Inutile de revenir sur ce qui a été dit, Baccano! est l’une des rares séries faisant une quasi unanimité au sein de la communauté d’AK, voir au sein de la grosse majorité des communautés otakus, tous pays confondus. Etant donné que je rejoins, pour l’essentiel, mes confrères rédacteurs de critiques, je vais tenter de vous offrir un texte court, synthèse de toutes les choses dont j’aurais aimé parler en détails ici ; et je vous assure qu’elles sont nombreuses.
Pour être sincère, au départ Baccano! m’a plus désemparé qu’emballé. Et ceci pour une raison toute simple : le premier épisode est tout simplement incompréhensible pour qui n’a pas déjà vu au moins une fois les six épisodes qui le suivent. On se retrouve, ignorant, face à une ribambelle de protagonistes ; certes tous plus charismatiques les uns que les autres, mais sans liens apparent ni trame apparente. Alors bon, on ne sait plus trop quoi penser. Mais comme tout le monde autour de nous hurle au génie et au renouveau de la japanime, on garde ça pour sois en espérant ne pas être devenu un parfait décérébré.
Et c’est alors que la lumière fut.
Baccano! s’avère finalement être un anime puzzle plus tordu et sinueux que tout ce qu’il m’a été donné de voir jusqu’à ce jour. Ayant une appétence spontanée pour ce type de système narratif, j’ai adhéré totalement en l’espace de deux épisodes, une fois le traumatisme du premier passé.
Mieux encore, on découvre une ambiance jazzo-mafieuse des plus agréables, au milieu d’une guerre entre grandes familles italiennes, au début des années 30 américaines caractérisées par la fameuse prohibition.
Mieux encore ! Au beau milieu de ce tumulte incompréhensible et désordonné, où l’on se massacre dans la joie et la bonne humeur, un soupçon de fantastique apparait peu à peu, venant saupoudrer l’œuvre de la saveur lui étant nécessaire pour vraiment emballer le spectateur. On plonge alors dans une épopée grandiloquente, qui nous prend aux tripes et qui nous donne soif de de flashbacks et de backgrounds.
On en vient à vouloir tout connaître, tout savoir et tout découvrir. Les protagonistes sont nombreux, mais tous bons et dignes d’une série ne parlant que d’eux. Comment résister à ce raz-de-marée d’informations qui nous englobe totalement le temps de la série ? *question rhétorique*
Alors que les premières minutes nous assommaient, les dernières se dévorent compulsivement, au point que l’on en redemande, encore, encore et encore. Magique non ? *question rhétorique*
Alors attention, tout miracle peut s’expliquer, et Baccano! ne fait pas exception à la règle.
Inspiré de 14 nouvelles vraisemblablement somptueuses, l’anime n’offre qu’un condensé de la véritable histoire, plus complète, plus exhaustive et certainement encore plus grisante.
Cette adaptation, aussi réussie soit-elle, entraîne deux conséquences directes. La première, positive, est que cela donne un rythme tonitruant à l’anime, sans coupures, sans temps-mort, sans rien. La seconde est que malheureusement, on ressent comme un potentiel inexploité, et l’on ne peut s’empêcher de constater nombre d’évènements intéressants laissés de côté, ou trop survolés.
Cela dit, je pense que beaucoup se contenteront de ce shooter explosif, et ne râleront pas autant que moi.
Et plus encore, comme si cela ne suffisait pas, Baccano! nous offre un visuel enchanteur, cohérent avec l’époque et le pays. L’animation, inégale, est dans l’ensemble de très bonne qualité, au même titre que le character-design, aussi diversifié qu’élégant.
Pire encore ! La musique est elle aussi cohérente et colle merveilleusement bien au scénario. Imaginez un Chicago (ou autre ville mafieuse) glauque des années 30, avec une midinette japonaise nous murmurant sa J-pop laxative en long, en large et en travers.
Vous grimacez ? Rassurez-vous, l’erreur n’a pas été commise, et la BO, jazzy comme il faut, vous garantira une immersion maximale dans l’univers de la série.
Sur ce, il ne me semble pas nécessaire de conclure sur un « c’est énorme, voyez-le ! », car j’aurais l’impression d’enfoncer une porte grande ouverte.
Mais il est indéniable qu’au sein des productions qu’il m’a été donné de voir dans les dernières années, et malgré quelques excellentes séries, Baccano! parvient aisément, presque trop aisément même, à se frayer une place dans mon top 10 intemporel et inamovible, que je veux élitiste et irréprochable.