« Le temps pourrait nous séparer un jour. Mais néanmoins, jusque là, restons ensemble… »

» Critique de l'anime Hotarubi no Mori e par Maya* le
19 Juin 2014
Hotarubi no Mori e - Screenshot #1

Avec ce titre, impossible de faire une critique pseudo-intellectuelle ou constructive, tant il prend par les tripes et il n’y a meilleur moyen de donner son avis que de laisser parler son cœur et ses glandes lacrymales.

Poétique est le terme qui définirait au mieux l’univers et l’histoire. Une histoire toute simple, avec de bien grosses ficelles et qui revisite un thème déjà abordé sous toutes ses formes : L’amour. Le scénario n’a rien d’unique ou d’exceptionnel mais arrive à tirer délicatement sur notre corde sensible et à stimuler nos émotions. Je ne sais plus à partir de quelle scène les larmes ont commencé à couler, toutefois je sais qu’elles ne se sont plus arrêtées jusqu’au dénouement, qui fut sans surprise – même qu’on l’anticipe dès la première scène – mais qui m’avait émue et éblouie. On sait dès le départ qu’une fin heureuse est inenvisageable (Ce n’est pas le genre d’histoire où on a un Deus Ex Machina), et même si on se surprend à espérer, c’est sans aucune conviction.

Avec ce petit bijou, même les plus blasés d’entre vous se souviendront de ce qui les connecte à la Japanim’, non pas les plots en soif d’originalité au point d’en être capilotractés, l’ecchi ou le moe... mais le désir d’expérimenter de nouvelles émotions, de s’extasier devant la magnificence des décors riches en détails, la sensibilité des personnages, se laisser transporter par cette ambiance poétique et ces sentiments naissants qui évoluent de manière à vous arracher le cœur et vous laisser sans-voix. Sans-voix fus-je durant la totalité du film.

Hotarubi no Mori e - Screenshot #2On passe par différentes émotions, l’amusement, les petits sourires en coin devant le côté mignon de la petite Hotaru, le regard qui pétille devant le doux visage de Gin immaculé de tous les vices de l’humanité. Si c’eut été traité différemment, les otaques de plus de mauvaise foi pourraient hurler au Pedobear mais non, Gin est et restera un enfant n’existant dans le monde humain qu’à travers le contact de Hotaru. Quelque part, son humanité naquit le jour où il la rencontra. J’ai même cru que mon cœur allait tomber en miettes quand il finit par exprimer des sentiments humains.

Ces sentiments nous poussent à nous poser des questions vieilles comme le monde : « Qu’est-ce l’amour ? » , « L’amour a-t-il besoin d’être physique ? », le besoin de toucher, sentir l’autre est subtilement traité, avec cet amour d’une beauté à faire rêver les moins fleur bleue d’entre nous, cet amour candide où on est heureux d’être simplement aux côtés de l’autre, de partager des moments de sérénité, de s’inventer des jeux, de se promener ensemble en s’imprégnant de la poésie de la nature. Une enfance cotonneuse, heureuse qui se veut éternelle mais qui est rattrapée par le temps qui passe sans s'arrêter, le passage à l'âge de faire face aux obstacles qui ont pourtant toujours été là, avec ces sentiments qui se renforcent et se heurtent à la réalité adulte.

Hotarubi no Mori e - Screenshot #3En un laps de temps assez court, notre attachement envers les deux protagonistes ne fait qu’accroitre pour nous submerger lors de cette fin en apothéose qui fait suite à un festival qui trompe notre vigilance. Une conclusion très douloureuse mais qui n’en est pas moins pleine d’espoir pour une Hotaru à la fois abattue mais souriante.

L’habillage visuel et musical sont sublimes et participent grandement à l’appréciation du film.

Un charadesign à la fois agréable et pertinent, je n’imaginerai pas Hotaru ou Gin autrement. Ce n’est pas statique et l’animation est très correcte pour le genre. Les décors sont sublimes, le film vaut le coup ne serait-ce que pour sa beauté.

Les musiques sont douces, relaxantes et accompagnent avec justesse les différentes scènes. Je retiens un OST aux mélodies féeriques ne nuisant d'aucune sorte à la poésie ambiante, ainsi qu’un ED qui a fini mon dernier paquet de mouchoirs en stock.

Le doublage n'est pas en reste avec un Uchiyama Kouki magistral (comme à son habitude, j'ai envie de dire) dans le rôle de Gin. Il est dignement accompagné par Sakura Ayane dont la voix m'avait déjà séduite dans son rôle de Kaisei dans « Uchouten Kazoku », je ne peux désormais qu’affirmer mon admiration tant elle réussit à sublimer l’innocence et la douceur de Hotaru, je suis sous le charme.

45 minutes pourraient vous sembler une temps bien modeste pour s’attacher aux personnages et ressentir autant d'émotions, et pourtant, c’est chose aisée avec deux protagonistes d’une pureté enchanteresse, des dialogues concis mais d’une écriture honnête, de somptueux décors avec une ambiance estivale bercée par les chants des grillons (Merci Brains Base, merci.), tout un cadre qui vous transporte dans un tout autre monde, où vous portez à votre tour un masque et longez la forêt du Dieu de la montagne en vous émerveillant devant cette nature aux couleurs pastels et ces esprits bienveillants. Laissez-vous tenter par cette perle de la Japanim’, mais avant, sortez les mouchoirs !

Verdict :9/10
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A propos de l'auteur

Maya*, inscrit depuis le 01/02/2012.
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