On aurait voulu que ça dure plus longtemps...

Que dire de Hotarubi no Mori e ?

Hotarubi no Mori e, appelons le Hotarubi est un petit film de 45 minutes, très beau visuellement, au scénario à la fois simple et touchant. Ce n'est pas une oeuvre majeure, ce n'est pas particulièrement grandiose ou marquant mais c'est beau. Simplement beau et cette simple qualité est suffisamment rare pour être mentionnée.

Le scénario :

Il n'y a pour ainsi dire presque pas de scénario, une petite fille du nom d'Hotaru se perd dans la "forêt du dieu de la montagne" et y rencontre un esprit ayant l'apparence d'un jeune homme, Gin, celui-ci la guide jusqu'à la sortie mais évite tout contact physique avec la petite humaine. Il se justifie en disant qu'un simple contact avec un humain suffirait à le faire disparaître, d'ailleurs les autres esprits de la forêt semblent confirmer ses dires, demandant chacun leur tour à la petite fille de ne jamais toucher Gin. Hotaru choisit de revenir le lendemain passer la journée avec l'esprit, puis le surlendemain et le jour suivant, de file en aiguille elle finit par s'attacher à cet étrange jeune homme. Mais elle n'habite pas la région et ne vient ici que pendant l'été, chez un oncle. L'histoire s'étale donc sur plusieurs étés, où Hotaru devient une collégienne, puis une lycéenne, elle grandit et sa relation avec l'esprit évolue, cependant il est toujours impossible de le toucher. Il s'agit au final d'une histoire d'amour, très soft, assez subtile et poétique, le tout est pimenté par cette interdiction formelle de se toucher. Le scénario est simple et efficace, mais la trop petite durée de ce film l'empêche de s'exprimer correctement, on aurait aimé avoir plus de temps pour voir l'histoire se construire. Mais ce n'est pas trop grave au fond, c'est beau quand même.

Les personnages :

Ils sont assez peu développés, en même temps le format ne le permet pas trop, mais Gin et Hotaru son très sympathique, bien qu'on ne sache finalement pas grand-chose d'eux. Ce ne sont pas des personnages très originaux et il manque de profondeur mais cette superficialité renforce le côté onirique de l'histoire. Tout va si vite, si naturellement que rien ne semble réel et quelque part cette simplicité colle bien à une histoire entre un esprit et une humaine, dans une forêt peuplée de Yokai. Parlons en des Yokai d'ailleurs, on ne les voit que très peu mais ils dégagent un côté mystique et bien veillant, ils sont quelque part très sages et en même temps assez enfantins, très différents mais aussi très humains. C'est une approche intéressante et dans l'ensemble les personnages sont étonnamment attachants aux vues de la très faibles durées de l'histoire.

La technique :

Ici c'est impeccable, c'est visuellement très beau, avec de belles couleurs des effets de lumière très réussie et un chara design simple mais agréable. Le sound Design est de qualité et appui bien le récit, les musiques sont très belles et toujours en harmonie avec le reste de l'oeuvre. Si les deux points précédents souffrent de réserve due à la longueur de l'histoire ici tout est parfaitement maîtrisé, je suppose que la durée très réduite est dans ce domaine un avantage certain, on a, par exemple, pas besoin de beaucoup de morceau de musique pour remplir à merveille toute l'oeuvre.

Et donc...

C'est ma foi une expérience fort sympathique, c'est très gentil, simple et touchant. Malheureusement la forme nuit vraiment à l'histoire, la réalisation et le ton étant excellent on ne peut s'empêcher de vouloir en savoir et en voir plus, de la même façon on sent bien que certains passages ont été accéléré pour rentrer dans la durée du film, qui est plutôt un court métrage. Du coup je n'ai pas grand-chose à redire sur ce qui a été fait, tout ce qui a été entreprit et globalement très solide, mais je ne peux que regretté ce qui n'a pas pu être fait, je pense que l'histoire aurait facilement pu prendre une heure ou une heure et demie sans le moindre problème, pour approfondir les personnages et leurs relations. Au final on ressort du visionnage de bonne humeur parce qu'on vient de voir quelque chose de bon, mais quelque part on est aussi déçu que cela soit si court et c'est pour cela que l'anime va plafonner à 8 pour moi, j'aurais sans doute pu lui mettre neuf voir dix si l'histoire avait eu le loisir de s'étaler un peu plus. C'est un défaut rare en Japanimation, mais on aurait voulu que ça traîne un peu en longueur.

Baaron-