Sword Art Online II le Retour - Bon, ça mérite que j'y passe 24x24 minutes ou pas ?

La première saison de Sword Art Online m'avait laissée très mitigée. Si je reconnaissais un certain nombre de qualités à l'arc qui donna son nom à la série, force m'était d'avouer qu'elle se finissait sur un second nettement moins bon, donnant un goût de déception à l'ensemble. J'avais cependant des raisons de croire que cette seconde saison pouvait être largement mieux. Et j'ai eu raison, même si carrément pas pour les points auxquels je pensais.

Gun Gale Online : Des flingues ? Pffff, j'ai un sabre laser, tu peux pas test.

Ayant lu l'arc GGO, que j'avais trouvé énorme, je voulais quelque chose d'énorme en anime, évidemment....pas.
Alors personnellement, Kirito en fille j'ai beaucoup ri. Je sais pas si c'est censé montrer que, si SAO l'anime se trimballe avec des chevilles enflées, l'auteur original se prend nettement moins au sérieux, mais voir l'un des premiers héros de harem de la japanimation avec des cheveux longs et une armure dont le design gonfle astucieusement la poitrine, c'était drôle. Le délire du sabre laser c'était peut-être pousser un peu loin, mais Kirito est au jeu vidéo ce que Tatsuya Shiba est à la réalité : il fait ce qu'il veut, il gagne toujours et si ça vous plait pas c'est pareil.
Bon, alors pourquoi l'arc GGO est-il raté....eh bien c'est parce que l'arc est censé être psychologique, et les studios savent que la psychologie à notre époque ils ont du mal ( hein, Tokyo Ghoul, je pense pas du tout à toi ). Je suis désolée, mais Kirito torturé par des "meurtres" commis dans SAO, ok, seulement quand il nous fait son numéro de beau gosse torturé trois fois par épisode, ça perd toute crédibilité. A en faire trois caisses, ça devient juste pénible.
Sinon ( ou Shinon, ça dépend ) est ma plus grosse déception de l'arc. Moi qui préférais ce personnage à notre Asuna nationale, elle m'est devenue insupportable au fil de la série. Toujours un excès de dramatisation et une protagoniste à laquelle on ôte toute sa force. De fait, le duo Shinon/Kirito était fade, bien trop théâtral et infiniment trop pleurnichard.
Et puis bon sang ce que cet arc est long. Passés la nouveauté de GGO et le comique de l'avatar de Kirito, ça traine. Les combats au pistolet sont nettement moins funs que ceux au sabre, et Shinon comme Kirito sont trop forts ( notons que Kirito pousse le cheat à être en genre deux semaines plus fort que Shinon qui est dans le jeu depuis largement plus longtemps que lui ) pour être réellement en difficulté. L'intrigue n'avance pas, Death Gun n'est finalement pas bien passionnant et le combat final était attristant de banalité. Le staff ne s'est réveillé que pour les deux derniers épisodes qui ont le mérite d'être bons, même si du coup c'est un peu tard.

Bon retour à Alfheim Online !

Excaliber ? Y sont fous ces Japonais. Faire d'Arthur Pendragon le Héros Arthuria ne leur suffisait pas ? Enfin bref....ce mini arc de deux épisodes nous renvoie dans Alfheim Online, ce qui me faisait grincer des dents, n'ayant d'ALO que le souvenir de son arc désastreux de saison 1. Et pourtant, que de surprise !
Dans cet arc, il n'y a rien. Pas d'enjeux mortels. Pas de véritable ennemi. Pas d'impact sur la vie réelle. Juste une quête dans un jeu vidéo. Et c'est cool. Très sincèrement, j'ai adoré ce passage. Du pur shonen no brain qui ne s'embarasse pas de questions existentielles et de profondes considérations psychologiques, ce qui n'empêche pas la quête de se faire sous tension et avec des combats intenses. Sérieusement, qu'est ce que fiche SAO ? La recette parfaite réside dans l'arc Caliber ! On a un univers fantasy, une bonne mission à accomplir, une bande sympathique à défaut d'être réellement charismatique; le côté harem est assez dosé ( n'oublions pas le constant point positif de ce harem : il n'y a pas d'ecchi ) et Kirito se défait de son masque de ténébreux (saison 1) torturé (GGO) au point que je n'ai plus éprouvé d'envie de passer à travers l'écran pour lui faire un malheur. A mes yeux la preuve parfaite qu'SAO est une série qui a tendance à viser trop haut quand c'est dans le basique qu'elle excelle ; et aussi la preuve qu'après le premier arc de la série, essayer d'imposer de graves enjeux ne marche pas, parce qu'on peut difficilement faire pire que l'aventure Sword Art Online.

