Les filles à l'action !

» Critique de l'anime Kill La Kill par Papimoule le
30 Mars 2014

Kill la Kill est un anime assez particulier dans le sens où il reprend tous les codes du shônen au point d'en devenir une parodie, mais se trouve être à contre-courant de ce style car il met en scène des personnages opposés au héros classique. Vous ne voyez pas de quoi je veux parler? Mais si, faites remonter votre petit côté féministe. Les gentils et les méchants, sont ici des femmes, sans pour autant avoir un monde sans homme. Le masculin est très présent dans cette série, mais pas comme à son habitude.

Dans le monde du shônen on remarque que la femme est, en général, utilisée pour deux causes. Soit pour servir de raison comme se faire secourir, soit pour servir de soutien de départ en lançant le héros ou pour, évidemment, tomber amoureuse. Elle sert de fan-service, possède souvent une grosse poitrine, garde ses sentiments pour sa petite personne, est gentille dans le fond et est un modèle de persévérance. L'homme, lui, sauve le monde, est le courage incarné, utilise l'amitié et l'amour pour braver tous les dangers. Kill la Kill reprend cette vision de l'homme, mais le met dans une femme qui cherche à se venger, sentiment caractéristique du masculin. Matoi Ryuko doit affronter Kiryuin Satsuki, maîtresse de l'école et plus tard la mère de celle-ci ainsi que le grand couturier. Elle est soutenue par Mako et sa famille qui a pour piller la mère. Les hommes sont faibles, cherchant à s'opposer à la puissance de la femme. Le mari de Ragyō Kiryūin se fait lamentablement tuer dans sa tentative de rébellion et les nudistes, derniers opposants, est un organisme dirigé par des hommes qui ne sert, au final, qu'à se faire défoncer allégrement, confère la fin. L'une des seules choses qui sera mise en valeur chez le masculin durant tout l'anime est cette petite lueur rose. Tout le travail est laissé à la femme et c'est elle qui prend toutes les décisions. Elles trompent, commandent, combattent, se rebellent, dirigent.

Kill la Kill est avant tout une parodie. Même si la femme est au centre de l'attention, ils se moquent des clichés qu'elle peut engendrer. Il faut noter que les demoiselles se battent avec des vêtements et l'arme mythique est une paire de ciseaux. Des bijoux auraient été encore plus choquants, mais le vestimentaire reste à dominance féminine. Bien évidemment, les tenues portées se doivent d'être dénudées mettant en valeur toutes les formes de la femme. Pour autant, Kill la Kill ne cherche pas du tout à exciter par se biais là, contrairement à ses confrères. Voir autant de personnages nus en devient une avalanche de ridicule. Cette série sait mettre l'absurde en avant, en particulier dans le dernier épisode qui est hilarant au possible.

Le début a du mal à démarrer, cela dit c'est pour mettre en exergue une suite des plus grandiose. Le départ tourne un peu en rond comme tout shônen, l’héroïne devant apprendre à maîtriser son pouvoir pour devenir plus forte. Le scénario rebondit régulièrement pour devenir de plus en plus épique en réussissant son rôle de divertissement. Celui-ci n'ayant rien d'extraordinaire, il sait se garder d'une suite sans enjeux et ennuyeuse; les méchants n'étant pas fixes et les gentils évoluant dans un climat pas spécialement tendre et en allant jusqu'à les faire passer du mauvais côté.

Il faut noter que la bonne ambiance est présente grâce aux protagonistes très réussis. Matoi est un garçon manqué, cherchant la vengeance avant toute chose. Elle évolue de manière significative durant ces vingt-quatre épisodes par le pouvoir de la famille et de l'amitié qui lui seront apportés par Mako, personnage emblématique de la bonne humeur. Sa rivale Satsuki fonctionne sur un même principe, au premier abord intransigeante, elle sera se montrer plus souple soutenu par le conseil des quatre lui vouant corps et âmes. Les méchantes ne sont pas en restent, l'une étant ici plus pour la rigolade et l'autre pour la beauté du geste. Aucun personnage important n'est négligé. Dédicace spécial à Gamagori que j'ai vraiment apprécié de par sa loyauté et son côté fleur bleue très attachant.

La série n'hésite pas à s'attaquer à quelques traits de nos sociétés comme la richesse. Un épisode entier consacré à cette thématique, mettant en scène un affrontement entre l'amitié et la possession, je vous laisse deviner le vainqueur. Le thème est de nouveau abordé et cette fois met en avant que l'argent à son importance dans tout édifice aujourd'hui même s'il ne sert qu'à concrétiser une volonté.

L'anime nous glorifie d'une très belle mise en scène avec des fonds travaillés et une bande-son prenante. À partir d'un moment le rythme ne vous lâche plus, montant toujours plus haut dans l'exagération. Le dernier épisode est mené d'une main de maître pour aboutir à une bataille spatiale. Kill la Kill s'en retrouve dynamique et agréable à regarder. Un excellent divertissement, en plus d'être un message fort, les filles se libérant par leurs propres moyens de leurs chaînes montrant qu'elles ne doivent pas mettre des vêtements pour le bien de ces messieurs, mais bien pour leur propre plaisir et il en est ainsi pour tout.

Je finirais en disant que Kill la Kill n'a rien à envier à ses prédécesseurs. Cette série ne s'attaque pas à la même chose de la même façon, néanmoins elle n'en reste pas moins mythique à mes yeux. Il ne me manque qu'une musique pour représenter la réelle force de cette œuvre comme TTGL avait su en avoir plusieurs pour lui. Ce serait le seul reproche que j'aurais à lui faire qui n'est, au final, qu'un détail sans importance au vu du travail accompli. Merci Imaishi Hiroyuki et à son équipe.

Verdict :8/10
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A propos de l'auteur

Papimoule, inscrit depuis le 07/07/2010.
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