Mon Oeuvre Parfaite~

» Critique de l'anime Mawaru Penguindrum par Berserk le
18 Août 2017
Mawaru Penguindrum - Screenshot #1

Il m'est particulièrement compliqué de critiquer cette oeuvre tant elle est pour moi l'objet d'une fascination sans borne. Et si je sais d'ores et déjà que je ne serai probablement pas satisfait de ce maigre écrit qui ne représentera jamais assez ce que l'oeuvre symbolise pour moi; surtout quand je vais m'essayer à y donner une logique... Puis je me suis dit pourquoi ne pas écrire une critique dessus ?... Pour peut-être faire un peu plus découvrir cette oeuvre qui est à mes yeux un des rares indispensables de l'animation ne serait-ce même que pour une seule personne.

Le plus simple serait peut-être de commencer par attaquer par la forme mais même là, la tâche s'avère on ne peut plus rude tant la forme est aussi aboutie que le fond... Car Mawaru est particulièrement fouillé sur sa forme. Déjà dans des références artistiques telles que des tableaux comme par exemple La Promenade de Monet ou encore architecturales comme par exemple l'extension de la bibliothèque de Stocholm qui a clairement été reprise pour le design de la bibliothèque au sein de la série.
Et ensuite surtout par son travail du design avec des décors et arrières plans fouillés, des compositions d'image particulièrement iconiques et stylisés. Le tout porté bien évidemment par un dessin maîtrisé, un travail des couleurs et des nuances somptueux, et une animation qui fait particulièrement bien son job.

Mawaru Penguindrum - Screenshot #2Comme tout bon animé symbolique, Mawaru Penguindrum jouera particulièrement avec l'image. Travaillant habilement, autant avec divers éléments visuels (une photo, une écharpe, une étiquette sur une pomme, une écriture sur des poubelles, un bandage sur une main blessée) qu'avec le travail des lignes et des cercles. Notamment par rapport déjà au symbole du train omniprésent que sur les plans notamment un mêlant Tabuki et Yuri devant la Tour de Tokyo qui met en image leur situation.

Ce symbole du cercle vient d'ailleurs s'incruster même dans le titre avec Mawaru signifiant "tourner" faisant à la fois autant référence à ce train/métro qui tourne en boucle sur un circuit d'une destination à une autre qu'au cercle, à la roue. Chose qui se retrouve aussi sous forme de Kanji (輪).
En effet le premier symbole utilisé signifiant sauf erreur de ma part "roue" se retrouve aussi dans l'écriture du Samsara (輪廻).
Pour faire simple avec le peu de connaissance que j'ai sur le sujet le Samsara est une idéologie reprise dans de nombreuses religions telles que le Jaïnisme, l'Hindouisme ou encore dans le Bouddhisme. Dans l'Hindouisme, le Samsara est le cycle de réincarnation. Idée que reprendra le Bouddhisme en y intégrant la notion de souffrance. Et on tient là bien évidemment toute la base narrative de Mawaru Penguindrum où tout le récit est basé justement sur ce fameux cycle de souffrance où la principale victime est bien évidemment Himari et sa maladie. Chose qui sera bien évidemment reprise bien plus formellement sur le visuel avec le fameux nombre 95 entourée.

Mawaru Penguindrum - Screenshot #3Mawaru Penguindrum utilise à l'extrême la fameuse devise du "show, don't tell" jouant énormément sur le visuel mais aussi sur narration et sa structure. Beaucoup de choses concourent à faire avancer le récit dans ce sens, délivrant peu à peu ses messages et ses thèmes. Que ce soit les fameux manchots qui, non, ne sont pas que de simples mascottes servant d'élément humouristique, ou bien des éléments plus discrets dont certains que j'ai pu citer au-dessus. Même jusqu'à l'état des personnages: leurs nudités, leurs position, leurs distances, leurs actions. Mawaru Penguindrum est une oeuvre usant et abusant du symbolisme à l'extrême.

