Regarder Fate Stay Night après Fate Zero, c'est un peu comme si j'allais regarder du World Trigger après m'être fait l'intégrale des Monogatari. C'est de la torture, quoi.
Et pourtant, je maintiens que Fate/Stay Night gagne à être visionné après Zero, parce que certes quelques points scénaristiques perdent nettement en suspense, mais au moins, on comprend ce qui se passe, et pourquoi ça se passe.
Première adaptation du visual novel, Stay Night nous en présente la première route, celle de Saber. Déjà quand on voit ça, on peut vite grincer des dents pour peu qu'on apprécie moyennement le personnage. Mais passons.
Les studios Deen ne brillent pas par la qualité de leur animation, et Stay Night ne déroge pas à la règle. C'est pas hideux si on évite la comparaison, mais même pour l'époque, je trouve ça plutôt moche, et les combats ne sont pas glorieux à regarder. Le pire étant le character design absolument dégueulasse. Et les couleurs sont aussi fades que si on les avait mangées puis vomies ( oui, c'est très poétique ).
Bref, Fate/Stay Night, ce n'est pas beau. Premier défaut.
Le second défaut, et non des moindres, vient de l'aspect brutal de l'anime. Le protagoniste est envoyé très rapidement dans la guerre, sans connaitre le quart des tenants et aboutissants de cette dernière. Autant vous dire que quand on est spectateur, on a un gros point d'interrogation au dessus de la tête. Les deux lignes de scénario qui composent l'aventure Fate ont d'intéressant la façon dont elles sont exploitées, et ici, elles sont juste très mal expliquées, et par conséquent moult rebondissements perdent de leur effet, comme on ne comprend même pas qu'ils sont censés en avoir. D'où mon avis qu'il est préférable de regarder Zero avant de tenter Stay Night.
Envers et contre tout, passé le quart de dépit, j'ai passé une bonne moitié de l'anime sans problème majeur. C'est terne, c'est pas spécialement passionnant, mais ça se regarde et ça divertit. Et puis les musiques sont pas trop mal, surtout le premier opening qui vraiment sublime ( et du coup quand le deuxième arrive vous en pleurez tellement il vous arrache les oreilles ). En revanche, la fin devient juste insupportable. Je n'ai d'ailleurs pas compris la fin, mais j'y reviens.
Arrivons au défaut majeur, principal, et décidément récurrent de la série : les personnages.
Shiro Emiya est un personnage censé avoir des variations de caractère selon la route empruntée dans le jeu d'origine. La version Stay Night, en l'occurrence, est la plus niaise, la plus insupportable et la plus useless de toutes. Le personnage est imbuvable. Dans le meilleur des cas il est inexistant, dans le pire tellement exaspérant qu'on a juste envie de passer à travers l'écran pour lui cogner dessus. Il ne sert 90% du temps que de mannequin d'entrainement à ses ennemis, comme il a un super don de régénération qui permet aux scénaristes de le faire transperçer de toutes parts et par tout le monde environ tous les deux épisodes. Notons aussi que ce type a les power up les plus mal foutus qu'il m'ait été donné de voir. On peut en arriver à trois power-up soudains et inexpliqués dans un même épisode.
Quant à la finalité de son pouvoir, elle est tellement mal amenée et développée que ça n'a aucun sens.
Malheureusement pour nous, Shiro fait équipe avec Saber, et j'en viens là à ma grosse déception concernant le personnage : elle n'a rien appris. Tout ce qui s'est passé dans Zero n'a aucun impact sur elle dans Stay Night. Probablement parce que Zero a été produit après Stay Night, mais ça reste extrêmement décevant. Donc ajoutez notre chevalier coincée et engoncée dans sa morale à la noix à un Shiro déjà beaucoup trop idéaliste, et vous obtenez un duo indigeste et d'une lourdeur impossible. Alors quand en plus la romance est aussi centrée sur ces deux là et qu'ils sont au centre des derniers épisodes, c'est juste un soulagement quand la série se termine.
Rin, mentor de Shiro, et son servant Archer étaient eux nettement plus dignes d'intérêt, mais comme ces deux personnages sont développés ailleurs, on n'a pas grand chose à se mettre sous la dent les concernant dans la série.
Car oui, Stay Night c'est un peu le défilé des personnages inutiles, comme par exemple le duo Shinji/Rider dont je n'ai pas réussi à comprendre l'utilité, Sakura et Illya faisant l'effet de pétards mouillés, Assassin étant condamné à avoir un rôle plus que minime. Il n'y aura guère que le combo de Caster et son master pour réhausser le niveau. Quant à Gilgamesh et Kirei, leur traitement dans cette série m'a fait pleurer. C'est juste n'importe quoi, et c'est extrêmement creux.
Fate/Stay Night, c'est le scénario de Zero en moins bien et ça se ressent de plus en plus au fil de la série, tant elle semble perdre ses propres objectifs de vue, nous offrant un final quasi-incompréhensible, les protagonistes semblant avoir oublié ce qu'ils étaient venus faire là à la base. Tous les personnages sont vides, les plus intéressants sont les premiers à disparaitre, et si vous n'avez pas pris la peine de visionner Zero, les méchants finaux vous laisseront totalement perplexes.
Bref, Fate/Stay Night, c'est pas tout à fait nul, et une certaine connaissance préalable de l'univers permet de passer outre ou de mieux comprendre pas mal de choses. N'empêche qu'être obligé d'avoir un baggage pour intégrer Stay Night est à mes yeux un défaut, défaut lié à un univers bien trop mal expliqué.
Dans tous les cas, c'est un divertissement, pas trop mal foutu si on est pas du genre exigeant. Je lui aurais volontiers mis 6, mais la fin m'a semblée tellement insupportable qu'on ne va pas dépasser la moyenne.