J'aime les drames sanglants. Non, non, pas les navets idiots qui se prennent au sérieux en balançant 12 baignoires de ketchup a chaque plan et qui sortent des personnages au charisme égalant celui d'un bigorneau.
Non, moi ce que j'aime, ce sont les perles noires.
Une perle noire, c'est biensûr une œuvre qui transcende son genre par un scénario béton et par des graphismes époustouflants. Mais surtout, c'est une oeuvre qui me fait "vibrer" comme seul un drame peut le faire. Ce n'est pas un drame romantique à deux ronds, loin de là, mais c'est une forme dramatique tout à fait fataliste et sanglante. Une perle noire, c'est un animé qui arrive à traduire ce sentiment de malaise, cette "nostalgie du début de l'animé", quand tout à l'air d'aller bien, avant que le destin s'en mêle. C'est cet animé qui arriverait presque à arracher une larme au spectateur à la fin. Parce que c'est beau. Et parce que c'est la fatalité. Parce que c'est cruel, et parce qu'on aurait pas pensé que ça finirait de manière si tragique.
Akame Ga Kill est une perle noire.
C'est même une très belle perle. Une production des plus marquante de ces dernières années. En effet, il faut un cocktail bien spécial pour qu'un animé arrive à faire "vibrer" le spectateur; Akame Ga Kill a ce qu'il faut pour ça. Eh oui, on a ici une œuvre qui ne laissera personne indifférent.
Ça fait vraiment du bien de voir qu'on arrive parfois à se détacher d'histoires dont la "Happy End" devient presque gerbante, tant leur manichéisme est exaspérant. Ici, on a une peinture plus implicite, plus élaborée du bien et du mal.
Je ne reviendrai pas plus sur la beauté graphique/qualité de l'animation/bonne trame de l'histoire, d'autres l'ont fait pour moi.
J'insisterai plus sur la beauté de l'ost et surtout des openings/ending qui percutent véritablement en collant totalement à l'ambiance. Ainsi que sur la profondeur que cette animé apporte, qui en fait une "perle noire" vous l'aurez compris.
On trouvera quelques défauts, notamment sur la gestion du couple ministre/empereur ou sur la brutalité de quelques transitions _qui devient parfois un avantage, car cela permet de créer des "ellipses narratives" qui, loin d'être inutiles ou mal exploitées comme certains le disent, constituent un atout capital pour la narration quel que soit l'animé_.
Au final, l'essentiel réside dans les personnages, dont l'espérance de vie est relativement réduite dans cet Univers où l'assassinat est le sport national. Cet aspect sanglant est extrêmement bien géré je trouve. Cela aboutit à une fin exceptionnelle qui est je pense parmi les meilleures fins du genre (avec Terror in Résonance et Phantom: Requiem for the Phantom).
Remercions donc la gentille huitre qui nous a pondu une perle pareille. A regarder comme l'un des meilleurs animés 2014.