Critique de l'anime Ristorante Paradiso

Je suis tombé sous le charme de cet anime dès le premier épisode, et ai du me faire violence pour ne pas gâcher le plaisir en enchaînant les 11 épisodes d’une traite…

Cette production n’est pas sans rappeler Bartender, pour son ambiance classe et feutrée, mais fait également penser par moment à Host Club, avec ces serveurs de grand standing appréciés des clientes qui viennent presque plus pour eux que pour la cuisine (pourtant recherchée) servie dans ce petit restaurant. Enfin une histoire d’amour tout en finesse et en tendresse se développe peu à peu entre Nicoletta et l’un des serveurs (pourtant bien plus âgé qu’elle) pour le plus grand plaisir du spectateur.

Niveau ambiance, le studio a fait de l’excellent travail : rare sont les animes à se dérouler en Italie, il était donc difficile de recréer l’animation mais également le calme de ces petites rues, souvent bien moins fréquentées que les sites envahis de touristes… Même constat pour le restaurant qui, bien que de taille réduite et plutôt isolé n’a rien à envier niveau cuisine et prestation à un grand 5 étoiles haut de gamme. Bienvenue dans la « Dolce Vita » italienne donc (un peu too much par moment mais on fait avec), avec une légère touche d’humour en plus grâce à certains protagonistes comme la mère de Nicoletta ou le sommelier Gigi.

Attardons nous un instant sur les serveurs : on imagine toujours les Italiens comme des personnes assez « grandes gueules », pleines d’enthousiasme et impossibles à arrêter une fois lancées. Mais on oublie trop souvent que c’est aussi un peuple digne et noble capable de faire preuve d’une immense retenue et d’une grande discrétion formant une barrière presque infranchissable entre les proches et les autres. D’une certaine manière, c’est cette barrière que Nicoletta et les spectateurs devront franchir pour se faire accepter par les autres employés et apprendre à mieux les connaître, ce qui pour certains est loin d’être gagné. Félicitation donc aux producteurs pour ne pas être tombés dans le piège qui leur était tendu des clichés et stéréotypes.

Parlons maintenant de la réalisation technique, là aussi beaucoup d’efforts ont été réalisés, avec un rendu réaliste qui laisse quand même par moment une impression de se retrouver au milieu d’un rêve éveillé. On notera aussi que les cartes des menus et panneaux des restaurants sont écrits non pas en Japonais mais bien en Italien, avec un souci du détail trop rarement vu dans les productions nippones, le chara-design est en revanche à la fois réussi et raté… Réussi car les serveurs et personnages ressemblent vraiment à des Italiens (et pas juste des Japonais un peu plus pâles que la moyenne), avec cet air charmeur, digne, mystérieux et pourtant proche et chaleureux qui fait facilement fantasmer les touristes du monde entier. Raté car je trouve que les visages auraient pu être plus soignés : les yeux ressemblent à deux grosses billes plantées sur le visages, les regards me semblent toujours un peu endormis et rêveurs (ça renforce le côté charmeur, mais ça reste un peu trop exagéré à mon goût) et les bouches sont surdimensionnées (surtout lors des sourires). C’est dommage car tous ces protagonistes sont quand même au centre de l’histoire ; mais heureusement, c’est le seul défaut que je pourrais citer concernant la réalisation.

Pour conclure, un excellent anime à consommer avec modération pour ne pas en gâcher la saveur, qui m’a rappelé mes vacances en Toscane d’il y a quelques années (avec passage obligé dans un petit restaurant de Florence).

Je mets 8,5/10.