J'ai eu mal à la tête!
Arakawa Under The Bridge... C'est un anime qui ne me disait absolument rien même à travers son super titre. Après avoir complètement zappé le synopsis et par manque d'inspiration, je me suis jetée dedans à corps... perdu... Il faut dire que cet anime retourne le cerveau à toute personne saine d'esprit, homme, femme, enfant, troll... No discrimination. Première folie, un opening qui se veut artistique mais qui ne va nulle part à part proposer une succession de séquences pseudo poétique, pseudo lyrique, pseudo acceptable (...)
On m'a dit de manger une glace et de dormir dans un tronc...
Après ce petit coup de blues, je me suis dit que la série méritait quand même un coup d’œil et que je ne pouvais pas la reléguer dans ma petite liste des animes abandonnés comme ça. Surtout quand j'ai découvert qu'il y avait une deuxième saison derrière! Qu'est ce que la série propose? Une visite dans le service psychiatrique, rien de plus mais plus ou moins.
Ça commençait bien quand même, un premier épisode assez agréable, à partir duquel on pouvait planifier des trucs bien, une petite romance par-ci par-là, un peu d'action, des enjeux, des dilemmes, bref un truc qui me ferait soit me ronger les ongles d'anxiété ou imbiber mes larmes de peines ou de joies dans des montagnes de mouchoirs lotus (oui la marque c'est très important). Mes yeux brillaient déjà d'excitations... A la place de cela on nous pousse à essayer de vouloir comprendre l'incompréhensible, l'absurde et l'inutile. Parfois j'ai ris, je ne le cache pas, mais ce n'était pas au moment ou le scénario, l'action ou les personnages suggérait cette émotion. Ça c'était au début. J'ai fini par rire vers la fin où l'humour était quand même poussé à un certain paroxysme.
Alors je suis allé voir un menuisier...
Dans cette série, les personnages sont plus barges les uns que les autres, je ne saurais même pas comment les définir au delà de cet euphémisme. Ça a de quoi déconcerter et c'est important pour la suite. On a d'un côté, Nino, une jolie jeune fille pleine de vie qui pense qu'elle vient de Vénus (normal), ensuite un garçon que je considère comme fou même si il apparait comme le personnage le plus sensé, conclusion: il est comme tous les autres. Ne dit-on pas que les fous sont sains d'esprit en leur royaume? Le reste: des enfants qui croient s'être échappés d'un laboratoire et poursuivis par des scientifiques, avec en plus de cela des pouvoirs psychiques (re-normal). Une sœur (...) on va dire un prêtre Terminator, c'est plus explicite; un kappa (...), un rageux avec une tête d'étoile (d'ailleurs c'est le plus marrant de la bande), un autre qui ne marche que sur des lignes blanches, une magnifique jeune femme d'un sadisme à jalouser une Otae et un Okita réunis... Bref une très belle brochette d'allumés. Ça va! J'accepte! Mais bon sang mettez-moi quelque chose derrière s'il vous plaît, juste histoire de dire que je mâche quelque chose quoi...
Il m'a arraché la mâchoire avec une scie, j'ai eu une migraine affreuse...
J'avais commencé à aimer ce petit concept qui s’annonçait plus comme une petite romance timide mais quand même plus timbrée qu'autre chose. Même si le scénario se développe dans un environnement réaliste, finalement on en sous-entendra la possibilité des extravagances.
Les graphismes en tout les cas sont impeccables et dignes d'une production de 2010, des couleurs dynamiques d'une fraicheur agréable, un jeu d'ombrage exclusif (que l'on retrouve dans SZS, Baka To test ou Maria Holic) en arrière plan qui soulève la particularité de la série. Même les doublages sont réussis.
Et puis hein qu'est ce que la normalité après tout?
On imagine bien que Kô Ichinomiya tout héritier qu'il est, et tout gestionnaire de société qu'il est à du temps libre à (gaspiller) dépenser pour passer du temps auprès de ce petit peuple. C'est dans ces moments particuliers où j'apprécie le fait que le scénario apporte un semblant de réalisme à l'histoire en rappelant certaines choses à l'ordre.
