AnoHana - Allo Menma ?

AnoHana ou plus shadoquement Ano Hi Mita Hana no Namae o Boku-tachi wa Mada Shiranai, on retiendra le premier, est une anime de 2011 apportant un peu de fraîcheur dans le monde un peu gangrené de l'animation japonaise de l’époque.

Sans être exceptionnelle, c'est une belle œuvre intimiste sur le deuil. En suivant Jinta et sa bande, nous ressentons une nouvelle fois le vent de cette fin d'adolescence, période si cher aux auteurs d'animation japonaise. Les sentiments de cette époque sont fragiles, parfois encastré dans la pierre, restes de blessures anciennes. Ces coups et regrets du passé seront le sujet principal de cette série. Ce groupe d'amis inséparables éclaté suite à la mort violente d'une des leur durant leur enfance, va tenter de se reformer pour enfin pouvoir penser les plaies béantes de leur adolescence isolé.

Donc, ne soyons pas surpris, sortons les mouchoirs, car l'émotion est là et fort heureusement on n'est pas dans le tire larme facile, mais dans le simple, le sentiment franc, le drame bien fait. Car ce qui m'a vraiment plu c'est cette histoire, ancré dans son époque. La manière dont ce drame intimiste est traité est intelligente. Mise à part l'utilisation parfois maladroite du fantastique, on pardonnera, qui sert le but premier de l'anime, le contexte et les acteurs sont traités avec respect et sensibilité. Ce sont eux, le cœur de ce récit, de cette tranche de vie volé. Et ils ne sont pas des stéréotypes mais des adolescents avec leurs difficultés et leurs problèmes, du personnage vivant, mis à part la petite merdeuse aux cheveux blanc mais c’est dans le domaine du pardonnable. L'anime se permet même de montrer un peu du doigt quelques travers et autres aspects de la société japonaise qui fait partie du quotidiens de ces ados. Prostitution lycéenne, difficulté dans le groupe social de s'imposer, élitisme scolaire, le phénomène d'hikikomori (en général des jeunes adultes qui s'enferment chez eux pour ne plus sortir de leur chambre devenant totalement inactif), génération Pokémon (c'était gratuit), tout ces éléments font partie du décor et apporte une consistance réelle à cette série. Sans vouloir être un pamphlet ou autre cet animé évoque, et dénonce à peine voilé, certains phénomènes de société de façon subtile et intelligente et je lui reconnais volontiers cette qualité.

Bien que courte, il est vrai, mais avec le nombre d'épisodes suffisant pour amener cette histoire jusqu'au bout, AnoHana est une bonne série. Son scénario est difficilement prévisible, ses personnages ne sentent pas le remixé mais la réalité, ce qui rend le drame plus palpable et l'identification plus forte. Elle évite les dérives et autres préjudices de cette époque animesque (le ecchi-scabreux et le moe-gerbe). Je reprocherais un final un brin trop larmoyant à mon goût et une résolution à la fois expéditive et malgré tout assez juste. Mais bon je ne crache pas dans la soupe, ce genre de production de bonne qualité, servit par une réalisation et une animation loin d'être mauvaise (la bande son n'étant pas en reste avec un générique et un ending bien choisit), est trop rare en ce temps de loutreries démoniaques (2010-2011), où le pathos est ridicule et le sentiment est vulgaire. Là, au moins, cette série sans prétention m'aura fait ressentir de belles émotions et presque tiré ma petite larme (et non pas de manière fourbe).

Et là s'abat le tampon : ANIME APPROVED !