Satoshi Kon n'a semblerait-il plus rien à prouver dans le monde de l'animation lorsque l'on voit la notoriété des films ou des séries qu'il a pu réalisé par le passé. Par manque de moyens, je n'avais jamais eu l'occasion de voir une des ses productions. C'est donc chose remise avec Paprika. Est ce que le talent du réalisateur de Perfect Blue et Tokyo Godfathers a réussi à me toucher? La réponse est un grand oui!
Allons dans le vif du sujet. Paprika est d'abord visuellement une réussite. Le graphisme, marque de fabrique de Kon, est très propre et très bien animé. Ca bouge, c'est vivant, avec une utilisation de la 3D minime qui laisse place à des dessins traditionnels qui possèdent toujours autant de charme. On est très propre de la qualité visuelle d'un Miyazaki. On est également marqué par la bande son, avec des thèmes musicaux marquants et très originaux, adaptés à chaque moment, chaque scène.
Mais quelque part, Satoshi Kon n'a plus rien à prouver visuellement. C'est donc forcément vers les personnages ou le scénario que l'on va se tourner pour voir si le talent du maître à encore frappé.
La trame scénaristique est en réalité très simple et la résolution de l'enquête, à savoir qui a volé les DC Mini, machine capable de voyager dans les rêves des personnes, trouve vite sa réponse. Car l'intérêt du scénario n'est pas là. En effet, Paprika nous invite dans une folle course poursuite entre rêve et réalité, les deux étant volontairement mélanger durant tout le film pour tenter de perdre le spectateur, mais cela pour son plus grand bonheur. Kon utilise à maintes reprises cette désagréable sensation du rêve éveillé ou encore cette impression d'être réveillé, d'avancer, alors que l'on est encore en plein sommeil. Tout cela nous plonge dans un monde assez burlesque, parfois destabilisant mais dans lequel, au final, on ne perd jamais. Comprenez par là que malgré l'amalgamme entre rêve et réalité, le scénario tient debout du début à la fin et rien ne reste inexplicable.
Les personnages de Paprika sont assez originaux de part leur physique et leur psychologie. Kon sort parfois même des sentiers battus en proposant des relations étonnantes entre les protagonistes, les rendant crédibles et suprenants. Le personnage d'Atsu se complète très bien avec celui de son alter ego Paprika. Les autres personnages sont également bien travaillés et chacun apporte sa pierre à l'édifice, chacun ayant un rôle non négligable dans le déroulement du scénario.
Bon que dire si ce n'est que Paprika est à mes yeux une réussite. L'ensemble reste abordable pour tous les publics, le film ayant malgré tout un petit côté art et essai. Nombreux seront ceux qui s'amuseront à trouver les nombreuses références au cinéma qui sont placés de manières astucieuses durant tout le film. Je ne peux que vous conseiller d'aller le voir, vous passerez vraiment un bon moment devant. Pour ma part, je suis comblé et je n'ai plus qu'une seule envie : découvrir les autres oeuvres de Satoshi Kon.