Que dire de cette anime...
Il faut dire que le résumé de l'histoire m'avait un peu rebutée et ça explique pourquoi Baccano traînait dans mon disque dur depuis plus de 4 ans (attends tu lis «l'alchimiste machin truc découvre le secret de l'immortalitégna gna gna» - tu cries au scandale parce que t'as déjà vu ce pitch 3000 fois et que tu viens de te passer Fullmetal alchemist). Quand j'ai visionné le premier épisode, la première pensée qui m'a traversée l'esprit était "mais qu'est-ce que c'est ?? le monteur avait bu avant de faire son boulot ou quoi... ?". J'aurai très bien pu jeter l'éponge après ce premier visionnage si Baccano n'était pas doté d'un charadesign (il faut l'avouer) plaisant, d'un opening qui attire de par ses couleurs vives, d'une multitude de personnages présentés en 1:30 top chrono (je me demandais si j'allais réussir à retenir tous les prénoms xD) et d'un rythme qui en jette ! Et oui si B! peut effrayer aux premiers abords, tous les ingrédients pour vous donner l'envie de regarder sont bien là. Petit tour d'horizon !
Au niveau du scénario: alors il faut savoir que je n'ai jamais été fan des séries parlant de gangsters, mafias et tout le tralala du genre mais B! m'a vraiment surprise car le rythme très condensé et la multitude d'histoires juxtaposées (et pas seulement dans l'espace mais aussi dans le temps) permet de visiter le monde de la série sous beaucoup de coutures; on peut par exemple revivre une scène sous deux points de vue différents. Pour être franche: le scénario ne brille pas par son originalité mais les relations qu'entretiennent les personnages et les nombreuses histoires racontées sont des arguments à eux seuls pour pimenter les évènements qu'on pourrait juger prévisibles par moment. Je ne me suis jamais ennuyée durant toute la série car voir des petits bouts d'histoires était assez jouissif: il me hâtait de savoir la suite d'une péripétie mais en voir une autre apportait également des réponses à mes questions. Mais je vous avoue que j'avais quand même du mal avec la temporalité du scénario qui était un vrai capharnaüm à elle toute seule. Et oui mes amis, B! c'est pas du repos. Il faut s'accrocher un minimum si on veut pas se perdre en chemin (allez moi j'ai réussi donc vous pouvez le faire ;P).
Passons ensuite aux personnages. Il y a du très bon comme du... très mauvais. Le couple Isaac et Miria étaient vraiment assommants (ils sont sympathiques au début mais après on a envie de se tirer une balle dans la tête dès qu'on les revoit à l'écran). Heureusement qu'il y a une bonne vingtaine de personnages ! Enfin il n'y avait pas qu'eux: Jacuzzi (omg le nom) était un monument à lui tout seul: toujours à pleurnicher pour rien... D'autres personnages étaient intéressants comme Czes et Ennis et d'autres auraient pu l'être également s'ils avaient été un peu plus développés (ex: Filo). Certains sont aussi complètement tarés et déconcertants par leur propos insensés à nos yeux. En gros on peut retenir qu'il y en a des très intéressants comme des énervants qui tapent sur le système... faut s'y faire, quoi !
Pour la musique, elle ne m'a pas vraiment marquée mais colle tout à fait à l'ambiance de l'anime. Trompettes et piano endiablé se rencontrent pour former un cocktail explosif à l'image de la série. Elle joue un grand rôle puisque pour les scènes d'actions, elle rajoutait du rythme à l'image et au scénario. La musique de l'opening était vraiment sympa et accroche dès les premières notes. Pour celle de l'ending, elle m'a agréablement surprise car elle représente le côté plus sombre et triste (si si je vous jure il y en a !) de l'anime et je n'ai que deux mots à dire: splendide et chargée d'émotions.
Pour les thèmes traités, ils sont nombreux et justifiés: cupidité, trahison, loyauté et j'en passe. Peu sont habilement exploités mais on trouve parfois des petites perles rares. Je pense notamment au questionnement de l'immortalité: est-ce un fardeau en fin de compte ? L'avantage avec un découpage en (ultra) simultané/parallèle est qu'on peut exploiter énormément de thèmes répartis sur les différentes péripéties (je comprends pourquoi je ne me suis jamais ennuyée durant la vision de chaque épisode).
L'air de rien, B! est une série assez mature par sa violence tant sur le plan physique que mental. Ici il est question de pistolets et gros calibres mais aussi de torture physique en tout genre (là je vous épargne les détails). La torture semble avoir une place privilégiée, d'ailleurs certains personnages semblent l'affectionner tout particulièrement et dévoile leur sadisme dans toute sa splendeur. N'oublions pas non plus la torture mentale: le don d'immortalité est une arme à double tranchant qui peut être pire qu'un fardeau lorsqu'il est exploité de manière peu recommandée. Parfois il m'est arrivée de me remercier moi-même de ne pas manger pendant certaines cènes - parc qu'il faut l'avouer, il y en a des bien trash - qui font froid dans le dos de par leur cruauté mais aussi par l'insouciance du bourreau pour qui cela semble normal. B! Nous offre en quelque sorte les fantasmes et terreurs cachés de beaucoup d'entre nous: que se passe-t-il lorsque l'immortalité rencontre la torture dans de mauvaises mains... terrez-vous bien, ça peut être effrayant !!
Bon en conclusion, je m'incline devant cette série qui ne faiblit pas jusqu'au dernier épisode et qui est doté d'un scénario grandiosement découpé et agencé. Ici se côtoient des personnages intrigants, tarés et cruels et les thèmes abordés sont des classiques qui sont bien traités.