Il arrive de temps en temps (ou souvent même) que vous souhaitez retrouver des thématiques et sous-genres similaires d'une série d’animation à une autre : ainsi, on peut vous conseiller Shiki après avoir regardé Higurashi no Naku Koro ni. Toutefois, l'inverse est tout à fait probable (voir aucun des deux en cas notamment de recherches de votre coté). Si je fait le rapprochement entre ces derniers c'est évidemment à cause des quelques similitudes qu'ils partagent (sans pour autant y voir de l'inspiration) : un village plus ou moins coupé du reste s'avère la cible d'événements mystérieux (du domaine du paranormal, voir du fantastique) touchant progressivement la populace, c'est alors que des disparitions éclatent, puis plusieurs individus périssent. S'ajoute à cela une atmosphère oppressante et sombre...Mis à part principalement ces détails, ces 2 animes restent très différents. Pourquoi ? Et bien, on va analyser ça tout de suite !
À première vue, on remarque très facilement l'esthétique particulière de Shiki : très coloré, des coupes de cheveux (vraiment) insolites, physique(s) difformes, etc...Bref, de ce coté-là, il en va sans dire que l'on a affaire à du recherché.
Pourtant, ça ne se démarque pas seulement qu'au niveau graphique : le mythe des célèbres suceurs de sang humain est repris (sans renouveler le genre cependant) de manière pertinente dans le sens où on prend peu de libertés sur ses caractéristiques particulières (naturellement, vous devrez le voir de vous même, puisque sinon je vous gâcherais pas mal la découverte...) et les créatures évoluent dans un univers un minimum mature.
Dès lors, le scénario laisse lentement place à des problématiques qui reposent de près ou de loin sur les relations conflictuelles qui perdurent entre les 2 espèces (on peut donc voir la "face noire" des villageois et plus généralement de l'être humain), à une histoire sujette au suspens (mais pas suffisamment à mon goût tant c'est parfois prévisible en dehors du sort funeste du village) et à l'horreur (de ce fait, on montre généralement les choses telles qu'elles sont, ce qui aide justement à poser une atmosphère sombre sans trop de censures).
Qui plus est, les personnages, principaux comme secondaires, sont TOUS mis en avant, que ce soit de façon brève (présentation rapide dès les premiers épisodes) ou davantage explicite (grâce à des flashs back).
En les présentant ainsi on évite, certes, la surenchère d'informations, mais malgré tout j'aurais préféré que certains personnages soient plus profonds (que clichés) : entre la superficielle Megumi, le (volontairement ?) détestable Masao Murasako ou le ténébreux de service à la psychologie imprévisible (au sens péjoratif du terme ici) Natsuno, il n'est pas forcément évident de s'y attacher...Cela demeure encore plus véridique en ayant pris tout simplement du recul sur l'anime : le manque de profondeur reste par conséquent une des premières choses à laquelle je pense en décrivant ma déception concernant Shiki.
En reprenant l'exemple de Yuuki Natsuno, je peux le comparer à Toshio Ozaki-sensei qui parait bien plus actif à l'histoire (il semble moins subir les événements...) et donc plus "digne" d'être un des "protagonistes principaux" : car, Natsuno, lui, m'a désespérément donné l'impression quelques fois de suivre un personnage très secondaire au scénario !
La trame scénaristique, quant à elle, se développe avec des ombres au tableau: les longueurs. En effet, ce n'est guère avec Shiki qu'on échappera à ces "gâcheurs de rythme dynamique" qui subsistent pendant un bon nombre d'épisodes ! Heureusement, le scénario arrive à avancer et à révéler une intrigue qui, par son manque d'informations, nous permet d'imaginer la suite des événements après un final des plus tragiques et sanglants (mais réellement incomplet...).
En résumé, Shiki mérite grandement le coup d’œil en dépit de personnages peu profonds, dont quelques uns vous agaceront plus qu'ils ne vous plairont, et d'un scénario (répétitif au début) qui ne s’accélère qu'assez tardivement. D'ailleurs, n'oubliez pas de visionner les 2 épisodes spéciaux (situés chronologiquement entre les épisodes 20 et 22).