Sword Art Online II est sorti en 2014, soit deux ans après la première saison.
Etant donné la déception que m'a procuré le second arc de cette saison, j'étais moyennement emballé par une éventuelle suite. D'un côté j'espérait qu'elle saurait rattraper les erreurs passées et repartir sur les bases de ce qui faisait le charme de la première saison, mais je ne pouvait m'empêcher d'avoir peur vis-à-vis de la capacité de l'auteur, Reki Kawahara, à rester consistant d'un arc à l'autre.
Ainsi, j'ai finalement regardé et terminé Sword Art Online II.
Sword Art Online II est un anime divisé en trois parties:
- L'arc Phantom Bullet qui se déroule dans le monde de GunGrave Online, un monde à l'esthétique western futuriste, dont les mécaniques de jeu sont orientées PvP (joueur contre joueur pour les novices). Cet arc dure 14 épisodes.
- L'arc Calibur qui se déroule de nouveau dans le monde de Alfheim et dure 3 épisodes
- L'arc Mother's Rosario qui se déroule à cheval entre le monde de Alfheim et la réalité et dure 7 épisodes.
Déjà, on sent que c'est mal parti. Au niveau du rythme, on constate que les trois arcs ont une répartition inégale et que seul le premier invente son propre univers. De plus, les deux autres arcs se déroulent dans l'univers de l'échec unanime de l'arc Fairy Dance. On peut dors et déjà avoir peur quant à l'originalité du scénario de ceux-ci.
Mais cessons de tergiverser et entrons dans le lard. La qualité et l'objet des arcs étant différents, je choisis de les considérer comme trois œuvres à part et de les critiquer séparément. Gardons ainsi le meilleur pour le début:
Arc Phantom Bullet:
La série s'ouvre sur le monde de GunGrave Online, dans lequel un joueur ayant gagné le dernier tournois officiel fait une interview dans une télévision virtuelle, diffusée dans toutes les tavernes du jeu.
C'est dans une de ces tavernes qu'un homme masqué sort une arme et tire à travers la télévision. Quelques secondes plus tard, le champion meurt étrangement pendant l'émission et le tireur déclare aux témoins qu'il se nomme Death Gun, comme son arme, et que ses balles peuvent provoquer la mort dans le monde réel à travers le jeu.
Ainsi, l'enjeu de cet arc est exposé dès la première scène, ce qui fait qu'on sait directement où on va. Evidemment, adviendra ce qui devra, un ministre du Japon arrive a convaincre Kirito d'enquêter dans GunGrave pour découvrir l'identité du meurtrier en série, ainsi que pour comprendre comment il parvient à tuer les joueurs dans le monde réel à travers le jeu. Grâce à ce scénario, Reki Kawahara nous propose une série policière dont le traitement sera bien différent que dans l'ensemble des deux arcs précédent, gagnant ainsi en originalité. De plus, le concept de Death Gun réimplante l'enjeu qui manquait à l'arc 2 de la première saison, car une mort peut être définitive.
Outre l'aspect polard de l'arc, l'ambiance est d'avantage proche d'un thriller psychologique à huis clos car la majeure partie de l'histoire se déroule pendant un tournois, réduisant ainsi la liberté de mouvement des personnages.
En parallèle avec l'enquête de Kirito dont on connait déjà le passé et la personnalité, la série nous introduit le personnage de Shinon, meilleure tireuse d'élite de GGO ayant subit un traumatisme lié aux armes à feu dans le monde réel, lui provoquant des crises de panique à la moindre vue d'un pistolet. Ce personnage cherche au travers du jeu à vaincre ses démons et souhaite guérir de ce traumatisme. Assez surprenamment, ce personnage est réellement intéressant, très attachant et sacrément badass. Elle apparait autant à l'écran que Kirito lui-même et peut amplement rivaliser avec lui. La paire qu'ils forment est plaisante à suivre car ces deux personnages sont très proches et se complètement mutuellement:
Kirito et Shinon ont tous deux fait l'expérience de la mort et du meurtre, les poussant à vouloir oublier leurs passés, ils sont tous deux des joueurs réputés de leurs propres univers. De plus, le fait que Kirito soit orienté corps-à-corps et que Shinon soit un tireur de très longue porté leur donne une complémentarité au combat les contraignant à dépendre l'un de l'autre. Ainsi, Sword Art Online nous livre au travers de Shinon un de ses meilleurs personnages.
