DragonBall Z, un des animes qui a marqué ma jeunesse (littéralement) et en faire la critique m'a toujours un peu titillé car de part sa renommée, ce manga est un des phares de l'animation japonaise et . A juste titre ou non, je vais tenter par mon petit pavé d'apporter quelques gouttes au fleuve de dissertations et d'essais sur Dragon Ball Z.
Cette anime et le manga sont la suite de la première saga à succès, Dragon Ball. Il va se continuer sur six ans et quasiment trois cents épisodes. Un champion de la longévité.
Au niveau graphique et chara design, l'oeuvre est fidèle au manga et aux clichés typique de l'auteur. L'anime dans son ensemble, la qualité graphique de Dragon Ball Z a connu des hauts et des bas. Certains passages sont franchement de mauvaise qualité tandis que de rares épisodes se voient doter d'une vrai chorégraphie martiale et d'une animation splendide. A ce titre; les combats intermédiaires de Piccolo contre les cyborgs sont bien animés tandis que la partie finale est d'une qualité douteuse.
Vis à vis du contenu, j'avais tenter de faire simple et direct, mais j'ai un peu échoué.
Dans cet aspect du manga; Toriyama se détache des bases de Dragon Ball, un univers ou il y a de l'aventure; des combats et de l'humour (potache mais présent) et commence à développer des aspects singuliers et inédits sur son univers. Les origines de Sangohan furent un des points énigmatiques de la première partie, la deuxième saga va les définir et construire la narration autour de celles ci. L'enfant énigmatique devient donc un rejetons d'une race extraterrestre de guerriers légendaires et en devient lui même l'ultime archétype, le super guerrier.
C'est d'ailleurs là un des traits de génie de Toriyama, il a crée un univers aux clefs faciles et un ensemble sympathique; C 'est ce point une des plus grandes forces de cette oeuvre, son univers et sa cosmogonie. Ils ont clairement marqué et influencé tout l'univers du manga, c'est lui qui a renforce et rendu commun l'archétype de la transformations et les allusions à ses super guerriers se sont multipliés par la suite dans divers médias (Super sonic par exemple), certains shonen qui suivent comme Bleach s'inspirent grandement de cette constructions symbolique de la transformation physique corolaire de la puissance. On peut lui dénier en revanche la paternité car les exemples dans la littérature existent bien avant (Docteur Jekyll & Mister Hyde) et l'univers des comics s'appuyant en moindre mesure dessus depuis belle lurette (captain Shazam, Hulk etc).
Là ou le bat blesse c'est qu'en dépit de cet univers riche, la structure narrative et les répétitions vont s'enchainer et faire baisser grandement la qualité d'ensemble. Seule une poignée de personnages se voit doter d'une psychologie un tant soit peu développée mais ô paradoxe, le protagoniste central est lui même une lapalissade du héros martial. Quelques personnages atténuent l'aspect manichéen de l'ensemble (Piccolo, Végéta, C18) mais au final la narration qui est présente dans la première partie de l'arc (Freezer) va rapidement passer à la trappe pour proposer uniquement une structure basique de confrontation. L'arc suivant celui des cyborgs et de Cell s'appuie sur une structure bancale de voyage temporel (en piochant allégrement à droite et à gauche dans d'autres oeuvres), l'intrigue est en phase de déclin. L'arc suivant, Majin Boo, l'intrigue passe quasiment par la rubrique nécrologique. Les ressorts scénaristiques employés introduisent des contradictions avec l'univers afin de permettre l'arrivée l'adversaire valable pour notre cliques de demi dieux. La seule chose notable et digne d'intérêt dans cet arc fut la reprise de la rivalité entre Végéta et Sangoku.
En effet, là ou dans Dragon Ball, la trame était dictée par la quête des dragon balls avec l'aspect martial et entrainement des personnages, dans Dragon Ball Z, les dragon balls ne sont plus qu'un aspect de l'univers. Dans l'arc Freezer, elles sont encore présentes comme un aspect fondamental de la trame scénaristique mais elles sont reléguées au niveau du détail par la suite (en même temps, les personnages ont acquis une telle puissance... que même Shenron ne peut plus rien faire face à eux).
Ce que l'on a perdu en intrigue; le spectateur l'a gagné en terme de spectaculaire et d'action, d'instant épique. C'est là une des atouts majeurs de Dragon Ball Z, l'épique, l'action et l'adrénaline; tout ces instants qui subjuguent le spectateur adolescent (ou plus). Les héros sont des artistes martiaux qui vivent leurs arts et s'entrainent de façon surhumaine afin de se dépasser (avec aussi le côté abracadabrant de l'absence de limite).
Avec le premier arc, Toriyama a enclenché aussi l'amorce paradoxale du succès et du déclin de Dragon Ball Z. Les héros se trouvent dans une situation où la seule voie vers la victoire réside dans la puissance et son augmentation. De l'un cela intrigue le spectateur qui assiste à ces escalades invraisemblables des pouvoirs avec une répétition abusive du même schéma; mais de l'autre cela détruit tout simplement tout structure narrative ou approche intéressante. Les protagonistes cherchent juste à devenir plus fort sans autre forme d'approche que l'aspect martial pure tandis que dans d'autres oeuvres plus "élaborées", cela s'accompagne plus ou moins d'une introspective du personnage, ici rien. La réflexion c'est pour les tapettes.
Toriyama et les studios d'animations successifs ont su capitaliser sur les forces de l'univers et l'épique; capitaliser jusqu'à l'outrance en élaborant sur une structure de base de très bonne qualités (Dragon Ball). En tant qu'anime et manga, il reste populaire en raison de ses qualités mais au final se dévalue par ses immenses répétitions dans sa structure narrative et l'impasse générée par cette course au pouvoir (et la franchement ridicule dernière transformation de la partie finale de la saga). Le fond fut touché dans la suite de Dragon Ball Z, le notoire Dragon Ball GT.
En considérant tout ces aspects, la note final est ce qu'elle est, moyenne, probablement car je me suis penché rétrospectivement sur cette oeuvre des années après et que je me fus interrogé sur le fondement des attraits cet anime.
(ps/en cours de relecture pour correction orthographique).