Avant de commencer ma critique, des présentations s'imposent au sujet de Tokyo Ghoul. Anime tiré du manga du même nom, 12 épisodes ainsi que des avis mitigés. Je n'ai pas lu le manga mais j'ai vu la saison 2 dont le succès est à l'image de son opening (c'est-à-dire le néant). Vous comprendrez que mon ironie n'est pas du même acabit pour cette première saison, saison que j'estime être mal considérée.
J'ai constaté une chose en visionnant les animes dernièrement, c'est la similitude qu'il existe entre les derniers animes sortis tels que L'attaque des titans, Kiseijû, Tokyo Ghoul... cette thématique de l'inversement de le chaîne alimentaire plaçant l'Homme comme le gibier d'un nouveau prédateur dont il est l'unique nourriture. En effet, les goules ne peuvent manger que des humains, il s'agit donc ici non pas d'une simple réflexion de la domination humaine sur la faune et la flore, mais plutôt d'une punition. Tokyo Ghoul pose donc la problématique de la morale humaine au détriment de la survie. Et en cela, le personnage principal de Kaneki est l'image symbolique d'un homme qui porte en lui un surplus d'humanité. L'anime met en lumière la divergence d'intérêt entre deux types d'individus (goules et humains) qui pourtant semblent se ressembler comme deux gouttes d'eau s'il on prend la peine de se mettre à la place de l'un comme de l'autre. Ainsi, l'autre point commun qu'il y a entre Tokyo Ghoul et ces autres animes c'est le héros qui n'est pas tout à fait humain car il se mélange avec le "monstre", la phase de déshumanisation du héros lorsqu'il ressent la profonde tristesse que cela inflige de perdre une mère... bref l'analyse de ces éléments n'est pas le sujet ici.
Excepté le personnage de Kaneki, les autres personnages ici sont tous mal développés, sauf peut-être Lize qui a tout de même un rôle important à jouer dans l'avancé psychologique de Kaneki. Autant dire que pour 12 épisodes (les 12 autres de la saison 2 mettent carrément les personnages principaux au statut de figurant) mettent en scène trop de personnages pour pouvoir laisser le temps au spectateur de s'y intéresser réellement. Cependant, ils jouent tous un rôle décisif dans le développement morale de Kaneki, tous ces épisodes qui relatent vite fait les péripéties de quelques personnages insignifiants n'ont que pour seule fonction d'amener le personnage principale à faire son choix : être goule ou bien humain ? Et pour cause, sa réponse au début contraste totalement avec son choix à la fin, qui marque alors l'aboutissement de ce qu'un humain peut endurer s'il s'obstine à fermer les yeux sur sa vraie nature : être un humain c'est avant tout bouffer les autres pour survivre.
Se pose alors une sorte de métaphore que j'ose proposer ici : il s'agit de voir les goules comme le fléau de l'Homme, ce qui causera sa perte. S'il on se veut réaliste, nous pouvons aisément comprendre que notre monde n'est pas celui de Walt Disney et que nous tous, nous ne nous faisons pas de cadeaux lorsque que notre situation sociale est en péril. Le personnage de Kaneki a des principes, il a de la morale, ce qui est noble en soit, mais il est ô combien naïf de ce que les gens sont capables de faire juste pour survivre. D'une certaine façon, en refusant de manger d'autres personnes, il refuse toutes responsabilités en tant que membre de sa propre espèce. La raison pour laquelle son rôle dans l'anime est passif dans 90% du temps est son obstination à fermer les yeux sur la véritable cause de tout ce qui l'arrive : sa faiblesse.
Les goules, hormis leur besoin intrinsèque de se nourrir de la chair humaine, ne sont pas fondamentalement mauvais s'il on se dit que c'est juste pour leur survie et qu'ils ne l'ont pas choisi. Et ce que je trouve génial ici c'est cette vision présentant les goules comme les victimes de leurs chasseurs humains qui ne pensent aussi qu'à leur situation.
Il est vrai que Tokyo Ghoul ne nous donne pas toutes les clés pour comprendre son univers, les thématiques qui en découlent, et certaines tournures du scénario. Mais il a le mérite d'être original dans l'orientation de ses choix, et de nous avoir présenter un anime relatant les chroniques d'un personnage qui évolue du début à la fin pour se terminer certes sur une fin ouverte, mais surtout sur l'aboutissement morale de ce personnage ayant compris que ce n'est pas Dieu qui a fait le monde tel qu'il est, mais que ce monde est notre œuvre.