compte que dans la vraie vie, c’est pareil !

Je ne vais pas étudier plus en avant le scénario et son déroulement. Il n’y a de toute façon pas de scénario clairement établi dans Kami Nomi zo Shiru Sekai/The World God Only Knows/Que Sa volonté soit faite. Les arcs peuvent être pris indépendamment, à l’exception du premier. Mais ce n’est pas à cause de cela que l’anime s’avère répétitif. Kami Nomi zo Shiru Sekai/The World God Only Knows/Que Sa Volonté soit faite est en fait piégé par son propre concept, qui ne lui autorise pas d’évoluer vers quelque chose de plus ambitieux. Je n’ai comme vous le savez rien contre les animés construits sous forme d’arcs indépendants, bien au contraire, mais dans Kami Nomi zo Shiru Sekai/The World God Only Knows/Que Sa volonté soit faite on se rend vite compte que la série va tourner en rond.

C'est drôle, certes, mais ça s'arrête là. il n'y a pas ne serait-ce qu'une mini-tentative de réflexion sur le thème des dating-sims, sujet pourtant passionnant. Certains épisodes HS sont entièrement consacrés à nous montrer à quel pont Keima est obsédé par les galges, mais qu'en retient-on ? Pas grand-chose. Dommage, le thème se prêtait bien à faire quelque chose d'intéressant : mais Kami Nomi zo Shiru Sekai/The World God Only Knows/Que Sa volonté soit faite est peureux et se contente du statut bien tranquille de "comédie sympathique, marrante mais sans plus". C'est cette pusillanimité qui sera son plus grand défaut. Mais que voulez-vous, c'est la crise mon bon monsieur !

Les personnages de Kami Nomi zo Shiru Sekai/The World God Only Knows/Que Sa volonté soit faite sont peu nombreux dans cette saison 1, hormis Keima et Elsie les autres ne survivent pas scénaristiquement plus de trois épisodes. Ce qui n’est pas grave : Elsie est toute kawaii et on a plaisir à suivre ses gaffes et mimiques rigolotes. Keima est quand à lui un des rares héros de harem que je qualifierais de charismatique. Avec son costume rouge à jabot et ses lunettes rappelant Austin Powers, notre otaku n’a pas besoin de mojo pour séduire, car il utilise les capacités de déduction et d’analyse qu’il a développées en tissant des relations dans les jeux. A la manière d’un mentaliste ou d’un profileur, il parviendra jusqu’à lire dans les pensées de ces proies pour les faire succomber. Will Smith n'a qu'a bien se tenir !

Kami Nomi zo Shiru Sekai/The World God Only Knows/Que Sa volonté soit faite est un anime coloré, vivace, mais qui malheureusement ne bluffe pas au niveau de sa réalisation. Ca ne bouge pas beaucoup et les décors sont souvent vides. Par contre le chara-design est tout rond et tout mignon, et il est plus travaillé et agréable que dans le manga d’origine.

Mais le point fort est la musique. Je l’ai trouvée excellente. Le couple op/ed est un des meilleurs que j’aie entendu pour ce genre de série, aussi bien visuellement que musicalement. D’habitude je suis triste quand un épisode d’une série que j’aime bien se termine, mais dans Kami Nomi zo Shiru Sekai/The World God Only Knows/Que Sa volonté soit faite les génériques sont si bons que commencer et terminer un épisode sont presque plus intéressant que l’épisode lui-même (bon j’exagère là…). Les inserts songs sont aussi très bien (Happy Crescent !) et la BGM n’est pas la cinquième roue du carrosse, pour une fois. Le doublage japonais est évidemment parfait. La voix de Keima est excellente (surtout quand il danse et chante à la fin du dernier épisode ^^') et les autres filles ne sont pas mal non plus.

En conclusion, je vous recommande cette série, qui s’inscrit dans un genre bien connu sans pour autant tomber dans la connerie ou la vulgarité grasse d’un B Gata H Kei ou d’un Seitokai Yakuindomo.

J'attends donc la deuxième saison, prévue pour avril 2011, en espérant que la série aille enfin un peu plus loin que son pitch et prenne un tant soit peu de risques. Auquel cas, je serais bien moins indulgent avec Keima et sa clique...

Les plus

- Une bonne idée de départ

- Protagoniste charismatique

- Design mingon

- Excellents génériques et musiques

Les moins

- Tourne vite en rond

- Épisodes HS inutiles