Scrapped Princess rassemble tous les éléments pour séduire les amoureux de l'Heroïc-Fantasy : un monde moyen-ageux, où les mages et les chevaliers sont légions. Mais tout le monde le sait, il faut bien plus qu'un bon contexte et de bons personnages pour faire une bonne série.
Les aventures de Pacifica ont été pour moi un merveilleux voyage, et je vais tenter de vous expliquer le plus objectivement possible pourquoi cette série m'a semblé formidablement réussi.
Commencons par le commencement, l'introduction. L'histoire commence sur une petite route de campagne ; Pacifica ayant désormais 15 ans, il est vital qu'elle fuit son pays, où la religion de Mausel exerce un pouvoir quasi sans limite sur la population. A peine partie de son village, un groupe de paysans lui fait face, lui demandant de mourir, pour le bien de l'humanité. Rien de bien insurmontable pour la jeune princesse, elle est accompagnée par ceux qui sont pour elle son vrai frère et sa vraie soeur : Shannon et Raquel. Bien evidemment, l'un est un expert dans le maniement des armes, l'autre est une magicienne confirmée aux sorts dévastateurs.
Nous avons là les bases de la série : les trois personnages principaux, et la douleur de Pacifica, désesperée par un monde qui ne rêve que de sa mort.
Visuellement, il est évident que la série a vieillit. Lors de mon premier visionnage, en 2003, j'étais ébahis devant les effets visuels et l'animation qu'offrait la série. Aujourd'hui, après avoir vu des monstres d'esthetiques, comme Gankutsuou ou encore Ghost in the Shell : Innocence, mon jugement n'est plus le même. Cela dit, le character-design est toujours très bon, bien qu'un peu classique, et l'animation est très correcte. Nombreuses sont les séries récentes qui ne peuvent se vanter de cette qualité visuelle.
Les décors sont très détaillés et très variés. On passe du paysage de campagne, très colorée, très calme et reposant, aux maisons et aux palais des grandes villes, sombres, tristes, presque désesperants. D'une région à l'autre du monde dans lequel l'histoire évolue, on observe de nombreux changements. Les montages et les prairies ne se ressemblent pas toutes, tout comme les villages ou les bourgs.
Après deux visionnages, je n'ai toujours pas remarqué d'erreur gênante dans le character-design ou dans l'animation. Cela dit, pour ne pas sombrer dans l'éloge subjective, je dirai tout de même que les personnages au second plan des scènes pourraient être un peu plus travaillés.
Le scénario est réellement excellent, pour qui aime le fantastique et/ou l'Heroic-Fantasy.
Les personnages ont tous un rôle bien précis et se complètent. On retrouve les codes du fantastique avec les chevaliers et leurs petites épées, les paladins et leurs énormes épées, les mages, les bardes, ainsi que la personnification des êtres divins. En effet, tout au long de la série, vous verrez apparaître les "Peacemakers" ; des envoyés de Dieu chargés de surveiller les hommes et de trouver Pacifica. Car oui, la religion joue un rôle extrêmement important dans cet série. J'irai même jusqu'à dire que cette série critique le fanatisme et la dépendance à la religion.
Dans le monde de Pacifica, les hommes sont enfermés pas leur Dieu, comme des animaux. En effet, 5000 ans auparavant, l'humanité possédait une technologie extrêmement avancée et les voyages inter-stellaires n'avaient rien de bien surprenant. Seulement, poussés par leur soif de pouvoir et par leur égoïsme, les hommes ont attaqués une autre espèce rencontrée dans l'espace. Une guerre terrible s'en suivit, et les dégâts furent phénoménaux. Un Dieu fut alors créé, Mausel, ayant pour but de stopper l'évolution de notre civilisation au Moyen-Age et de la soumettre à une nouvelle religion.
C'est donc la religion de Mausel qui prophétisa la venue de Pacifica et qui la condamna à mort dès sa naissance.
C'est donc un double scénario que l'on observe : d'abord, l'histoire de Pacifica, cherchant à vivre tant bien que mal dans un monde qui la rejette, puis le combat de son frère et de sa soeur, cherchant désesperement à faire comprendre aux hommes que leur soeur n'aspire qu'à vivre, et que la prophétie du poison mortel qui détruira le monde pourrait très bien être une supercherie.
L'humour n'est tout de même pas absent, car si le thème principal de la série n'a rien de jovial, Pacifica essaiera tout au long de la série de détendre l'atmosphère et de créer l'illusion d'un voyage normal en famille. Certaines scènes entre elle et Shannon sont réellement hilarantes. Le lien unissant Shannon, Pacifica et Raquel est d'ailleurs extrêmement bien exploité. L'amour d'un frère pour sa soeur et son désir de la protéger jusqu'au boût, quite à en mourir ressort bien et certaines scènes sont réellement poignantes.
La trame est parfaite. L'histoire avance progressivement, sans lenteur, sans épisodes inutiles, pour arriver à un final qui vaut vraiment le détour.
Les musiques, sans être exceptionelle, remplissent bien leur rôle et s'accordent parfaitement avec les differents thèmes de la série. Certaines pistes valent le coup en dehors de la série, mais elles restent tout de même très rares. En dehors du contexte visuel, l'OST ne vaut pas vraiment le coup.
Les doubleurs font quant à eux un excellent travail. Les voix correspondent bien aux differents personnages, et on ressent une réelle passion dans leur travail. Félicitations à Fumiko Orikasa, la doubleuse du Pacifica Casull, qui gère aussi bien les scènes humoristiques que les scènes dramatiques.
Vous l'aurez compris, je suis littéralement tombé sous le charme de cette série. Elle est composée de tous les éléments qui me plaisent, et tous sont très bien travaillés.
Si comme moi, vous êtes un amoureux du fantastique, essayez cette série, vous ne devriez pas être déçu.