On se persuade, lorsque l’on est rédacteur, que plus on aura écrit de critiques, plus les prochaines seront faciles à rédiger, pratique oblige. Or, me voila face à une série terminée depuis déjà plusieurs mois, sans avoir la moindre idée de ce que je vais bien pouvoir dire, à part bien sûr « j’aime bien ».
Il faut être honnête, Darker Than Black, sans être une expérience unique, demeure une série à part.
Déjà, le scénario, abordant les mutants, est au final très effacé. On apprend au compte-goutte l’intégralité des éléments nous permettant de bien cerner le cadre de l’anime, et ce des premiers épisodes aux tout derniers.
Ainsi, on suit les parutions sans trop savoir si l’on a bien compris l’histoire pendant un bon moment, et étrangement, on parvient sans difficultés à poursuivre l’aventure. Très rapidement, on en redemande.
C’est vrai, la série est belle, tonique et moderne.
Chaque épisode est un bonheur pour les yeux et les oreilles. Dans l’absolu j’aurais, je pense, été capable de suivre avec plaisir l’intégralité des épisodes, même en l’absence de trame. C’est dire si l’esthétique de la série m’a rendu enthousiaste.
Les personnages, dont le background demeurera pratiquement inexistant pendant un long moment, sont extrêmement classieux et charismatiques. L’essentiel des otakus et autre ayant visionné la série, que ce soit dans mon entourage ou sur internet, a vraisemblablement été séduit par ce côté super-héros très réaliste, sans jamais trop en faire, et sans ne jamais rajouter un quelconque pseudo lyrisme.
Formidable, me direz-vous, car le scénario commence lentement, au rythme de courtes histoires d’un ou deux épisodes. Avec un tel rythme, c’est évident, la série se démarque des autres. On ne prend pas le temps de nous exposer tous les faits nécessaires à notre bonne compréhension, on nous jette dans l’action, grandiose parfois, très bonne le reste du temps.
Visuellement, la série fait l’effet d’une gifle numérique. Les couleurs sont propres, le character-design est fin et précis, les décors sont très détaillés et même les personnages (très) secondaires bénéficient d’un indéniable souci du détail.
Nous tenons là, je pense, l’élément essentiel du succès de la série, à savoir sa capacité à charmer le public uniquement avec de bons personnages, de l’action bien fichue et un visuel propre, précis.
On notera aussi la régularité du soin apporté aux épisodes. Même s’il existe quelques problèmes d’animations et de chara-designs à quelques rares passages, force est de constater que Darker Than Black est beau en quasi permanence, ce qui pour nous, fans d’animes, est une formidable bénédiction. Merci à Bones, le studio de la série, pour nous avoir montré qu’il était encore possible de mêler rendement et soin.
Au final, la moindre révélation scénaristique consisterait en un énorme spoil. Les éléments importants du contexte ont été précieusement conservés par les scénaristes jusqu’à, au moins, la seconde partie de l’anime, et je n’ai pas l’intention de gâcher les douze premiers épisodes aux lecteurs du site.
Tentons de résumer tout ça.
Darker Than Black est une belle série, au visuel simple et accrocheur. Son scénario, pour peu que les environnements légèrement futuristes, les super pouvoirs et l’action intelligente vous plaise, saura contenter parmi les plus récalcitrants. Vous pourrez toujours vous plaindre de la lenteur du développement scénaristique, c’est évident, mais au final, mieux vaut cela qu’une énième série linéaire que n’importe quel imbécile pourrait constamment anticiper. Laissez-vous tenter par l’un des gros succès de la saison précédente, vous pourriez bien l’apprécier plus que prévu.