Baccano est une série plutôt insolite. Quel en est le personnage principal ? En fait, on est surpris par la présence des nombreux protagonistes participant à des évènements parallèles qui finiront par se recouper. La grande force de la série vient de sa narration : on aborde les évènements de manière tout à fait aléatoire en jonglant entre 3 années : 1930 (les prémisses), 1931 (l’épisode central du train) et 1932 (l’enquête.) On change d’année, de lieu et de faits environ 5 fois par épisode pour raconter chaque élément de l’intrigue de manière furtive et décousue, reprenant parfois les mêmes évènements avec un point de vue différent. Ce parti-pris s'avère tout simplement jouissif car on apprécie l'intrigue d'une façon rarement égalée.
Dans Baccano, tout est bon à prendre. On a une narration originale attachée à un bon scénario. C’est terriblement décousu et il faut vraiment avoir fini de visionner les 13 épisodes pour comprendre où on veut en venir. Une réalisation impeccable du chara-design aux décors. Il faut aussi noter que Baccano est un triller avec beaucoup d’hémoglobine à la clé, mais quand on sait que les 80% des protagonistes sont immortels, cela devient un peu redondant. Chaque personnage possède un intérêt propre et se révèle toujours très travaillé.
On suit avec passion un mystère qui a pour centre l’épisode du train (que s’est-il passé dans le train?), on apprécie l’horreur qui est véhiculée par les méthodes atroces que l’on prend plaisir à inventer pour tuer de la plus douloureuse des façons (autant que ce soit douloureux si ça ne sert à rien) et le tout dans une ambiance bon enfant avec la présence de deux protagonistes à la fois géniaux et comiques : Miria et Isaac viennent apporter un peu d’humanité dans le tableau. On a aussi droit à un générique d'ouverture très sympa qui m'a fait penser à celui de Cowboy Bebop.
Ne passez pas à côté de Baccano, c'est une série qui apporte une grande dose de mystère, d’horreur et de comédie tout en prenant le pari de miser sur une narration au style avant-gardiste.