En fouinant dans un bac à DVD pas chers, quelle joie que de tomber sur une œuvre estampillée Star AK ! Sans même prendre la peine de lire le résumé au dos du boitier, je quittais le magasin après un bref passage en caisse, tout fier de mon achat. En introduisant la galette dans mon lecteur, je ne savais absolument pas à quoi ressemblait la bête. La surprise fut donc de taille.
Dead Leaves est un film d’action survitaminé au graphisme cartoon voire « comics ». Ce dernier qualificatif colle aussi très bien à la mise en scène, avec ses onomatopées apparentes à tout bout de champ. Il est vrai que c’est aussi le cas dans les mangas, mais le rendu visuel très dynamique m’a tout de suite évoqué les récits de super-héros. D’ailleurs, les extravagants personnages, plus ou moins humains, peuvent être assimilés à des héros de bande dessinée américaine de part leur design et leurs spécificités bien particulières : une bite-foreuse (le personnage en question a vraiment fait tripper l’équipe du film… ça revient tout le temps dans les interviews), une tête en forme de télévision ou encore une panoplie d’armes dissimulées on ne sait où. Pour achever ma comparaison, n’oublions pas que l’image est souvent éclatée en de multiples vignettes, à la « 24h chrono », ce qui permet d’afficher plusieurs évènements simultanément. Le spectateur ne sait plus où donner de la tête !
Cela nous amène à la narration, sans doute l’élément le plus marquant du film. Ici tout s’enchaîne à 300 à l’heure, sans temps mort ou presque. Certains flashs sont tellement rapides qu’ils relèvent presque du subliminal. L’histoire est extrêmement simple : on suit la destinée de deux amnésiques capturés par la police et enfermés dans une prison spatiale de haute sécurité. Les 45 minutes du film nous racontent l’évasion du couple Retro / Pandy, aidés par leurs multiples codétenus. Ajoutez à cela une couche de manipulation génétique et vous obtenez un scénario digne des meilleures séries B de SF des années 80. Dans le cas de Dead Leaves, je n’ai jamais vu un déballage d’images aussi rapide, une action d’autant plus intense qu’elle est servie par une animation incroyable et un rythme presque dément. Pas le temps de reprendre son souffle ! La bande son est du même calibre : super-speed. Mention spéciale pour les excellents dialogues, complètement barrés (avec pas mal d’improvisations d’après les bonus DVD), souvent vulgaires, parfois bien trash… Ca fleure bon la débilité et on en redemande !
En clair, Dead Leaves est un concentré de fun : un scénario minimaliste, des répliques crues, des combats ultra-violents à chaque couloir, d’interminables course-poursuites, des vannes salaces à revendre… Un vrai bonheur pour ceux qui ont su garder leur âme de préadolescent. Le réalisateur conseille d’ailleurs de ranger son cerveau et de picoler le temps du visionnage, c’est du propre ^^