Critique de l'anime Kemono no Sô-ja Erin

Kemono no Sou-ja Erin est un anime qui m'a beaucoup surpris par la qualité de son scénario, certainement à cause du fait que l'on ait affaire à l'adaptation d'un roman de Nahoko Uehashi. Ceci étant, adaptation de roman ne veut pas forcément dire bonne adaptation. N'ayant pas lu le livre, je ne pourrais dire si celle-ci est fidèle ou pas, mais ce qui est certain, c'est que cette série en elle-même est un vrai chef-d'oeuvre.

L'histoire est évolutive, dans le sens où elle démarre légèrement en nous racontant l'adolescence tourmentée de Erin, fille considérée un peu comme une curiosité dans son village, pour ne pas dire que l'on peut y percevoir comme une forme de racisme causé par son éveil précoce et ses origines mystiques, pour évoluer vers un conflit politique complexe entre une reine et son armée. La qualité de narration est telle, que l'évolution se fait progressivement et sans anicroche, avec de nombreux rebondissements, qui surprennent et remettent le spectateur en question, pour aboutir sur un dénouement que j'ai trouvé grandiose.

Une grosse partie de la série est consacrée à l'univers animalier et à l'élevage. C'est un point qui est assez novateur pour un gars comme moi qui ne regarde pas Pokemon, mais je ne pense pas que l'on puisse faire la comparaison non plus avec ce dernier. Comme c'est un conte fantastique, vous aurez droit à des animaux plutôt étonnants et qui ont une importance capitale dans l'histoire et aux yeux d'Erin. Leur façon de vivre et leur instinct animal semblent tellement crédibles, que l'on a parfois l'impression de voir un documentaire sur des fauves.

Le côté esthétique est atypique et particulièrement coloré, ce qui ajoute encore plus d'importance à la notion de conte. Les dessins ont la particularité d'être crayonné, ce qui donne parfois l'impression de regarder des tableaux sur des plans montrant des paysages. Certaines scènes de combats, notamment lors des accès de fureurs des bêtes, sont représentées de manière psychédélique et font ressentir au spectateur toute la rage et la férocité instinctive qui traverse leur esprit.

Les musiques collent parfaitement à l'ambiance, même si parfois, j'en ai trouvé certaines assez répétitives. Cet anime possède une bonne proportion musicale, qui contribue grandement à son ambiance médiévale fantastique. La musique accompagnant le deuxième opening est très belle, avec des oscillations de voix rappelant des chants tribales.

Kemono no Sou-ja Erin m'a vraiment comblé et touché par tous ces aspects, par son côté dramatique souligné par tous ces tristes évènements, immuables, que subit Erin et ce, malgré toute sa bonne volonté. J'ai aussi beaucoup aimé le fait que l'on voit la façon de penser d'Erin au travers de ses yeux d'enfant au début, et le contraste qu'il y a avec son regard lorsqu'elle devient adulte à la fin.

Je considère cette série parmi l'une des meilleures que j'ai vu (je n'ai pas dit la meilleure!) et je ne peux que la recommander.