Le mot "sens" finit par perdre tout son "sens"...
J'aimerais croire que "j'étais au mauvais endroit au mauvais moment", j'espère que ce mystère s'éclaircira dans la deuxième saison, que j'anticipe déjà d'ailleurs. Parce que là, oui mais non, il faut arrêter de prendre des gens pour des cons.
L'autre rive d'Arakawa, une histoire plaisante
Arakawa Under The Bridge... C'est un anime qui m'évoquait une oeuvre lointaine que j'avais étudié dans ma jeunesse crédule. Le même titre, à quelques différences près. Après avoir lu le synospsis et parce que je voulais m'intéresser de près à cet anime jugé atypique, je me suis jetée dedans à corps perdu. Première folie, un opening assez artistique avec une vraie touche musicale féminine et légère à souhait, qui transporterait sans doute dans un univers d'une douceur frappante.
A partir de là, on tombe dans un monde sans queue ni tête avec des personnages tous plus extravagants, singuliers, étonnants, voire même plus drôles les uns que les autres. Ce ne sont pas vraiment des clichés puisque à ce jour, je ne peux pas me vanter d'avoir déjà rencontrer ces personnages dans une autre animation ou réalisation du genre.
Le concept allait de bon train et était assez suffisant pour que l'on puisse anticiper une romance entre les deux principaux protagonistes en mettant de côté tout le côté burlesque du scénario. L'histoire en elle-même qui pose des bases interrogatives était alléchante: un héritier de la plus grande compagnie mondiale (déjà une bonne partie des superlatifs se trouve ici) dont le principe transmis de génération en génération est de "ne jamais être endetté auprès de qui que ce soit", va se retrouver donc par la force des choses, entrainé dans le remboursement d'une dette auprès d'une jolie jeune fille aux yeux aussi vitreux que celui d'un poulpe, d'un stoïcisme excellent parfois mis en scène avec justesse, stoïcisme qui évidemment va donner naissance à des situations particulièrement drôles. Cette sorte de micro univers sous un pont que la série peint à travers un panorama très excentrique pourrait s'interpréter de diverses manières... Critique de société? Simple pétage de plomb de l'auteur? Volonté d'innover? Volonté d'amuser / divertir? Ou simple petit focus sur un bout de vie de personnages non conformes dans une société où la réussite sociale et professionnelle constitue un impératif à atteindre sous peine d'être marginalisé.
La série, dans tous les cas ne manque pas de ressources et de matières premières pour interroger sur son véritable but, qui restera bien sur pour moi plus énigmatique que la volonté d'une baleine à vouloir voler. Parfois les personnages semblent être dotés au delà de leurs expressions, faits et gestes, états d'esprit curieux voire inquiétants, d'une sorte de sensibilité et de profondeur que l'on pourrait éventuellement soupçonner. Mais parce que ici, on laisse peu de chance et peu d'alternative à élaborer des hypothèses entre ce qu'est véritablement l'anime et ce qu'il pourrait être, on se retrouve complètement perdu.
Faute n'est pas d'avoir essayé de comprendre, soit il y' a eu ici une volonté de bien faire, soit une volonté de trop faire, soit une volonté de ne rien faire du tout. Le résultat en tout cas, si celui-ci était bien celui voulu, est que en plus d'en sortir perplexe et désorienté on se retrouve avec beaucoup plus d'interrogations au final que lorsque l'on abordait la série. J'aimerais croire que c'est du n'importe quoi qui ne mène à rien mais avec un petit sourire au coin, c'est une série très travaillée dans l'implicite et le subtil et qui m'a étonné à plusieurs reprises. Pourquoi ce pont? Pourquoi ces personnages? En avant pour cette deuxième saison qui éclaircira, je l'espère tous ces points d'ombres...
Qui va la?!