Fate Stay Night… encore un anime qui jouit d’un énorme buzz sur les divers forums et sites d’animes qui égayent joyeusement notre petit monde virtuel. Le buzz en question étant largement positif, cela a commencé à titiller ma curiosité, d’autant plus que Tsukihime (autre anime tiré d’un jeu Type-Moon) m’avait déjà pas mal séduit. J’ai regardé il y a peu le dernier épisode, et je vous livre mon humble avis sur la question à un million de dollars : Fate Stay Night est-il à la hauteur de sa réputation ? Je tiens à préciser que je n’ai pas fait le jeu dont est tiré l’anime, mon jugement ne concernera donc que l’anime en lui-même et non la qualité de l’adaptation vis-à-vis du jeu. Vu que ma critique risque d’être un peu longue autant vous le dire tout de suite, j’ai concernant Fate Stay Night un avis totalement différent des deux critiques qui me précèdent.
Par où commencer ? Un classique points positifs/défauts/conclusion me semble plutôt approprié, c’est donc tout naturellement que je vais commencer par les qualités, au pluriel bien sûr car Fate Stay Night est loin de n’en avoir qu’une seule. Voyons tout d’abord les personnages, et inutile d’y aller par quatre chemins : la plupart ont une classe folle en plus d’avoir un chara-design plus que réussi. Que ce soit Saber, Rider, Archer… presque tous les servants ont une forte identité visuelle de même qu’un certain charisme (évidemment plus ou moins prononcé suivant leur importance dans l’anime) qui les rendent immédiatement attachant sinon fascinant, premier point positif qui rend fate Stay Night si addictif. Si on peut émettre quelques réserves sur certains personnages masculins (voir paragraphe critiques), difficile en revanche de faire la fine bouche devant le chara-design féminin, tantôt sensuel (Rider), tantôt original (Saber) ou tout simplement classique mais parfaitement maîtrisé (Rin). Concernant l’aspect purement visuel, on peut également signaler de jolis effets de lumière, de même que des dessins et une animation qui, sans être exceptionnels, sont largement dans la moyenne haute de la profession.
Après l’aspect visuel, parlons maintenant de l’aspect musical. Là encore inutile de tergiverser, c’est une grande réussite. La plupart des thèmes musicaux s’intègrent parfaitement aux scènes qu’ils sont censés souligner et sont pour la plupart de grande qualité voire vraiment marquant (certains me trottent encore délicieusement dans la tête). Evidemment qui dit musique d’anime dit également opening/ending… et bien… honnêtement je n’ai pas aimé le premier opening ni les deux endings qui sans être insupportables sont bien trop quelconques pour avoir retenu mon attention, je les ai vu une fois, mais pas deux. C’est dommage car pour un anime orienté action il y a habituellement de quoi faire, d’autant plus que l’aspect visuel de ces génériques est loin d’être mauvais. Le deuxième opening est par contre très réussi, beaucoup plus dynamique et mieux maîtrisé… bref il correspond bien mieux à l’anime et nous régale les yeux et les oreilles. Quand aux voix, sans êtres exceptionnelles elles correspondent dans l’ensemble parfaitement à leur personnage, de ce côté-là rien à signaler donc.
Les combats maintenant, une partie fondamentale de Fate Stay Night… je les ai trouvé très réussis, vifs, fluides, dynamiques (ça s’éternise pas pendant trois plombes comme savent si bien le faire certains animes…), bref c’est assez frénétique et haletant… alors quand ce sont des personnages particulièrement classes qui combattent c’est plus que jamais un régal !
Le scénario et le caractère des personnages maintenant… en réalité c’est paradoxalement un défaut autant qu’une qualité, je vais donc traiter ces aspects dans un paragraphe intermédiaire. Le scénario de Fate Stay Night est on ne peut plus simple : comme tous les dix ans le Saint Graal réapparaît sur Terre et une guerre sans merci s’engage entre sept masters assistés de leur servant (un héros mythique fabuleusement fort qui a passé un pacte avec l’un d’entre eux), pour s’assurer la possession de la divine coupe (permettant d’exaucer n’importe quel souhait). Voilà le scénario de base, et il ne changera quasiment pas tout au long de l’anime. C’est le prétexte idéal pour assister à des batailles spectaculaires entre les servants, et comme la mort fait partie intégrante de l’univers de Fate Stay Night (c’est le dernier master survivant qui prends possession du Saint Graal) on suit avec passion la plupart de ces combats. Pour schématiser grossièrement, disons que Fate Stay Night dispose d’une base scénaristique intéressante qui évoluera peu au cours de la saison (même si l’anime comporte bien évidemment son lot de rebondissements) mais qui est tellement propice à des situations toutes plus excitantes les unes que les autres qu’on est littéralement tenu en haleine, du premier au dernier épisode. C’est donc un anime sans prise de tête ni scénario tortueux, ce qui ne l’empêche absolument pas d’avoir une certaine profondeur (en ce qui me concerne il hors de question de qualifier Fate Stay Night de film « pop-corn » qu’on oublierait sitôt après l’avoir vu) dont je parlerai pas pour ne pas spoiler.
