Déterrer de vieux animes pour pondre une énième critique sur une série connu de l’ensemble de la planète (sauf si l’on est un axolotl vivant au fin fond d’une grotte sous-marine), peut paraître inutile mais j’avais envie de sceller ma petite pierre sur l’édifice.
Pourquoi cet anime? Parce que je suis retombé dessus recemment et que la nostalgie m’a agrippé par les tripes. Love Hina est en effet la série qui m’a fait découvrir le monde des animés il y a environ une quinzaine d’années. Où plus exactement c’est le premier de ses OAVs, Christmas Special, que ma copine de l’époque m’a balancé un soir malgré mes grognements. Les dessins animés, moi, et en VO d’une langue asiat qui plus est…
Et là, par je ne sais quel charlatanisme, j’ai de suite été conquis. Ma copine d’alors, l’ingénue, m’a glissée qu’elle avait la série complète… C’est donc grâce à elles (la série et mon ex) que j’ai changé d’opinion sur ce que je croyais être limité aux quelques dessins animés pour les gosses de primaire que l’on était lorsque l’on regardait ça sur le Club Do. Autant dire que ça date. (oui je n’ai plus 20 ans. Merci.)
Bon. Ça c’était pour ma biographie. Vous pouvez cesser d’applaudir. Maintenant je vais passer à la critique. Les autographes seront à la fin.
Love Hina. Ou la comédie romantique qui balance tous les clichés du genre. D’une banalité affligeante.
> Exaspérante tant par la mollesse du héros, Keitarō Urashima, que par la non-honnêteté de l’héroïne, Naru Narusegawa, envers ses propres sentiments (je ne connaissais pas encore le terme de tsundere...)
> Le harem complet forcement avec un seul mec à bord. Dans une pension exclue filles. Avec un onsen. Rien que ça, ça dit tout.
> Toutes les filles ou presque tombent amoureuses du bonhomme avant même les 5 premiers épisodes, alors que jusqu’à présent c’était le loser puceau complet.
> Des filles de tout âge et tout caractère. Brochette de clichés complète, avec la kendoka rigide, la petite collégienne timide, la gamine étrangère chelou et sur-cocaïnée, la léthargique à gros seins, l’alcoolique célibataire, … bref.
> Un rival ou deux. Pour la forme.
> Des sœurs et demis-sœurs en pagailles qui bien sûr n’ont pas de liens de sang et sont au choix, ou jalouses, ou transies Love du protagoniste.
> Des gags où ce dernier se mange des coups à tuer un ours russe pour les milliers de gaffes «onseniques » qu’il commet.
> Tout ça pour, à la fin, au bout de 125 358 épisodes (je compte l’intégralité de l’œuvre animée), finir par un p’tit bisou (Ouais. Désolé du spoil...).
Bref, un cliché sur pattes.
«Oulà gros! Tu nous fait quoi là? J’croyais que la série t’avais plus?
- Oui oui man. T’inquiète pas, j’y arrive.
- Ok gros.
- Man.
En effet, étant donné que c’est le premier anime du genre que j’ai vu à l’époque, pas question pour moi d’y voir alors un quelconque cliché. C’était tout-nouveau tout-beau tout-original.
Avis absolument objectif!
Pour moi. Pas pour vous.
Dû coup, à l’époque, je me souviens avoir rigolé, avoir été ému, avoir aimé quoi.
Sauf que je viens de la revisionnée. 15 ans après. Avec ma copine actuelle (Ne lui dites pas).
La vraie critique peut commencer.
Love Hina donc, est une comédie romantique plus comédie que romantique. Car en effet si la romance est le fil conducteur, elle ne sert qu’à ça: conduire la comédie. De gags en gags, elle tient la main aux pitreries de Keitarō, qui en prends pour son grade tout au long de la série.
Vous l’avez compris, la romance n’est là que pour amener une situation ambiguë qui amènera le gag. Comme dans 100% des harem/ecchi. On sait dès lors que lorsque cela commence à être un peu sérieux (notamment entre nos deux protagonistes) il va y avoir un de ces fameux gags derrière, cassant ainsi toute ambiance romantique.
Cette série étant prévue comme ça, on ne devrait pas râler, mais on devrait quand même se lasser de tous ses délires (qui de plus finissent par vite tourner en rond), et vouloir légitimement que l’histoire aboutisse à quelque chose! Bon sang!
Et pourtant j’ai toujours rigolé. J’ai toujours été ému. Certes sans doute moins que la première fois (il paraît que c’est comme ça pour tout le monde…), mais j’aime cette petite série.
Certes il n’y a que des clichés. Certes le level et le caract design, et même l’animation, sont souvent à la ramasse (sauf pour les 2 épisodes spéciaux). Mais on rigole. Les personnages deviennent même attachant. Comme la petite Koalla et ses inventions farfelues, ou Seta, le prof-archéologue qui fini toujours la tête en sang après s’être «garé».
Les musiques sont sympas, en particulier l’ED de la série principale, et bien sur l’OP, plus pour le côté méga-nostalgique quand je l’ai réentendu pour la première fois la semaine dernière.
Comme je fais un tir groupé avec les OAVs et les spéciaux, je vais donner une petite précision : lorsque l’on regarde le tout d’une traite, à savoir la série puis le spécial Christmas, le Spring et enfin les 3 «Agains», on a pas trop cette impression de retour en arrière que beaucoup ont eu, moi compris, lorsqu’on les regarde de façon fractionnés.
Néanmoins, la différence nette qu’il y a entre la première série et les 3 OAVs est une présence plus prononcer en ecchi. Ce qui m’a un peu gêné. Plus qu’une réelle fin, bien qu’elle y soit (et heureusement mon Dieu! Heureusement!), on a plus l’impression d’OAVs fan-service qu’autre chose. Dommage car cela gâche un peu l’esprit de l’œuvre.
Bref, pour en revenir à nos moutons, Love Hina est un anime qui divisera. Soit vous êtes un nostalgique, un néophyte ou un véritable aficionado du genre et alors il vous comblera sans doute. Soit vous êtes un repu du genre ou que ce genre vous rebute, et du coup vous le détesterez.
Mais la neutralité n’est pas permise ici. «Que votre oui soit oui, et votre non soit non, tout le reste vient du malin», disait notre Seigneur en Matthieu 5:37.
Amen mes frères, et remerciez donc le Ciel tout en bénissant ceux qui vous on fait découvrir le monde fabuleux de la japanime! (Pourvu que mon ex n’ait pas trop les oreilles qui sifflent cependant…)
Bon. Et la note: 10. Pour la nostalgie. Parce que cette fois-ci j’ai laissé tout objectivité au placard.
Dieu me pardonne.
Et vous aussi.
T’façon vous avez pas le choix.