2977 - L'Odysée de l'Espace

Capitaine je détecte quelque chose sur mon radar ! C’est énorme et ça avance rapidement. Nous avons un visuel c’est… C’est lui, c’est Kanator le critiqueur de l’Internet ! Il semble se déplacer avec son nuage noir de critiques... Que Dieu ait pitié de nous.

Matsumoto tient une place toute particulière dans mon cœur. Sans nécessairement avoir fait mes armes dans l’animation japonaise via ses séries, j’ai appris au fil du temps à découvrir son œuvre, à les apprécier, à entrer dans un univers riche et fidèle à lui-même. Yamato, Galaxy Express, Esmerada, Gun Frontier et évidemment Harlock (AKA Albator) sont autant de fresques spatiales menées d’une main de maître par un spécialiste du genre (on passera volontairement sur Ozma).

Harlock donc, ce nom qui arrive à faire vibrer les nostalgiques, ramène son vaisseau dans un nouveau film tout de CG vêtu pour mieux accrocher les générations récentes de passionnés de l’animation japonaise et qui sait les pousser vers l’histoire originale (on notera la réédition en manga de l’histoire complète chez Kana, bien décidé à surfer sur cette sortie très attendue).
Je m’installe dans une salle pas vraiment nettoyée entre une cannette de Redbull et un pot de popcorn à moitié vidé au sol, le film commence. J’étais prévenu, la CG allait être au moins du niveau de celle d’Advent Children, mais la baffe est quand même là : que c’est bien foutu graphiquement. Si ce n’est quelques visages de figurants passablement livides, tout le reste a bénéficié d’un travail minutieux et jusqu’au-boutiste à vous en décrocher une ou deux mâchoires. Décors de folie, détails, personnages rendus de manière classieuse et des explosions über explosives (logique quand tu nous tiens) font de ce film une petite référence en la matière. Nul ne doutera des 30 millions de dollars au budget.

Le film progresse, on file entre quelques situations clichées et des répliques à se facepalmer comme on en retrouve bien souvent dans le domaine de la japanime. Normal dira-t-on mais c’est tout de même regrettable quand on sait que le film était dès le départ prévu pour une sortie internationale et qu’ils auraient pu s’adapter un peu aux autres marchés plutôt que de nous ressortir du fanservice de derrière les placards avec une scène sous la douche ridicule et une succession de plans sur des personnages criant « Capitaine ! » lorsque la situation est grave. Pour autant cette critique se voit contrebalancée par l’idée même qu’il s’agit d’Harlock, série des années 80, fondatrice d’un genre. Ce qui apparaît cliché ici ne l'est peut-être pas tellement pour une série d'une trentaine d'années.

On découvre les personnages, tous stéréotypés mais tellement accrocheurs (une blonde mise à part). Entre la recrue au passé trouble qui se découvre une nouvelle conscience, les grands méchants très… méchants, les pirates au grand cœur et l’inévitable capitaine navigant entre la case badass et classieux, le casting n’est pas en reste. A noter une VF pas bien transcendante, à revoir en japonais si l’occasion se présente. Une tripotée de personnages au service d’une histoire assez classique mais emballante et bénéficiant de quelques plot-twists appréciables, parfois même inattendus.

On arrive au bout de près de deux heures de grand spectacle, quelques derniers pewpewpew et autres souffles de flammes accompagnés de leurs inévitables rayons interstellaires viennent nous rappeler la bande-son épique et frissonnante d’un film qui sait appuyer chacun des moments forts.

Le générique de fin est lancé et on se dit que décidément ça valait le coup de faire 30 bornes, d’oublier de préciser qu’on est un étudiant au moment de payer et de supporter une odeur aigre dans cette salle mal défraîchie. Cette production n’est pas sans faille mais au vu du résultat général on oublie sans sourciller les quelques soucis rencontrés pour mieux apprécier la renaissance d’un mythe. Sur ce je m’en retourne à d’autres animes.

*Large mouvement de cape*