Katekyo Hitman Reborn, c'est un anime qui se mérite.
Pour une raison très simple : vous commencez avec vingt épisodes de grosse merde, des gags miteux mettant en scène un looser qui a priori est le héros, une espèce de chibi sadique qui joue les profs, et tout une bande de persos crétins et fadasses qui vont se bastonner sous le pseudo prétexte de décider qui sera le prochain boss de la mythique famille mafieuse du nom de Vongola Famiglia. Le tout avec des musiques moyennes et une animation, qui, comme celle des débuts de Bleach ou One Piece, commence à se faire vieille.
Et puis....
Et puis Reborn nous sort un antagoniste.
Et là c'est un gros WTF pour le spectateur, car cet antagoniste, Mukuro Rokudo de son nom, est charismatique. Fort. Intelligent. Sadique. Rien à foutre dans cet anime, quoi.
Alors l'anime s'adapte. D'abord les secondaires useless commencent à virer, tandis que ceux qui sont censés être les héros, soit Tsunayoshi Sawada et ses Gardiens (Gokudera, Yamamoto, etc) commencent à ressembler à des protagonistes. L'histoire est même sérieuse, les pouvoirs ridicules prennent tout leur sens, Tsuna devient et classe et fort à la fois. Ça reste du shônen, mais c'est un gros choc scénaristique de voir que cet anime veut aller quelque part, a bien une histoire en tête.
Alors du coup continuons, des fois que ça se maintiendrait ! Et bien à part les périodes d'accalmie sujettes aux gags bidons, l'anime nous balance persos charismatiques sur persos charismatiques, avec des intrigues franchement surprenantes (combats inter-mafieux sur fond d'anneaux, de voyages dans le temps, de bataille de succession, etc), des combats badass et un héros qui arrive à être classe 50% de son temps d'apparition à l'écran, ce qui est déjà pas mal.
Les pouvoirs débiles sont devenus franchement originaux, de même que l'univers mafieux est recherché. Nous sommes dans du shônen, c'est une gentille mafia, mais elle a le mérite de pas être banale. Les chibis sont infiniment plus que des chibis, et c'est souvent eux les plus classes du lot.
Petite précision : si Reborn nous épargne, dieu merci, le fanservice via jolie demoiselles à gros boobs, c'est parce que des personnages féminins, on en voit pas des masses, ou du moins sont-ils bien peu développés (sans parler de Haru et Kyoko, Chrome est censée être une Gardienne et franchement elle est mise de côté par rapport à ses compagnons). Un choix qui, s'il évite un alourdissement de l'humour déjà insupportable, fait tout simplement regretter le manque de présence de filles.
Alors oui, certes, dès qu'il en a l'occasion, l'anime nous rappelle que son héros est crétin, que la moitié de ses copains sont abrutis, et qu'il y a une bonne ribambelle de secondaires dont on se fiche royalement et qui sont juste là pour nourrir la stupidité des blagues. Oui, certes, la censure dans Reborn peut concurrencer celle d'un Fairy Tail et nous nous retrouvons donc avec une série bien plus gamine que sa version manga. Oui, certes, l'animation fait un peu passée. Mais en contrepartie, il y a un chara-design qui sans égaler le papier reste très bon, des openings/endings sympathiques et de très, très bonnes OST. Ça compense largement.
L'anime de Reborn est fini (et c'est bien dommage d'ailleurs) et j'en retiens que si on a le courage de passer les vingt premiers eps, la série décolle et va toujours plus haut. Et franchement c'était très bien. 7,5