Pour terminer brièvement sur la forme, la musique est tout simplement somptueuse se mêlant parfaitement avec le récit et l'imagerie est composé de quelques OSTs tout simplement mémorables décuplant l'intensité des scènes comme The Children of Fruit and Destiny qui m'aura profondément marqué. Tout y est maîtrisé de bout en bout tendant vers un travail aussi stylisé que révélateur, où chaque élément forme un tout d'une cohérence rare.
Mawaru Penguindrum est magnifique, Mawaru Penguindrum est stylisé, Mawaru Penguindrum dépasse l'excellence.

Comme Ikuhara Kunihiko l'avait déjà fait sur Utena et son film et le refera plus tard avec Yurikuma Arashi, il traitera principalement de l'amour. Un amour principalement familial, la famille étant au coeur même de l'oeuvre, mais surtout un amour sacrificiel tendant par moment jusqu'à l'abnégation. Un amour sans borne, et sans limite autant sacré et idéalisé que source d'une douleur sans nom. Un amour autant sauveur que destructeur. Aussi factice que véritable d'un personnage à un autre. Mais l'amour que représente Ikuhara sera au final au centre de tout. Au centre du récit, au centre des personnages et de leurs interactions jusque même dans la conclusion du récit.

Mawaru Penguindrum - Screenshot #4Au sujet des manchots, Ikuhara Kunihiko a dit ceci dans une interview

It’s like “I can’t fly, but I can’t stay underwater forever either. Just where do I belong?”

"Je ne peux voler, mais je ne peux pas non plus toujours rester sous l'eau. Juste où est ma place ?"
Comme vous l'aurez compris, il parle bien évidemment des manchots. Manchots qui sont l'extension symbolique des personnages, représentant ce qu'il peut avoir de plus profondément enfouie en eux: Leur peur, leur désir. Et bien au-delà de ces simples manchots et des paroles que Ikuhara Kunihiko leurs a délivrées, cette appartenance jamais trouvée ou perdue s'étend à bon nombre des personnages, que ce soit Yuri et Tabuki, ou bien évidemment le trio Takakura.
Cette place évoquée, c'est autant celle au sein de la famille bien évidemment que celle dans notre vie en générale.

Et même sans ses maigres points de vue parmi tant d'autres, reste à la série une tragédie se tissant petit à petit avec un scénario maîtrisé de bout en bout, se construisant solidement, intelligemment, développant très rapidement l'intérêt que la série peut provoquer. Le tout rythmé par un ton global revêtant diverses facettes à la fois autant dramatique que comique. Le tout est un petit bonheur à voir tant on sent la maîtrise des personnes derrières la série jusqu'à son final tout simplement grandiose.
Mais toute la beauté et la grandeur de la série se trouve dans son symbolisme qui pousse le spectateur à voir et revoir, à réfléchir, penser la série pour avoir le plus de clés en main pour enfin que tout ce que la série à offrir s'offre à lui.
Rien est donné, tout est à prendre et c'est parce que le visionnage est aussi stimulant, référencé, simple et complexe, beau jusque dans ses moindres détails que je voue un amour inconditionnel à cette oeuvre.

J'aime tout dans Mawaru Penguindrum, que ce soit ses personnages habilement écrits, son humour absurde, ses délires d'artiste, son travail artistique somptueux ou sa maîtrise d'écriture.
J'aime me cultiver, me renseigner, fouiller, chercher pour pouvoir toujours plus appréhender un peu plus de façon optimale Mawaru Penguindrum.
J'aime découvrir de nouveaux aspects de Mawaru Penguindrum, j'aime approfondir les aspects de Mawaru Penguindrum.

J'ai ri comme sur nulle autre oeuvre avec elle. J'ai pleuré pour la première comme sur nulle autre avec elle. Je me suis diverti avec elle. J'ai réfléchi avec elle. Elle m'a fait vibrer, elle m'a fait frissonner, elle m'a ému, elle m'a complètement plu. L'oeuvre me parle tout simplement et tout simplement parce qu'il m'est impossible d'en dévoiler un seul défaut, car je les aime tout autant que ses incroyables qualités, Mawaru Penguindrum est mon oeuvre préférée tout média confondue. Ma référence absolue, l'oeuvre à laquelle je voue un amour ultime.

Mawaru est tout simplement mon oeuvre parfaite~

Verdict :10/10
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A propos de l'auteur

Berserk, inscrit depuis le 20/11/2014.
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