Si j'avais eu une très grande échelle et si je n'avais pas eu le vertige, s'il ne faisait pas nuit noire et si les poules n'avaient pas autant de dents, je serais monté sur mon toit illico après avoir terminé Arakawa under the bridge pour gueuler : " La vache les mecs, j'm'en suis payé une sacrée tranche!"
J'ai vu plusieurs productions Shaft notamment les trois délires nommés Bakemonogatari et Sayonara truc machin chouette. Le point commun avec cet animé ? Décollage de la planète Terre direction la constellation du Délirium. Parce que c'est ça Arakawa, du grand grand délire.
Evidemment on pourrait dire que le studio a utilisé un peu les mêmes légumes mais personne ne me contredira quand je clame : "La soupe et le grattin, c'est super différent!". Parce qu'Arakawa présente selon moi quelques qualités qui ne se trouvaient pas, ou alors à moindre mesure, chez ses aînés. Qualités qui se transforment en défaut sur la fin à moins qu'une saison deux (ou TV 2) soit en route, ce qui ne m'étonnerait guère.
Je ne m'étalerai pas sur le point de vue technique. Si je me suis poilé devant les graphismes minables d'Ebichu, je me suis encore plus fendu la poire devant ces images tout à fait correctes que nous présente Arakawa. Même si l'animation me semblait assez "poudre aux yeux" avec finalement peu d'effets en prenant un peu de recul, il y a toujours ce jeu sur les couleurs et les plans que j'ai pu apprécier dans Bakemonogatari. On en profite d'ailleurs ici d'avantage puisqu'il y a beaucoup moins de rapidité dans les enchaînements de ces plans, encore une fois, au contraire de ses aînés. L'ensemble est donc plutôt agréable pour l'oeil avec un chara-design (j'ai le droit d'utiliser ce mot pour un kappa et une étoile/étoile de mer/pomme de terre?) pas moche du tout. Les expressions sont variées chez la plupart des habitants de la rivière.
Côté musique, rien de bien intéressant ou surprenant, à part l'opening très joli. Opening, que j'ai beaucoup aimé regarder plusieurs fois, tant son invraisemblance est marquante.
Enfin bref, tout cela n'est RIEN. Car le must du must, ce sont les personnages. Voyez-vous, l'animation japonaise a presque toujours toujours toujours un personnage cliché dans ses productions, que ce soit l'amie d'enfance aimant le héros, la tsundere qui finit par aimer le héros, la lunette a gros seins timide aimant le héros mais copine avec l'amie d'enfance donc ne le dit pas, le meilleur ami fidèle qui aime la tsundere ... J'en avais d'ailleurs un peu ma claque. C'est une véritable cure de regarder un animé où TOUS les personnages sont complètement atypiques et nous surprennent presque à chaque épisode (que dis-je, à chaque chapitre!). Une étoile/étoile de mer/patate, un kappa, une fermière sadique, une soeur masculine et guerrière, une petite anglaise ken le survivant, un suiveur de lignes blanches, une jardinière maladroite qui lance des rateaux, un coiffeur samourai, une reine des abeilles, un perroquet yakusa mais romantique, une vénusienne, deux frères fuyant un laboratoire de recherche et je crois que c'est tout ... Sincèrement, faut être taré pour penser à ça!
Véritable cure je dis, car le rire est bon pour la santé. Et j'avoue ne pas y avoir échappé. Bien sûr, ça reste un humour particulier, avec les petits délires comme les cheveux de Nino qui se prennent pour les ailes d'un moulin à vent, un humour tordu et excentrique, rapide et efficace, à 100 à l'heure et un peu bruyant. Evidemment il ne plaira pas à tout le monde, en fatiguera quelques-uns, laissera de marbre les autres et certains le trouveront répété. Savourez donc chaque épisode, ne les avalez pas tous d'un coup, retrouvez chaque jour une petite dose d'invraisemblance et de surprises, tel est mon conseil.
L'intérêt d'Arakawa est donc le rire, CQFD (EFLD). Mais je vais conclure par une petite touche plus profonde. Il y a en effet l'histoire d'amour sous-jacente qui, si elle n'est pas aussi expressive que dans quantité d'autres productions, reste véritable et sensible. Ce sont de cours passages, quelques mots accompagnés de quelques images mais ça fait généralement mouche. Voilà le petit plus dont je parlais. Mais également le bémol. Car si on en apprend un peu sur le passé de Kou, qu'on s'en balance de celui de tous ces tarés même si certains mystères nous titillent, Nino laisse deviner quelque chose d'assez touchant. Et rien n'est dévoilé malheureusement. Pire, le treizième et dernier épisode est un peu en trop (même s'il est très drôle).
Sincèrement, j'espère une deuxième saison, même pleine de clichés (plage, piscine, festival avec yukatas etc. etc.) mais qui nous dévoilerait le passé de Nino. En attendant, j'espère que Arakawa vous fera autant rire qu'il m'a fait rire. Et également un peu réfléchir, comme je me suis surpris à faire une fois ou deux.