Critique de l'anime Scrapped Princess

Petite série sans prétention que ce Scrapped Princess.

Alors oui, certains ergoterons en soulignant qu’il s’agissait là d’une série Bones, et que dés lors, l’on aurait pu s’attendre à mieux. Point tort, point tort. En même temps peut-on vraiment parler de supercherie en la matière ? Scrapped Princess ferait elle partie de ces productions qui chercheraient avant tout à leurrer le spectateur avec une introduction alléchante.

Certes non. Ce qui est marquant c’est l’homogénéité de la série tout au long des épisodes, que soit aussi bien scenaristiquement, graphiquement, musicalement… dés le début l’on parvient à savoir à quoi l’on va devoir s’attendre. En tout cas, certainement pas à un chef d’œuvre. Car si les bases posées, à base de féodalisme théologique, surnaturel et magie, ou bien encore intrigue type road movie, toute ces pistes sont bien peu exploité. Cependant justement, et c’est là le point de débat, nul n’est l’intention – ou même devrais-je dire, la prétention – de Scrapped Princess, qui se garde bien de se prendre pour ce qu’elle n’est pas.

Le scenario, première pierre de l’édifice est loin d’être le moins sujet à réflexion et critique. Car si l’on poursuit sans déplaisir le voyage de nos 3 protagonistes tout au long des 24 épisodes, l’on ne saurait faire fi de ce sentiment d’inachevé, de superficiel. Ceux qui symbolisent le mieux cette impression sont probablement les personnages secondaires. Si nos héros en rencontre pléiade, ceux-ci sont d’une pauvreté affligeante.

En effet, leur intérêt dans le cheminement dans l’histoire est quasi nul, au contraire de ce qu’il est supposés être... En fait ce dernier point souligne leur défaut le plus important : ils n’ont aucun, mais alors aucun charisme. Ils ne présentent dans l’ensemble qu’une facette psychologique prépondérante (ténébreux, héroïque, bon vivant, fourbes….choisissez, y a de tout au marché).

Ce qui est le plus frappant c’est la platitude des relations entre personnages. Entre le chevalier animiesque par excellence qui jamais, oh non au grand jamais, ne laissera une bonne femme sans défense, même si la seule chose qu’il sait faire c’est parler (pensez à Raki de Claymore et vous verrez ce que je veux dire… sinon vous avez Shinrou de Fate/Stay night). L’héroïne à grand caractère (là aussi les exemples ne manquent pas), le frère et la sœur qui protègent leur sœurette jusqu’auboutisme…etc. De toute façon pas besoin d’aller très loin, ils suivent tous le même schéma : tous plus au moins à la poursuite de Pacifica, touts plus ou moins enclins à virer de bord au contact de celle-ci une fois rencontrée. Parenthèse positive, parfois les rapports entre personnages sont drôles et bien que classiques (relation Pacifica – Shannon) font souvent sourire.

Le tout servant au déroulement du scenario donc. J’évoquais le superficiel. Soyons franc, difficile de faire beaucoup plus convenu : prenez une gentille fille que tout le monde cherche à occire, et ajoutez une pincée de méchants anges-dieux dominant le monde et manipulant celui ci. Notez que les méchants y en a pas abondance, alors qu’ils sont sensé tout pouvoir Controller dans le monde, et pouvoir détruire celui-ci en quelques heures. Abondance de bien ne nuit pas, surtout en termes de crédibilité, parce que là ça ne passe pas, c’est l’est pas, crédible. Enfin bref mélangez le tout, vous obtiendrez un mélange pas inintéressant mais manquant passablement de sel. L’univers particulièrement riche dans les faits reste caressé dans le sens du poil. Qui, Quoi, Comment, Pourquoi. Tant de question que vous serez amené à vous poser tout au long du visionnage, sans que vous n’obteniez de réponse, si tant est qu’il y en ait, satisfaisante.

Bon tout cela est à modérer. Car Scrapped Princess est très loin d’être série dénuée de qualité. Tout d’abord elle d-é-t-e-n-d-a-n-t-e. Des épisodes rarement ennuyants, souvent mouvementés, qui se regarde entre 1 bon livre et un café. Sur qu’il ne s’agit pas de les enchainer à la louche, mais typiquement 1 par jour ne fait pas de mal. Ensuite, elle dégage un je ne sais quoi de bonne humeur, qu’il s’agisse des couleurs sont chaudes et vives, ou bien des diverses rencontre typiques du genre du road movie. Certes les personnages rencontrés sont loin d’être très excitant, mais n’en demeurent pas moins utiles au cheminement de cette fuite. C’est le coté paradoxale d’ailleurs de cette production : les personnages sont peu approfondis parfois caricaturaux, mais on se prend parfois à les apprécier (pas le chevalier, lui il m’énerve … me rappelle trop Raki). Et enfin le scenario qui bien que peu approfondi lance tout de même quelques pistes de réflexions intéressantes bien que là encore les réponses ne soient pas légions.

Techniquement, là aussi c’est homogène. L’OST est quelquonque, le charadesign plus que simpliste réussit tout de même son parie, en rendant les personnages attachant bien que dénués d’aspérités. L’animation est de bonne facture, pas extraordinaire, tout juste homogéne.

Bref je me rends compte, je suis sévère. Mais comment ne pas l’être quant l’on se rend compte de ce qu’aurait pu être Scrapped Princess, si tant est que les scénaristes aient eu un surcroit d’envie d’aller au plus profond des choses plutôt que d’insister sur certains personnages. Pourtant, et c’est le point principale, celui qui fait que j’aime ou non une série, je ne me suis pas ennuyé, tout juste ai-je finit cette série avec un grand sentiment de frustration.