Sword Art Online : Phantom boulette

Après 2 ans d'absence, la vache à lait en diamant d'A-1 pictures repointe le bout de son nez. Nous voilà un an plus tard, et j'ai enfin décidé de faire le grand plongeon, mais pas le plongeon Olympique où la tête piquée qu'on fait à la piscine municipale . J'avais plus en tête le supplice de la planche...

Après plus d'un an à lutter contre le Hype train, je dois bien avouer que la curiosité a eu raison de moi. N'ayant pas foncièrement détesté la première saison, je n'étais pas complètement réticent à l'idée de visionner cette suite . Disons que les deuxièmes saisons ont trop abusé de ma confiance, et qu'au bout d'un moment même le moins futé des mammifères se rend compte qu'on est en train de lui vomir dessus. C'est donc chargé d'a priori, d'insultes préparées à l'avance, et d'un peu de Nono Juice que j'ai repris mon périple moyennement passionnant dans le monde tout aussi moyennement passionnant de Sword Art OnLine.

Après une séquence d'intro bien edgy, durant laquelle on est introduits à un méchant qui tue des gens avec un flingue et qui s'appelle Death Gun ( subtil), on retrouve notre fier Kirito accompagné d'Asuna, qui par souci de lisibilité et de cohérence vis-à-vis du support critiqué sera appelée ici Harem girl A. Transition vers un restaurant dans lequel Kirtio discute avec un random du gouvernement, qui lui annonce grosso modo que quelqu'un arrive à tuer des gens dans un jeu qui répond au doux nom de Gungale online, et que le seul en mesure de mettre un terme à ces terribles événements n'est nul autre que Kirito-sama.

Je m'attarde un peu sur le premier épisode, pour la simple raison que l'animé en reprend la structure assez fréquemment. L'exposition se fait de manière incroyablement lourde, le plus souvent balancée comme un pavé dans la mare, avec des scènes de dialogue inutilement longues, avec des personnages assis, et des plans d'une lenteur soporifique. Et puis quelque part là-dedans on a droit de temps à autre à un furtif Caméo d'Harem girl A, qui comme tout trophée qui se respecte, est là pour nous rappeler que Kirito il s'est bien cassé le cul à escalader cette tour la saison précédente.

Pour ce qui est de l'intrigue de cette deuxième saison, la première partie se focalise sur Death gun (subtil) et Gungale online, alors que la deuxième se focalise plus sur le fait de ne se focaliser sur absolument rien du tout. Oui ils ont recommencé, comme pour la première saison ils ont divisé le tout en deux blocs distincts: le bloc d'une qualité acceptable, et le bloc vomitif qui est là pour meubler par ce que 24 c'est mieux que 12. Étant donné donc le néant scénaristique de la deuxième partie, je vais me focaliser sur le segment ayant le plus de substance.

En mettant toute mauvaise foi de coté, je pense que l'arc Phantom bullet aurait pu être un divertissement de relative qualité s'il n'avait pas peché par son exécution. On voit bien que l'animé essaye de poser les bases d'un thriller, et l'effort est louable à plus d'un égard, mais il faut comprendre que la présence du twist, aussi surprenant soit-il ( et il ne l'est pas), ne suffit pas à livrer une fiction réussie. Il faut savoir jongler avec beaucoup d'éléments, et entre l'exposition assommante, les personnages d'une lenteur execrable dans leurs raisonnements et d'une stupidité tout aussi execrable dans leurs agissements, et le méchant qui a méchant écrit en italique sur son front, ça devient vite difficile de prendre quoi que ce soit au sérieux et de percevoir un enjeu crédible. Il est impossible de créer la tension lorsque les personnages se comportent comme des idiots .
Même l'action est morne et inintéressante, ce qui est un comble dans un animé qui parle de réalité virtuelle et de flingues... la meilleure scène d'action est dans l'opening. Le fait est que si vous trouvez quelqu'un scotché à son siège devant Sao II, c'est probable qu'il est en train d'avoir une attaque.

Bon là on y est, le gros morceau, la chantilly sur le gâteau bon marché et un peu rassis : les personnages, où plutôt le personnage . Je tiens avant toute chose à dire que le nouveau protagoniste introduit dans cette saison ( à savoir Sinon ) est loin d'être inintéressant. Sa phobie des armes à feu, et la scène qui introduit le dit trouble sont bien amenées. Son rapport au jeu, qu'elle considère comme un support thérapeutique est aussi relativement intéressant. Que de louanges hein ? sauf que ce n'est pas fini. Les efforts faits pour humaniser ce personnage et le rendre intéressant sont infinitésimaux en comparaison à ceux fournis pour le détruire. Certaines de ses répliques sont d'une stupidité attérante ( comme le fameux " incroyable, il sourit sur le champ de bataille" dans un jeu où on ne peut pas mourir...sérieux c'est quoi le danger, les micro-transactions ?), et l'évolution du personnage est catastrophique, puisque cette dernière, dévorée par la passion, met au placard tout semblant de personalité et finit par se jeter frêlement dans les bras du charismatique Kirito, qui est d'ailleurs tellement charismatique que j'ai cité son nom cinq fois. Elle vient donc grossir le harem déjà bien garni d'un kirito qui lui-même ne comprend plus trop ce qui lui arrive. Adieu Sinon, faites place à Harem girl D, qui a maintenant sa place sur l'étagère à coté de Harem girl B ( modèle Loli) et Harem girl C (Modèle Genki). Tout est bien qui finit bien.

Non sérieusement, c'est très mauvais. Le sommeil m'a guetté plus d'une fois, mais j'ai été plus fort, et j'ai tenu jusqu'à la fin. C'est un gâchis de moyens, un gâchis de potentiel, et une déception à presque tous les niveaux. Mais j'aime la positivité, alors finissons sur une note positive : l'animé peut être hilarant ( ce n'est pas fait exprès), le fan service est d'une maladresse qui force le respect, Kirito-sama amène un sabre laser à un combat de flingues parce qu'il aime vivre dangereusement et la deuxième partie peut facilement remplacer votre prescription de somnifères.

Vivement la saison 3...