Encore une belle découverte pour ma pomme !
J'ai été assez enchantée par cet animé. Pourtant au premier abord, j'étais assez dubitative, je ne trouvais pas les images franchement grandioses, le design n'est pas frappant, l'intrigue met un certain temps avant de pointer le bout de son nez, la bande son ne casse pas trois pattes à un canard.
Cependant, j'ai compris après deux ou trois épisodes (parce que je suis très intelligente hum), que le projet est un tout complètement abouti sans presque aucun défaut, et sans fausse note, l'animé est un ensemble de tous ces points qui nous font nous évader totalement et nous immerger dans un monde fantastique et poétique.
L'histoire se passe dans un pays imaginaire médiéval où hommes et bêtes vivent étroitement unis. Mais il ne s'agit pas d'un monde merveilleux, les hommes ne sont pas amis avec ces animaux fantastiques, il s'agit d'un rapport de force, de maître à serviteur. Erin, l'héroïne, est une jeune fille qui grandit dans ce contexte. Bien loin du protocole établi, elle s'efforce de penser par elle-même tout au long de sa vie, voulant connaître les mystères de son existence, celle des autres et en particulier, celle des animaux auxquels elle voue un amour inconditionnel.
L'intrigue de fond passe un peu à la trappe parce qu'elle prend forme véritablement après de nombreux épisodes. Toutefois, elle pointe doucement le bout de son nez, dès le début. Mais c'est par Erin que prend forme l'histoire, elle est véritablement le centre de tout. De l'enfance, on la voit tranquillement marcher vers son «destin». On la voit adolescente, puis adulte. Terrible challenge selon moi, que de faire grandir un personnage physiquement, mais surtout mentalement. Dans Kemono no soujo Erin, c'est formidablement bien réalisé, on s'attache à Erin. Heureusement parce qu'elle monopolise vraiment l'image.
Il s'agit donc une histoire fabuleuse, presque une épopée. Alors il faut bien que les images suivent derrière. Vous ne verrez rien de très grandiose visuellement, par contre les images concordent totalement avec l'histoire qu'elles racontent. C'est doux, c'est clair, les couleurs sont pâles tirant vers les teintes de la terre et de la nature, même lorsqu'il s'agit des personnages : du marron, du vert, du gris, et rien de vif. Mais détrompez-vous, c'est tout sauf terne. Derrière cela, la bande son prend carrément son envol. Elle devient magique au fil des épisodes, et l'opening qui ne change pas (bien qu'il y ait deux versions) est franchement accrocheur.
50 épisodes, ça paraît beaucoup, mais ici finalement, on ne voit pas la longueur. C'est linéaire, et tout se passe sur plusieurs années, bref, tout est cohérent.
Si l'on décortique méthodiquement la série, elle reste un projet correct sans vraiment de points forts. Mais reculez un peu, regardez-la, changez d'époque, changez de pays, oubliez votre âge, elle vous charmera et vous envoutera probablement.
Kemono no soujou Erin est le genre de série que je voudrais voir passer à la télé en France sur les chaîne publiques, parce que c'est doux, c'est poétique, c'est tout sauf mièvre, et c'est quelque chose que personnellement je voudrais que mes enfants regardent.
Pourquoi je mets juste 8 ? J'ai beaucoup aimé, mais contrairement à d'autres séries, elle ne m'a pas complètement pincée le coeur.