Voici une série assez atypique dans l'univers de l'animation japonaise. Loin d'être parfaite, Now and Then, Here and There se veut assez anecdotique pour que le spectateur prenne le temps de se pencher dessus.
Ce qui surprend le plus dans cette série est le gouffre entre le visuel et le propos. Alors que ce dernier aborde des thèmes graves, le style graphique est très enfantin, ce qui est à la fois troublant et déstabilisant. Du coup, ça ne sonne pas toujours très juste et par moment, on se demande si un tel choix est réellement une bonne idée. Car le spectateur se retrouve dans une situation assez inconfortable, se sachant pas toujours à quel degrés prendre la série.
Ce sentiment d'inconfort est également accentué par les personnages et l'univers. On a du mal à se reconnaître à Shu, héros de shônen bas de gamme, qui évolue peu et reste le cliché classique du jeune garçon plein de bravour et de bêtise. A ce petit jeu, le personnage de Sarah aurait gagné à être mieux développé car plus complet et plus crédible dans cet univers apocalyptique. Côté tare, on a également le personnage, pourtant centrale, de Lala-Ru. Contaminé par ce fichu syndrome de la fille muette et mono-faciale, ce personnage n'inspire rien et ne dégage rien. Du coup, on est surpris par l'engouement qu'elle produit autour d'elle, que ce soit vis-à-vis de Shu qui veut la protéger sans raison valable, et Hamdo qui veut s'approprier son pouvoir. Le dictateur est au passage une vraie réussite. C'est un vrai monstre de sadisme, impulsif, parano, schizophrène, que l'on apprend à vite haïr. Difficile par contre de comprendre pourquoi Abelia, son charismatique bras droit, lui obéit aveuglément.
Quant à l'univers de la série, c'est un peu le même constat. Très peu développé, ce monde apocalyptique en pleine guerre dégage un sentiment de désespoir souvent palpable. Le but est clairement ici de dénoncer le sujet sensible des enfants soldats, mais le tout est présenté de manière maladroite. C'est parfois trop cru, parfois pas assez, en témoigne les expériences de Sarah, très bien mise en scène, qui sonne plus juste que le quotidiens des soldats d'Hamdo. Du coup, le spectateur reste sceptique sur le but même de l'anime. Pourquoi un tel monde? Quel est le message véhiculé? Si on le devine parfois, on se demande pourquoi les réalisateurs sont n'ont pas fait des choix plus judicieux ou simplement plus directs pour amener leur propos.
Now and Then, Here and There n'en demeure pas moins une série à voir et à recommander. Elle parvient à créer un univers intéressant même si peu approfondi, avec des thèmes osés et souvent peu employés. Reste à voir si le choix graphique de la série n'aura pas d'impact trop négatif sur votre appréciation globale de cette histoire.