Critique de l'anime Fate Stay Night

Obéissant religieusement à 2 membres éminents de la communauté AK, c’est donc en parfaite néophyte que je suis partie à la découverte de cette série et de son univers.

Graphiquement, la série est correcte sans briller des masses. On notera un certain abus de couleur lors des combats. Tout ce qui brille n’est pas forcément or et ce déluge de lumière nuit pas mal à la véracité des duels.

Le chara design ressemble à du déjà-vu. Les filles sont forcément mignonnes avec leurs couettes courtes ou longues, de couleur grises ou blondes, du violet par ci du violet par là etc. Vous vous doutez bien qu’elles n’ont pas besoin de se rendre aux réunions weight watchers tant elles sont minces. Comme la plupart des animés visant, en priorité, un public non féminin, le chara design des filles est largement plus soignée que celui de leurs homologues masculins. Seulement, pourquoi les avoir dessinés si moches?

Prenons par exemple le héros Shirou. Autant les courbes de ces demoiselles sont charmantes (pour vous messieurs), autant les sourcils de ce personnage sont bien trop épais par rapport à ses yeux immenses et disproportionnés (pour nous les femmes)...

Je n’ose même pas mentionner Shinji, adversaire supposé de Shirou. En plus d’être une larve et un lâche, sa coupe frisette couleur bleue est d’un ridicule.

Que dire de Berseker, cliché de la grosse bête, sale et méchante avec un air pas très intelligent. Je vous assure qu’en tant que spectatrice, j’ai frissonné de plaisir en entendant son espèce de cri barbare, signe d’une virilité super macho. Si si je vous assure ce côté homme des cavernes est irrésistible...pour une femme en période d’ovulation...

Le professeur, avait-il besoin d’avoir cet air cadavérique? Et Gilgamesh, avait-il vraiment besoin de boucles d’oreilles pour le fun?

Seul Archer sort du lot car le rouge lui va très bien, vu que j’adore cette couleur. Elle accentue son corps plutôt musclé, ce qui n’est pas pour me déplaire.

Comme d’habitude, j’ai allégrement zappé l’OP et l’ED qui ne m’ont pas du tout marqué, tout comme l’OST. J’ai retenu un petit air lyrique. Curieusement, il ne m’a pas procuré d’émotion, bizarre moi qui suis plutôt amatrice.

L’animé peine à démarrer. Ce n’est qu’à partir du 5ème épisode que cela commence plus ou moins à être intéressant. Attention toutefois, la condition SINEQUANONE est de supporter le héros Shirou, véritable tête à claques!

Amis fidèles de japanimation, combien de fois avons-nous dû nous résigner à ce type de personnage aussi bien féminin que masculin? Le tout premier exercice de Taï-chi nous enseigne à inspirer et expirer profondément pour nous délester petit-à-petit de toutes tensions. Je préfère vous prévenir tout de suite, vous aurez besoin de beaucoup d’inspirations et d’expirations (celles-ci devant être 2 fois plus longues) pour tenter de rester zen devant l’attitude du héros.

Les auteurs ont essayé de donner une raison dramatique pour expliquer son comportement, sauf qu’elle est très mal exploitée. Ce n’est pourtant pas nouveau. Hélas dans ce cas c’est raté.

Avouons-le, la série en elle-même ne vaut que pour les combats entre servants. Les maîtres font plus figurants qu’autre chose. Sans le charisme des combattants, la série n’aurait aucun intérêt, le personnage de Saber venant en tête (normal puisque c’est son arc). Les histoires personnelles de chaque servant se découvrent peu à peu et comme elles son plutôt bien agencées, la série suit un bon rythme. Au vu de la variété des servants, chacun trouvera donc son compte pour les classer par ordre de préférence.

Personnellement, la surprise émane de Berseker. Au premier abord, je le trouvais peu intéressant comme personnage jusqu’au moment où son seiyu, par une simple phrase, lui donne une classe incroyable. Elle n’équivaudra pas bien sûr celle d’Archer, qui de tous les servants offre un des plus beaux combats de la série.

Désolée pour les admirateurs de Saber. Son topo comme quoi un guerrier ne peut pas se laisser guider par ses sentiments mais par son devoir avant tout m’a profondément ennuyé. Non pas parce que c’est une femme, c’est juste que cela n’a rien d’original en soi. Ce thème a été brodée plusieurs fois et bien avant FSN. Saber n’est qu’une ombre en comparaison d’Oscar François de Jarjaye de Versailles No Bara (Lady Oscar en VF). La relation entre maître et servant est beaucoup plus noble, plus belle, et plus adulte aussi…

Etant donné ma nature de femme, j'espère que les passages érotiques du VN ne soient pas aussi bas de gamme que l'animé. Je n'ai rien contre des scènes osées du moment qu'elles soient totalement justifiées et parfaitement assumées. Je suppose que pour ne pas choquer le public, la série a préféré évoquer ou faire allusion à des fantasmes de bases pour jeunes hommes. Si c'était bien fait comme KGNE, je n'aurais rien dit. Il est désagréable pour une femme de constater que:

- le personnage de Rider a une fâcheuse tendance à se cambrer, elle ne doit pas trop souffrir de lumbago,

- un magnifique combat se termine sur un blabla non assumée d'échange de fluide corporel

- cerise sur le gâteau mademoiselle sert à rien, rôle incarnée par Sakura apparaîtra dans une tenue assez particulière. Accoutrement qui ne me paraît pas adéquat pour les besoins du scénario mais bon une œuvre de fiction est une œuvre de fiction.

Pour conclure, je dirai que l'animé est moyen. Il ne rend pas hommage à l'univers qui semble très riche au vu des figures héroïques. La faute au personnage de Shirou qui gâche beaucoup le plaisir des combats et la trame scénaristique.