Critique de l'anime L'Autre Monde

L'Autre monde, l'histoire bouleversante de Shu qui, en essayant de sauver une jeune fille mystérieuse nommée Lala-Ru d'agresseurs surgis au milieu de nul part, se retrouve malgré lui entrainé dans une réalité alternative. Là bas, il découvre un nouveau monde où règne la cruelle dictature du roi Hambo aidé de sa glaciale adjointe Abelia. Dans sa quête pour sauver Lala-Ru, il sera confronté à toute l'horreur du genre humain avec pour seule défense sa croyance un peu naïve que tant que l'on vit, un jour meilleur pourra toujours venir dans les moments les plus sombres et dans les endroits les plus sinistres....

Joyeux n'est ce pas?

Techniquement, je n'ai rien à reprocher à cet anime, mais alors rien du tout. Les graphismes ont beau être simples, ils arrivent parfaitement à traduire les émotions des personnages. L'éclairage et les décors contribuent parfaitement à rendre l'atmosphère oppressante des lieux. La musique discrète n'en demeure pas moins hautement appréciable, puisqu'elle apporte une touche de fraicheur nécessaire à l'histoire par sa légèreté. Les voix, d'un très bon niveau, paraissent naturelles, même si elles semblent plus "âgées" que les personnages qu'elle incarnent. Au niveau du scénario, l'histoire sans être très complexe (mis à part un ou deux personnages, le reste du casting reste très manichéens) , offre quand même une histoire captivante, véritable réquisitoire sur tout ce que vous pouvez imaginer de plus horribles dans une guerre (enfant-soldat, esclavage, massacre, torture, viol, fanatisme religieux, etc). Les 13 épisodes passent rapidement, sans aucun temps morts. Alors où est le problème me direz vous? Et bien j'ai une seule question:

Pourquoi regarder cet anime?

Cette question m'est venu dès l'épisode 3. Et je suis incapable d'y répondre: pourquoi regarder pendant 13 épisodes de 25 mn des personnages, pire, des enfants souffrir horriblement, dans une barbarie insoutenable (heureusement que les graphismes sont simplistes, sinon les scènes de tortures aurait été terrifiantes) avec des tortionnaires d'une perversité rare (le roi Hambo est juste...j'ai besoin de prendre une douche dès que je le vois)? Pour la critique? Sauf que l'anime, et c'est très bien d'ailleurs, ne nous livre jamais de messages moraux: elle se contente de tous nous montrer. Pour assister au triomphe de l'optimisme sur l'horreur? Shu, le défenseur de cette vision, parait terriblement naïf durant toute la série, et la fin en demi-teinte, ne lui donne pas raison. Si c'était le récit d'un événement historique, je comprendrai: le réalisateur voudrait mettre en avant un pan sombre de l'histoire humaine. Mais nous sommes devant un récit fictif, même futuriste (d'ailleurs pourquoi cela?), devant un drame qui n'existe que dans cet anime. Alors pourquoi?

Encore maintenant, je n'ai pas trouvé la solution. La force de cette anime est justement de nous présenter les choses, pas de nous les démontrer. Or, quand on se retrouve avec des histoires épouvantables (mention spéciale pour le personnage de Sara), on se demande quand même, le nœud au ventre et au bord de la nausée, pourquoi regardons nous cela, voire pourquoi nous infligeons nous cela? Et toutes les excellentes qualités de cet anime (presque) parfait n'arrivent pas à me détourner de la brutalité gratuite de la série.

Je conseille vivement cette série à ceux qui ont adoré le Tombeau des Lucioles, ou qui aiment bien des histoires sombres (mais alors là extrêmement), même si je pense que même pour eux, la fameuse question peut se poser. Au final, L'autre monde est un anime de qualité, unique en son genre, mais difficile à recommander ou à partager avec quelqu'un de par son dénonciation trop "violente" des choses. La série mérite quand même un 7,5