Le personnage du Death Gun en lui-même, outre le manque d'originalité de son nom, est une grande réussite. Il est le miroir de Kirito: Sa réputation grandit plus vite que lui, il a vécu les mêmes expériences que lui mais son évolution est opposée à celle de notre protagoniste. Le fait qu'il apparaisse peu à l'écran et de manière éphémère renforce l'angoisse qu'il provoque et le rend intriguant. Ce personnage fait peur car il peut vous tuer réellement à tout moment.
En plus de la réussite liée aux personnages, A1-Picture nous livre une animation des plus abouties. La patte artistique a une véritable identité visuelle, inspirée des western, avec des scènes contemplatives des décors du jeu, des couleurs ternes et angoissantes, des expositions lentes de personnages, des scènes iconiques et un dynamisme lié aux scènes d'action, le tout ponctué par des musiques d'ambiance de très grande qualité.
L'arc monte en intensité au fil des épisodes, impliquant le spectateur dans l'angoisse au travers de la résolution de l'enquête. On est intrigué par Death Gun et la confrontation entre lui, Kirito et Shinon est puissante. De plus, la fin de l'arc est suffisamment marquante et dérangeante pour nous mettre une claque émotionnelle.
Ainsi, l'arc de Phantom Gun est une réussite autant visuelle que scénaristique pouvant rivaliser avec le premier arc de la série tout en corrigeant certains de ses défauts (comme le rythme inégal de ce dernier).
Phantom Gun: 18/20
Arc Calibur:
Quelle est la chose la plus sadique à faire après avoir livré à un public un arc narratif de grande qualité? Faire de la merde ensuite, bien évidemment. L'arc de Calibur prouve une fois pour toute que Kawahara n'est pas capable de rester constant dans son inspiration.
L'histoire se déroule dans le monde d'Alfheim durant lequel Kirito et sa bande chercheront à déloger l'arme légendaire d'excalibur en haut d'une tour. Je n'ai vraiment pas envie de parler de cet arc qui m'a dégoutté de SAO et m'a donné envie d'interrompre la série. Ainsi, je vais écrire une lettre ouverte à Mr Kawahara:
Cher Reki,
Je tiens d'abord à te remercier pour l'univers que tu nous a proposé jusque-là qui débordait d'intelligence et de réflexion vis-à-vis d'un concept qui concerne nombre de joueurs.
Mais comme tout spectateur ayant aimé une oeuvre, je me doit de te dire quand tu fais de la merde.
Si tu n'a pas d'inspiration, fais du sport, pars à la pêche, rencontre des amis ou engage un scénariste, mais par pitié, arrête d'écrire. Tu nous avais déjà pondu une bouse avec Fairy Dance qui avait provoqué la colère de nombreux fans et tu n'étais pas obligé de récidiver.
Qu'on s'entende sur une chose: l'univers de Alfheim n'est pas bon. Il n'a aucune originalité, il est sans saveur et toute histoire lié à cet univers est vouée à l'échec donc il n'était pas nécessaire de persister dans ce monde dont plus personne ne veut.
De plus, je me demande à quel niveau de faignantise tu te trouvais lorsque tu as estimé que nous servir une énième quête d'Excalibur était une bonne idée. Qu'on mette les chose au clair dès le départ, exploiter la quête d'Excalibur est interdit depuis Legend Of Zelda. Il est impossible de faire plus cliché que ça.