Evidemment on atteint maintenant le côté négatif du scénario… à savoir que certes l’anime est jouissif et sans prise de tête, mais pour ma part j’aurai aimé en apprendre beaucoup plus sur le saint graal et l’univers qui l’entoure, de même que je n’aurais pas craché sur une intrigue plus consistante et plus élaborée (j’ai cru comprendre que le jeu était bien plus ambitieux à ce niveau). Mais plus que le scénario c’est au niveau du caractère des personnages que le bât blesse… car à ma grande frustration on ne s’y attarde pas assez. Les personnages de Saber et Shirou sont eux plutôt fouillés et bien construits (rendant le personnage de Saber d’autant plus passionnant), ce qui n’est malheureusement pas le cas pour la plupart des personnages secondaires. J’aurais pour ma part adorer en apprendre plus sur Rider qui a tout du personnage au passé sombre et torturé, ou encore sur Rin, Archer et d’autres ! Nul doute qu’ils auraient encore gagné en charisme, parce que là on en est réduit aux suppositions… dommage !
En marge de l’aspect scénaristique, je soulignerai aussi que Fate Stay Night dispose d’un certain humour, idéal pour faire retomber la pression entre deux grands combats. A ce titre l’épisode où Shirou se met dans la tête d’inviter Saber à un rendez-vous galant est assez savoureux ! L’histoire d’amour entre ces deux derniers est de même très appréciable car elle est légère sans être superficielle, elle apporte une touche d’émotion supplémentaire à un anime qui le mérite bien.
D’autres défauts ? Oui, ils sont peu nombreux mais ils existent. Pour moi le principal défaut de Fate Stay Night c’est, comme pour la plupart des critiques qui me précèdent, Shirou (le master de Saber). Il est au début de l’anime vraiment INSUPPORTABLE, c’est bien simple on a qu’une seule envie : rentrer dans l’écran pour lui coller deux ou trois baffes bien senties et le faire redescendre sur terre. Parce que bon avoir des idéaux c’est très bien, mais quand on a absolument pas les moyens de les assumer ça devient juste puéril, et c’est le cas pour Shirou (c’est d’ailleurs le seul personnage a avoir un chara-design moyen, enfin juste banal quoi). D’un autre côté ça rends sa relation avec Saber assez savoureuse puisque la pauvre doit protéger un master totalement inconscient, naïf, qui se balade au beau milieu du danger sans qu’elle soit là pour assurer sa protection ! Heureusement pour nous Shirou va vraiment évoluer tout au long de l’anime, et dans le bon sens puisqu’il va acquérir un réalisme et une certaine maturité qui le rendra nettement plus sympathique.
Dernier défaut, si on peut le qualifier ainsi… et bien à la base Fate Stay Night était un eroge game, à savoir qu’il comportait certaines scènes… interdites au mineur dirons-nous ! L’anime de Fate Stay Night n’en comporte aucune, mais disons que lors de deux ou trois passages on sent que ça doit aller nettement plus loin dans le jeu… du coup comme il ne se passe strictement rien ces scènes laissent comme un goût d’inachevé et n’apportent pas grand-chose sinon rien à l’anime. Je pense qu’il fallait soit faire figurer toutes les scènes en question (ce qui est bien évidemment impensable pour un anime qui se veut tout public) soit s’en affranchir totalement, mais pas d’adopter cette espèce de position médiane. Enfin ça concerne trois scènes à tout casser donc c’est ça reste vraiment un défaut mesuré.
Nous voici arrivé au moment tant redouté de devoir attribuer une note à cet anime qui m’a vraiment touché. Hum… pour conclure mon argumentation je dirais que Fate Stay Night arrive à créer quelque chose à laquelle seuls parviennent les meilleurs animes : une ambiance. Une ambiance unique, haletante qui vous oblige à rester scotcher devant votre écran quelque soit l’heure. Finalement certains signes ne trompent pas : quand l’épisode finit alors qu’on a l’impression qu’il a commencé il y a à peine 5 minutes ou quand on en enchaîne six sans même sen rendre compte… il faut se rendre à l’évidence, ce genre d’anime qui vous prend aux tripes ça mérite un 9 bien frappé, ni plus ni moins.
Merci Saber, merci de m’avoir procuré une telle aventure…