Un petit peu d'Asuna pour finir ?

Dépitée de voir Caliber s'achever si vite, je l'ai été d'autant plus en voyant que le dernier arc se concentrait sur Asuna. Personnage qui m'a dégoutée avec son rôle de princesse en détresse et de membre n°1 du harem de Kirito ( oh, wait, c'est sa petite amie, au temps pour moi ).
Eh bien encore non. Mother's Rosario est un arc très agréable, qui intègre un nouveau personnage non dénué d'intérêt, Yuuki, et nous montre non seulement qu'Asuna a su et sait toujours être autre chose qu'une potiche, mais aussi qu'elle a un minimum de profondeur côté background. Sans devenir à mes yeux une vraie héroine, elle s'avère assez supportable pour permettre de suivre les derniers épisodes de la série sans problème. Notons qu'encore une fois l'arc est dénué de réel enjeu, même s'il soulève un point nouveau et très intéressant sur l'utilisation des réalités virtuelles.
Petite note sur Kirito, qu'on voit du coup assez peu. Eh bien j'ai tendance à dire que je l'aime bien, au final. Comme on a décidé de nous lâcher les baskets avec la face emo, il est moins chiant; je n'arrêterai pas de me marrer devant ses interventions téléphonées ( Monsieur arrive pile au bon moment pour sauver tout le monde, ah bah ça alors la map est petite hein ? ) mais au moins il offre son quota badassitude ce qui fait toujours plaisir. Un mélange qui fait sourire et dont on profite malgré tout.
Mother's Rosario se veut émouvant plus qu'épique, et y parvient relativement bien malgré un final un chouia trop larmoyant. De quoi conclure en douceur et sur une note positive la saison.

Pour conclure ?

Sur la forme, SAO II est un sans-faute, on peut au moins lui accorder ça. Les openings et endings sont à mes yeux meilleurs que les précédents, par contre au niveau OST c'est un peu beaucoup de l'arnaque : on peut me remixer cent cinquante fois Swordland, ça restera Swordland.
Sur le fond, la série est encore instable, s'essayant à des genres graves et légers et y arrivant avec plus ou moins de succès; le choc de qualité est cependant moins choquant que celui entre SAO et ALO.
Les personnages sont dans l'ensemble très transparents : Shinon disparait dans la masse sitôt son arc fini, la bande à Kirito ne manque pas quand elle n'est pas là (ne parlons pas de Yui dont le seul intérêt semble être de montrer que Kirito est un garçon assez intelligent pour faire de la mécatronique), les secondaires sont oubliés sitôt vus, mais au moins la saison nous réconcilie-t-elle avec Asuna et tente sa chance avec un Kirito potentiellement plus digeste.
Elle conserve cependant ses qualités premières : c'est beau, ça se regarde tout seul et dans l'ensemble on a une série qui, si elle n'atteint toujours pas le blockbuster qu'elle prétend être, fait passer un bon moment.
Donc pour répondre à ma propre question : si vous cherchez un bon moyen de passer le temps, dépenser 24x24 minutes de votre vie devant SAO II ne sera pas du gâchis.