Mawaru Penguindrum n'est pas un anime comme les autres, c'est le moins que l'on puisse dire. Dans une année remplie de daubes en tout genre, on est bien heureux de tomber sur cet anime là. Pourtant, j'ai eu beaucoup de mal à accrocher, j'ai du m'y reprendre à deux fois pour visionner l'anime en entier. Après les 4-5 premiers épisodes j'ai lâché prise, trop de bouses en même temps ne m'a pas donné envie de continuer une série qui peinait à démarrer.
Mais il ne faut pas s'arrêter sur un mauvais départ. Même si le début est fastidieux, c'est un mal nécessaire pour une suite splendide.
Mawaru Penguindrum raconte l'histoire d'une famille composée de deux frères et d'une jeune soeur sur le point de décéder. La funeste tragédie ne se fait pas attendre, dès le premier épisode la petite fille meurt. Heureusement, ou pas, celle-ci se voit ressusciter pour le plus grand bonheur de ses frères. Cependant, l'entité ayant permis ce miracle veut faire payer un prix élevé et recherche le "Tambour Penguindrum". Un scénario alléchant, mais extrêmement mal exploité, du moins au départ.
L'introduction dure bien la moitié de la série. C'est long, beaucoup trop long. Il s’avère que l'objet recherché est possédé par une fille complètement tarée. Elle harcèle un professeur qu'elle juge être l'homme de sa destiné. Manque de pot, celui si est déjà avec une actrice resplendissante. On va donc se taper un bon nombre d'épisodes à voir la fille tenter de voler le coeur du professeur avec les méthodes les plus débiles possibles. Le tout est accompagné d'une mise en scène très lourde. Au lieu de montrer ce qu'il se passe réellement Mawaru Penguindrum le présente toujours d'une manière absurde. C'est au spectateur de comprendre ce qu'il se trame à vrai dire. J'ai vraiment détesté cette manière de faire pour plusieurs raisons :
- les personnages sortent des répliques perchées et pas forcément bien placées
- le choix de faire des graphismes en forme papier fait moche et tâche
- le tout se faisant en chantant parfois pour rajouter un côté bien lourd
Vous rajoutez à ces scènes une transformation toute pourrie avec une musique minable qui dure bien une minute, ainsi qu'une tirade sur le destin des plus insupportable et vous obtenez 12 épisodes pénibles.
Heureusement quelques petits trucs vont rattraper le coup. L'humour est omniprésent grâce aux pingouins n'arrêtant pas de faire des conneries. Chacun des membres de la famille possède un pingouin reflétant d'une certaine manière sa personnalité. Le ridicule est bienvenu surtout qu'à la fin ils seront nécessaire pour donner un côté pas sérieux et léger à la production. On voit depuis le départ que cet anime à un côté absurde, le problème c'est qu'il n'est pas accompagné du scénario qu'il va bénéficier par la suite.
L'autre chose qui m'a donné envie de continuer ce sont les personnages. Chacun à un passé très particulier et ils se rassembleront tous d'une manière où d'une autre.
Himari va dès le départ vous conquérir. Petite fille au destin tragique, respirant la joie de vivre va vous faire souffrir autant que sourire.
Les deux frères, Kanba et Shôma, ne sont pas en reste. Les deux veulent la même chose : sauver Himari. L'un va tenter de le faire quel que soit le prix à payer alors que l'autre, d'un naturel plus doux, hésitera régulièrement sur ce qu'il doit être fait pour la sauver.
Ensuite vient la demoiselle possédant le journal du destin, comme dit au-dessus c'est une harceleuse de premier ordre. Elle deviendra attachante au cours de la série mais c'est en grande partie elle qui pourrie le départ.
Vient ensuite beaucoup de personnages comme Tabuki, l'actrice, Momoka, le docteur... Tous ont une prestance incroyable ainsi que des répliques cultes! Leurs histoires seront révélées au fur et à mesure que l'intrigue avance. Aucun ne vous laissera indifférent, des histoires poignantes et parfaitement amenées.
La deuxième partie de la série est une réussite totale. Les personnages ont pris du galon et sont exploités à la perfection. La mise en scène est à couper le souffle. Splendide, elle est splendide! Alors qu'on départ le choix qu'a fait le réalisateur m'était insupportable ici je signe direct. L'histoire avance à coup de flash back répétés, de révélation scénaristique, le tout montré par des images fabuleuses et une imagination débordante du côté de l'absurde. Etant donné que rien n'est évident dans Mawaru Penguindrum. A un tel point que certaines choses restent abstraites jusqu'à la fin. Pas un mal pour ma part. Le spectateur à une bonne marge d'interprétation.
Le tout étant accompagné d'une excellente bande son à l’exception de la musique de transformation (je t'en foutrais du bienvenu dans le monde rock and roll alors que c'est de la vieille pop de merde). Les moments tragiques n'en deviennent que plus prenant! Que ce soit le choix de mettre du piano ou tout simplement le silence c'est du grand art.
Je reprocherais pas mal de choses sur les graphismes. Le choix de ne pas montrer la tête de certains personnages et d'en dessiner une grosse quantité en blanc me rappelle le côté élitiste du nouveau roman que j'ai en horreur. On ne donne pas de nom et on ne montre pas le visage. L'intérêt m'est impossible à décerner. De toute façon Mawaru Penguindrum n'est vraiment pas fait pour le peon lambda en anime, c'est surement le plus gros reproche que je peux lui faire. Par contre, je félicite les choix en termes de décors, le tout est choisi au millimètre près. Aucun fond n'est là par hasard.
Bref, il y aurait tant à dire sur cet anime et tant de choses que je n'ai même pas remarquées. Je ne peux pas être plus précis aux risques de spoiler, mais je suis ici pour vous dire une chose : ne vous arrêtez pas au départ, le gâteau est à la fin.