Pour finir, je te demande de regarder le résultat de l'animation de cet arc pour que tu te rende compte à quel point tu as fait de la merde. J'ai l'intime conviction que la moitié de l'équipe technique d'A1-Picture a déposé sa lettre de démission en cours de tournage lorsqu'ils ont lu ton scénario, ce qui expliquerait la chute flagrante de la qualité de l'animation qui était magnifique dans l'arc précédent et qui pue la flemme et la pénurie budgétaire depuis cet arc.
Donc par pitié, Mr Kawahara, la prochaine fois que tu auras une idée de scénario, parles-en à un ami avec un esprit critique avant de la poser sur papier, ça t'évitera de te ridiculiser devant toute une communauté qui s'efforce tant bien que mal à t'apprécier.
Cordialement,
un spectateur dégouté
PS: la prochaine fois que tu décideras de donner des neko-mimi draineuses de personnalité à mon personnage préféré (Shinon) dans une série, je te promet que je viendrai en personne te botter le c**
Ça, c'est fait, passons au bousin suivant.
Calibur: 2.5/20
Arc Mother's Rosario:
La vision 2 l'ark Kalibur m'avant lécé dé sékel cérébeural 2 la mor dificilmen révercibl, jé 1 ordonans 2 mon médecin me demandan 2 finir vit 7 kritik, donc pason au dérnié ark 2 la séri
L'histoire se déroule de nouveau sur Alfheim (sérieux....) mais cette foi-ci, on se concentre sur le personnage d'Asuna, qui rencontre une nouvelle amie qui s'avère être une épéiste de génie cachant un lourd secret difficilement avouable. En parallèle, la mère d'Asuna a peur que sa fille s'enferme éternellement dans un monde virtuel et délaisse sa vie réelle. Elle impose ainsi à Asuna de changer d'université et de réduire son temps de jeu, provoquant la colère de l'adolescente.
A ma grande surprise, je dois reconnaitre que cet arc est meilleur que le précédent. L'animation, sans être transcendante, semble être revenue et le scénario, bien que n'ayant pas d'enjeu majeur, a tout de même des qualités.
D'abord, la relation entre Asuna et sa mère est plutôt bien traitée. La mère ne représente plus une ennemie (comme dans l'arc Fairy Dance sur lequel je crache amèrement) mais un point de vue différent à convaincre. On ne peut pas légitimement haïr cette personne car elle a des intentions logique: elle souhaite protéger sa fille. Le chemin qu'elle a choisit pour y parvenir n'est simplement pas le meilleur. On assiste à un portrait assez réaliste du manque de dialogue entre une mère et une adolescente en rébellion, engendrant un jeu de défiance et de restriction, alors que l'ouverture et la confiance permet de panser les plaies en repartant sur de bonnes bases.
La liaison entre Asuna et sa nouvelle amie n'est pas mauvaise en soi mais manque cruellement de profondeur. Son amie a certes une personnalité attachante et un postulat intéressant (dont je ne peux parler pour cause de spoiler), mais son traitement est blindé de clichés plus flagrants les uns que les autres, désamorçant instantanément l'impact émotionnel de la fin.
Pour finir, cet arc, bien que peu consistant et cruellement hétérogène, a le mérite de nous proposer au travers de deux histoires parallèles les bienfaits que peuvent avoir un jeu en ligne, alors que jusqu'ici, l'auteur avait une vision très cynique du MMO.
Mother's Rosario: 12/20
En conclusion, si vous avez aimés la première saison de Sword Art Online, je vous conseille les 14 premiers épisodes de la série, sans quoi vous passerez à côté d'un arc qui risque sincèrement de bien vous plaire. En revanche, arrêtez-vous là si Alfheim vous fait saigner des yeux. Dans le cas contraire, il est impératif pour votre santé mentale que vous passiez directement de l'épisode 14 à l'épisode 18, afin que vous soyez dans de meilleures dispositions pour profiter du dernier arc qui est plutôt sympathique sans être transcendant.
Sword Art Online II (au pro-rata par rapport au nombre d'épisode des arcs): 14.5/20