Tiens, parlons un peu d'un des buzz du printemps 2008 : Kurenai. Un jeune studio qui fait l'objet de toutes les attentions depuis un certain Baccano (il faudra que je regarde un jour) au service d'un scénario qu'on dit adulte : alors pour quel résultat ?
Je retiendrai en premier une maitrise graphique de haut niveau. On reconnaît la patte du chara-designer de Red Garden qui rend encore une fois une copie sans faute. J'apprécie notamment la texture de cheveux. Certes, c'est un détail "parce que je le vaux bien" mais dans la mesure ou cet aspect là est bien souvent le plus négligé dans les animes il faut le souligner. L'animation par contre est bien souvent un peu haché, notamment dans les combats ; une erreur forcément préjudiciable quand Kurenai a des allures de shonen. La colorisation est cependant une réussite, dans des teintes souvent sombres elle convient particulièrement au genre.
Le bât commence à blesser dès qu'on évoque la musique. Il ne suffit qu'on aligne 3 accords au piano ou au violon pour faire une bande originale. Certes ce n'est pas à foncièrement parler une véritable faute gout mais ça manque singulièrement d'une véritable ligne directrice. Enfin, l'OST est presque bonne quand on s'intéresse un peu au générique, en décalage complet face à l'ambiance de la série. Ça aurait pu donner un genre si au moins ils étaient audibles. La recherche du visuel pour les accompagner est certes appréciable mais ça ne suffit pas à faire oublier une mélodie pauvre et entendue.
Mais là où Kurenai peine à assoir une véritable identité, c'est bien quand on s'intéresse au scénario. Tranche de vie et tragédie forment souvent une association reine mais ils ne peuvent former un ménage à trois avec le cousin adolescent Shonen-boy. En effet, le protagoniste principal nous fait sur la fin de la série une crise d'adolescence comme on en lit toutes les semaines alors qu'il avait réussi à éviter ce travers jusque là. D'un point de vue global, les personnages masculins manquent d'épaisseur. A contrario, les personnages féminins sont eux réussies à part peut-être la gothique dépressive de service. Par contre, Murasaki elle manque de crédibilité de par son âge. De même la trame directrice anachronique dénature le scénario. Paradoxalement, les intrigues secondaires sont bien plus intéressantes. Somme toute, Kurenai aurait grandement gagné en intérêt (mais peut-être en public force est de reconnaître) s'il n'avait pas voulu se donner ce ton tragique si peu percutant.
je conclurai en disant que l'adaptation de Brainbase a cependant rehaussé l'intérêt du manga original. Perturber l'ordre chronologique et synthétiser l'histoire a permis d'améliorer la lisibilité et l'intérêt. Un essai malheureusement insuffisant.