Choisissant toujours mes animes de façon totalement aléatoire, le hasard s'est porté cette fois sur AnoHana. Que peut-on en dire ?
D'une manière générale, l'anime est plaisant. Le format en 11 épisodes me semble tout à fait adapté, l'ennui ne se faisant pas vraiment sentir, quand bien même le fil conducteur de l'anime est relativement mince et les péripéties finalement peu nombreuses. Les transitions entre épisodes sont en générale bien assurées, ce qui est assez rare pour être souligné. Les décors sont somptueux, le chara-design n'est pas en reste. Les génériques d'intro et de conclusion restent tout à fait agréables, sans être fantastiques malgré tout. L'OST est dans l'ensemble très belle et s'accorde parfaitement avec les scènes et l'émotion -qui devrait être dégagée - de l'anime (ce qui n'est pas toujours le cas). Bref, de ce point de vue, même si on a (quelquefois) vu mieux, AnoHana reste une valeur sûre pour qui cherche un anime d'une "certaine qualité".
Le pari du scénario était osé tant le thème était délicat à traiter sans fausses notes. On suivra les 11 épisodes avec un certain intérêt, même si, il faut bien l'avouer, l'anime tourne un peu en rond. Certains personnages (Anju, Yukiatsu, pourquoi pas Popo) témoignent d'un effort pour construire de réelles personnalités aux protagonistes, mais bien trop faiblement développées. On aurait aimé sans doute en savoir plus sur les sentiments des 5 amis depuis la disparition de Menma, ce qui a été trop survolé, au profit d'exubérantes scènes sur les relations entre Jintan et Menma, tout à fait abusives tellement elles sont redondantes et n'évoluent pas au cours de l'anime. Menma qui, semble-t-il, a perdu sa personnalité lors de son décès tellement elle se révèle incroyablement "cliché" et, de ce fait, vraiment très peu attachante.
Il est également triste de voir que le choix du comportement de Jintan, véritable leader du groupe, s'est focalisé uniquement sur le repli sur soi, issue trop facile, et qui débouche inévitablement sur le retour à la vie en communauté et aux relations sociales de base. Bref, Jintan se glisse parfaitement dans la peau du héros blessé qui revit progressivement : rien de nouveau sous le soleil.
Rares sont les moments de réelles émotions : le tout est "surjoué", comme dit dans certaines critiques précédentes, pour faire oublier la pâleur de Jintan, mais surtout Menma et de leur relation invraisemblable au quotididen, qui se limite à manger de la soupe aux ramens...
On a du mal à vraiment être touché : on reste alors spectateur, complètement passif devant une trame vue et revue (et quelquefois mieux corrigée). C'est dommage, car tous les ingrédients étaient là, mais ça n'a pas pris comme il fallait.
Enfin, dernière chose que je reproche très régulièrement à ce genre d'anime : le manque de vraisemblance (attention, je ne parle pas de logique!). L'alchimie est certes délicate lorsqu'on introduit un élément surnaturel dans le monde réel, mais peu d'efforts sont faits pour faire "coller" les deux mondes. Je ne peux donner un exemple sans spoiler la majeur partie de l'histoire, au risque de la rendre définitivement plate, ce dont je m'abstiendrais.
La fin de l'anime est une honte mémorable, baclée bien comme il faut, le summum d'un jeu excessif de tous les protagonistes dont aucun n'échappe à ce massacre. Alors que les autres épisodes mettaient malgré tout l'accent sur une évolution fine mais perceptible des personnages, on assiste à une finition au bulldozer d'un travail délicat pas trop mal mené auparavant.
Pour conclure, AnoHana reste une valeur sûre compte tenu de ses 11 épisodes pour vous distraire agréablement. Très beau graphiquement et au niveau de sa bande son, on reprochera la pauvreté des personnalités des deux héros, lorsque celles des autres ne sont assurément pas assez fouillées, ainsi qu'une trame peut-être trop classique qui peine à trouver le bon ton pour faire vibrer le spectateur.
A voir, donc, si possible, mais certainement pas impérativement.